Les Jeunes rédacteurs de Radiovl vous proposent ces jours-ci une série d’analyses personnelles des clips de campagne de chaque candidat tels qu’ils les ont ressenti. Plus ou moins réussis ces clips témoignent de la volonté des candidats de mettre en avant certaines de leurs facettes et sont de véritables programmes en musique et en images. Nous nous sommes amusés à les noter (les clips et non les candidats), bien sûr rien n’est totalement objectif mais voici nos coups de coeur et nos coups de gueule.Les candidats sont classés de manière croissante selon leur note :
INCLASSABLE : Jacques Cheminade.
Comparé aux autres candidats Jacques Cheminade est un peu un outsider, et la première pensée après avoir visionné son clip est : Mais de quelle substance ce cher Jacques a-t-il abusé ? En tous cas cela a l’air efficace…
Le spot commence sur des images de la campagne de 1995 dans lesquelles le prophète Cheminade annonce un krach boursier et une terrible crise. Aujourd’hui il est de retour pour nous prêcher la bonne nouvelle sur fond blanc où l’on peut voir le lien de son site internet.
Avec un sourire rassurant il nous annonce que ce n’est pas grave, mais qu’il l’avait prédit. Il n’évoque que la crise et fini sur le mot Titanic.
Original peut être mais pas forcément efficace, Jacques Cheminade est un peu en décalage par rapport aux autres candidats. La France n’est pas une secte, Jacques !
Bilan : Ca va être compliqué d’attribuer une note au clip de Jacques Cheminade, je ne trouve pas le signe de l’infini sur mon clavier…
9ème Nathalie Artaud :
On mesure combien il est difficile de succéder à Arlette. D’ailleurs il aurait mieux fallu ne pas évoquer son nom tant la différence est criante. Nathalie Artaud se place certes dans la continuité de Lutte Ouvrière reprenant même le célèbre « travailleuses, travailleurs » mais on voit bien qu’elle n’a pas trouvé son propre style, et malheureusement pour elle on préfère l’original à la copie. Le pari de la simplicité, sans aucune musique, relève un arrière plan étrange : une machine à couper ? Sommes-nous dans une boucherie ? Avec une gentille bouchère communiste en rose ? Malgré la justesse de son discours, le clip tranche avec l’agressivité du constat, et le rose du haut de Nathalie Artaud donne une touche de coquetterie étrange dans un cadre industriel. Le clip souffre probablement d’un manque de parti pris, et de la douceur de la candidate.
Bilan : 2/10
Nathalie Artaud ne convainc pas, elle semble hésitante, et le clip de campagne semble vraiment improvisé. Là encore son propos sonne juste et sincère, ses convictions réelles, et si elle inspire de la sympathie, le clip ne traduit absolument pas la radicalité de son programme ni de son propos. Au contraire même elle est étonnamment douce…
7ème Ex-Aequo Philippe Poutou
Philippe Poutou a opté pour un clip qui lui ressemble simple et sympathique. Mais on peut se demander s’il ne lui ressemble pas un peu trop : sincère, honnête, avec une bonne bouille mais sans réel impact. Le clip à l’image du candidat ne marque pas ou peu.
Bien sûr les moyens ne sont pas les mêmes que pour les grands candidats mais on regrette le ronronnement qui s’installe rapidement, le bruit de fond de la rue qui devient vite énervant, somme toute un rythme lent qui correspond mal à un parti qui se veut radicalement différent. On en vient à se demander si Philippe Poutou n’est pas trop traditionnel, voir traditionnaliste. Loin du monde ouvrier dont il est originaire le voilà déambulant dans une rue typiquement Française sortie d’un film cliché. Cette sensation est résumée par le nom de la boulangerie devant laquelle il passe « Au levain d’Antan. ».
Pas de poing levé, pas de chants révolutionnaires, peu ou pas d’enthousiasme, on sent une certaine lassitude.
Bilan : 3/10
Un clip profondément mou pour une gauche qui se veut radicale, beaucoup de sourires, une manifestation étonnement silencieuse et un narrateur peu convaincant. Malgré toute la sympathie et la sincérité que possède Philippe Poutou il ne parvient pas à dynamiser son clip. Exception faite de la musique de David Guetta et du logo du NPA qui réveillent le spectateur qui s’ennuie.
( Il y’a pourtant une bonne idée un clip sur baby when the lights aurait été plus détonnant, et puis la révolution sur du Guetta c’était novateur…)
7ème ex-aequo Nicolas Dupont-Aignan :
Nicolas Dupont-Aignan introduit son spot de campagne par un bilan plus que bref des dernières années, la couleur sépia notamment utilisée pourrait évoquer le fait qu’il se présente comme le candidat de la nouveauté, de la jeunesse. Mais il n’en est rien, comme le montre ses intentions de vote. Il y dénonce également le fantasme d’une sorte de secte mondiale incompétente nous dirigeant.
Suite à ces 30 secondes d’une maigre intensité, le candidat du parti Debout la république illustre son autoportrait à travers quelques phrases sans grand intérêt. Nicolas Dupont-Aignan essaye de miser sur sa différence et comme il est coutume dans chaque spot affirme haut et fort sa sincérité doublée de son sens de l’intérêt commun.
Il vise notamment à se décrire comme un candidat courageux, libre et indépendant. Cependant, cette façon récurrente qu’a le candidat de se prétendre comme le seul détenteur de la vérité ou encore le seul à même de définir le bien et le mal est assez agaçante.
C’est en somme, en critiquant vivement les « belles paroles » des autres candidats que Nicolas Dupont-Aignan tombe dedans. Comme le disait Nietzsche, « Qui trop combat le dragon devient dragon lui même », c’est en effet sous cette citation que peut se définir ce clip de campagne où finalement aucune réelle proposition n’est exprimée.
Bilan : 3/10
Spot se voulant élaboré à travers une courte vidéo en introduction suivie du classique fond bleu. Mais ce spot demeure visiblement incomplet par son manque de propositions et sa perpétuelle critique des autres candidats.
La suite dans un prochain article.
Laurença d’Orey (J.Cheminade), Charles des Portes ( Nicolas Dupont-Aignan), Jean-Noël Galve de Rochemonteix (P.Poutou, Nathalie Artaud)