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On a vu pour vous … les premiers épisodes intrigants de The Handmaid’s Tale (Hulu)

Applaudie par la critique dans le monde entier, la nouvelle mini-série américaine The Handmaid’s Tale nous transporte au cœur d’une dystopie sordide, mais terriblement fascinante.

C’est quoi The Handmaid’s Tale ? Dans la nouvelle République de Gilead, après une catastrophe biologique, le taux de natalité n’a jamais été plus bas. Dans cette version dystopique et totalitaire des États-Unis, les relations hommes/femmes obéissent à des règles très strictes. Alors que les hommes occupent toutes les positions du pouvoir, les femmes ont été démises de leur statut de citoyennes à part entière. Elles sont catégorisées selon leur fonction : les Épouses, femmes des dirigeants, les Marthas, qui s’occupent de la maisonnée, et les Servantes, uniquement dédiées à la reproduction. Elles sont affectées au sein des familles jusqu’à ce qu’elles mettent au monde les enfants tant désirés. Offred (Elisabeth Moss) est l’une d’entre-elles.

Une prophétie glaçante et angoissante

Diffusée depuis le 26 avril 2017 sur la plateforme de vidéo à la demande Hulu, The Handmaid’s Tale a rapidement rencontré un franc succès non seulement auprès du public, mais également des critiques. Cette mini-série américaine, tirée du roman de 1985 « La Servante Ecarlate » de l’écrivain Margaret Atwood, semble plus actuelle que jamais.

Dans un monde où les femmes n’ont plus aucun droit et où certaines ne sont plus que de simples objets sexuels, l’héroïne Offred tente de survivre tant bien que mal. Déchue de son vrai nom, June, elle est désormais une Servante, c’est à dire une femme dont l’unique utilité est la reproduction. Suite à une crise écologique, les Etats-Unis se sont rebaptisés la nouvelle République de Gilead et souffrent désormais d’un fléau sans pareil : l’infertilité. Si ce futur sordide et glaçant vous paraît impossible, la série vous rappelle par le biais de flashbacks de la « vie d’avant » de June que tout peut basculer en un rien de temps. A l’heure où Donald Trump, président américain, bloque sans sourciller les ressources des cliniques pratiquant l’avortement et introduit au gouvernement américain des militantes anti-contraception, les droits des femmes semblent plus menacés que jamais.

Un sans faute pour la réalisatrice Reed Morano

Des marches qui grincent, la pluie qui s’écrase sur les fenêtres, le bruissement des feuilles sous un corps qu’on glisse sur le sol, des bruits de pas qui se rapprochent… A côté de ces sons saisissants et parfois même effrayants, les voix des personnages se présentent comme de simples murmures qui nous poussent à tendre davantage l’oreille. Pendus aux lèvres des différents protagonistes comme dans un état de transe, nous voilà soudainement réveillé par un rayon de soleil éblouissant ou la tenue écarlate des Servantes. Reed Morano, chargée de la réalisation des trois premiers épisodes de la série, joue à la perfection avec les contrastes et les nuances de manière à troubler le téléspectateur tout en éveillant sa curiosité. Là où certains pourraient critiquer une certaine lenteur dans le déroulé de l’histoire et des scènes, on y décèle davantage une volonté d’intriguer le public et de lui ouvrir les yeux sur les aspects les plus sordides de ce monde angoissant.

© Hulu

Un cocktail d’actrices exceptionnelles

Le casting d’exception de cette série, créée par Bruce Miller, en est l’un de ses points forts. En tête d’affiche, Elisabeth Moss (À la Maison-Blanche, Mad Men) nous éblouit par son interprétation époustouflante et ses expressions bouleversantes. Elle se montre soumise et intimidée face au Commandant et son Épouse, qui espèrent qu’elle donnera naissance à un enfant suite à la « Cérémonie » qui n’est autre qu’un viol en présence de l’Epouse. Mais invité dans la tête de son personnage Offred, le téléspectateur y découvre grâce à une voix off sarcastique, ironique, et parfois grossière, un tout autre visage. Combative et déterminée, l’héroïne compte bien survivre et retrouver sa fille, Hannah, enlevée par les forces armées en charge de surveiller et contrôler les protagonistes de cette dictature religieuse. Les gros plans de la caméra de la réalisatrice Reed Morano et ses cadrages très serrés mettent également en lumière le talent brut de l’actrice Alexis Bledel (Gilmore Girls) dans le rôle d’Ofglen, une Servante amie d’Offred, qui se révèle en particulier dans le troisième épisode de la série.

La qualité du jeu des autres actrices, toutes plus remarquables les unes que les autres, se doit également d’être applaudie : Samira Wiley (Orange Is the New Black) dans le rôle de l’intense et rebelle Moira, Ann Dowd (The Leftovers) en tant que l’autoritaire et effrayante Tante Lydia, Yvonne Strahovski (Chuck), l’Epouse malheureuse et désespérée, mais également Madeline Brewer, dans le rôle de la dégantée Janine. Pour compléter ce casting principalement féminin, on notera la présence de Joseph Fiennes (Flashforward) qui joue le Commandant Waterford, un homme peu bavard et antipathique.

© Hulu

 

Sous ses allures de prophétie, The Handmaid’s Tale est le premier vrai succès de la plateforme Hulu qui vient d’annoncer il y a quelques jours le renouvellement du programme avec une deuxième saison prévue pour 2018. Grâce à une réalisation impeccable, un casting d’exception et un scénario intrigant, cette série réunit tous les ingrédients indispensables à sa réussite. Espérons toutefois que les producteurs n’abuseront pas de ce succès en perpétuant la formule à l’infini ce qui pourrait devenir lassant pour les téléspectateurs. Parfois les meilleures séries sont les plus courtes !

The Handmaid’s Tale sera diffusée en France à partir du 27 juin 2017 sur OCS Max.

10 épisodes de 50′ environ

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