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Pourquoi Yassine Belattar fait polémique ?

La visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a suscité la polémique sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les raisons de cette polémique sont liées à la présence de Yassine Belattar dans la délégation officielle de l’Elysée.

Depuis lundi, Emmanuel Macron est en voyage d’Etat au Maroc. L’occasion pour les deux pays de conclurent sur la brouille entre Mohammed VI, roi du Maroc et la France. Une visite du Chef de l’Etat historique et dans laquelle plus de 120 personnalités ont accompagné le président de la République. Parmi, les invités triés sur le volet des ministres, des sportifs, des chefs d’entreprise ou encore des acteurs, des humoristes… Mais celui qui a retenu l’attention des médias et des réseaux sociaux est Yassine Belattar. L’humoriste controversé s’est montré très à l’aise lors de cette visite officielle et est rapidement devenu la cible de la droite et de l’extrême-droite. Vêtu d’un jogging, de baskets et d’une veste, Yassine Belattar n’a pas fait l’unanimité.

Crédit photo : SNR News

« La voix des banlieues »

Yassine Belattar commence sa carrière en 2003. Il se fait rapidement connaître en tant qu’humoriste et chroniqueur. Cette année-là, il anime les chroniques matinales de la radio Génération 88.25 dans laquelle il rencontre son acolyte Thomas Barbazan avec lequel il animera « Les Trente Glorieuses », sur Radio Nova, quelques années plus tard. En parallèle, il se produit sur scène dans différents spectacles humoristiques. Yassine Belattar réussit à se faire un nom dans le milieu puisqu’il est régulièrement invité sur les plateaux de télévision et anime la matinale de la station Mouv.

Yassine Belattar prend un tournant dans sa carrière lorsqu’il prend position en politique. Un milieu qu’il adore et dont il devient « la voix des banlieues ». Tout commence lorsqu’il défend les quartiers prioritaires face à Nicolas Sarkozy en campagne pour les élections présidentielles en 2007. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, agace Yassine Belattar vis-à-vis de ses propos sur les banlieues. Le futur président de la République qualifie certaines personnes des banlieues comme étant des « racailles » lors d’une visite à Argenteuil ou encore à La Courneuve où il dit devoir passer un « coup de Kärcher ».

« Il faudra légaliser les musulmans… avant de légaliser la marijuana »

Par la suite, Yassine Belattar soutient Ségolène Royal dans sa campagne puis François Hollande en 2012 et enfin Emmanuel Macron en 2017. Il finit par devenir un proche du président de la République. En 2018, Yassine Belattar est nommé membre de l’instance du Conseil présidentiel des villes. Il est alors visé par des attaques venant à majorité de la droite et de l’extrême-droite. Finalement, en 2019, l’humoriste démissionne de ses fonctions en raison de propos polémiques de la part de Julien Odoul, élu RN soutenu par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale. Une polémique visant une femme voilée accompagnatrice lors d’une sortie scolaire.

A cette époque, Yassine Belattar avait alors écrit une lettre à l’attention du président de la République dans le journal Libération : « Je connais votre talent et votre envie de changement liée à notre génération, mais sachez, M. le Président, qu’il faudra légaliser les musulmans dans ce pays avant de légaliser la marijuana« , avait-il dénoncé. Cependant, Yassine Belattar devient de plus en plus sujet aux polémiques. Il rencontre une forte notoriété suite à ses nombreux clashs sur les réseaux sociaux ainsi que dans les médias.

Yassine Belattar condamné pour menaces de mort

Cependant, Yassine Belattar a aussi été condamné à de nombreuses reprises. En février 2018, l’humoriste est mis en garde à vue suite à une altercation avec une policière lors d’une visite d’Emmanuel Macron à laquelle il avait été invité. Par la suite, Yassine Belattar est condamné à 4 mois de prison avec sursis pour menaces de mort et crimes. Il n’en fallait pas plus pour que l’humoriste et polémiste devienne la cible de la droite et de l’extrême-droite. Les médias de ce bord, comme Valeurs actuelles le nomme le « Dieudonné de Macron », alors que l’essayiste Céline Pina, l’estime comme étant proche des « Frères musulmans ». Elle fut obligée de revenir sur ses propos.

Malgré les polémiques, Yassine Belattar est tout de même reçu par deux conseillers du Palais de l’Elysée en novembre 2023. Une invitation qui va une nouvelle fois créer la polémique. A quelques jours de la grande marche contre l’antisémitisme, Belattar est à l’Elysée. De nombreux médias font alors le lien entre la visite de l’humoriste et la non-présence du président de la République à cette marche. Des « accusations » qui n’ont jamais été prouvées mais dont les doutes persistent.

Yassine Belattar proche de Sébastien Lecornu ?

La présence de Yassine Belattar à la visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a fait réagir l’extrême-droite. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a qualifié cette présence autant « irrespectueuse pour la France que pour le Maroc », dans un message sur X. Sur Instagram, Yassine Belattar a répondu à cette polémique en qualifiant ce moment d’historique voulant faire taire les « histoires » : « Un moment historique, pas besoin d’en faire d’histoires ». De son côté, l’Elysée a fait savoir que la présence de Yassine Belattar lors de cette visite officielle ne voulait en aucun cas signifier une « adhésion à ses idées ».

Durant ce voyage officiel, une autre scène a crispé les réseaux sociaux. Dans une vidéo, on peut voir Yassine Belattar proche du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Ce lundi, sur CNEWS, un proche du ministre a tenté d’expliquer cette séquence : « Le ministre ne le connaît pas. Au regard de sa tenue d’ailleurs, il l’a pris pour un technicien. Belattar attendait le cortège et est venu le féliciter pour son passage sur France 2″. Des propos que Yassine Belattar a qualifié de « racistes et éliminatoires », sur BFMTV, lundi soir. « Je trouve déplorable que quelqu’un autour de lui dise que je suis un technicien », a-t-il conclu. Autre fait troublant, le nom de Yassine Belattar n’apparaissait pas dans la première liste officielle des invités de la délégation.

A lire aussi : Qui est Thomas Guénolé, le nouveau chroniqueur de TPMP ?

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