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Primaire : à droite, l’UDI recentre le débat politique

À quelques heures du débat télévisé entre les candidats à la primaire de la droite, Alain Juppé arrive en position de force. Pour cause, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, a confirmé mercredi soir le soutien d’une centaine d’élus de son parti au maire de Bordeaux.

C’est suite à une « longue réflexion » que le président de l’Union des Démocrates et des Indépendants (UDI) et plus de 600 élus de son parti, dont 18 députés, 27 sénateurs et un député européen, ont signé leur ralliement à Alain Juppé dans une tribune du Monde. Le jeu de séduction du maire de Bordeaux envers les centristes a donc fonctionné.

« Je suis plus que jamais convaincu de la nécessité d’un large rassemblement de la droite et du centre si nous voulons battre le parti socialiste face à la montée du FN. » Alain Juppé

En effet, tout commence en novembre 2014 lorsque l’ex-premier ministre se fait huer par des militants du parti LR acquis à la cause de Nicolas Sarkozy lors d’un meeting sur ses terres bordelaises. C’est un Alain Juppé à peine audible qui clame alors son souhait de voir le retour du centre au coeur du débat à droite alors que son rival Nicolas Sarkozy les avait sabotés.

Ces hués semblent aujourd’hui bien loin, car depuis la rentrée politique, Alain Juppé ne cesse de creuser l’écart dans les sondages. Le dernier en date réalisé par Kantar Sofres-onePoint accrédite le maire de Bordeaux de plus de 40% au premier tour contre 28% pour Nicolas Sarkozy, un score qui s’accentue au second tour.

Juppé le rassembleur 

Juppé, c’est la force tranquille chère à François Mitterrand. Ses positions libérales plaisent au centre. Le président du groupe UDI à l’Assemblée nationale Philippe Vigier déclare « partager sa vision pour l’école et la croissance dans les territoires ». À cet effet, 60 à 65% des électeurs centristes le soutiennent contre 5% pour Nicolas Sarkozy .

À lire aussi : Le référendum, dernier recours électoral de Sarkozy

Recentrer le récit politique

En apportant un soutien à Alain Juppé, l’UDI souhaite basculer les thèmes de la campagne présidentielle et sortir de ces mois d’harangues autour des questions liées à l’immigration et l’Islam. Une manière de mettre hors jeu Nicolas Sarkozy, mais pas que.

En effet, le poids du ralliement de l’UDI à Alain Juppé étant minime de facto, ce choix est plus que stratégique. Avec à peine 20 000 adhérents, l’UDI ne va pas faire gagner le favori de la droite. Le centre est aujourd’hui considérablement affaibli, incapable de présenter un candidat à la présidentielle. Nous sommes loin du décisif Bayrou en 2007 et des années Giscard où le centre rayonnait.

Le parti peut toutefois tirer profit de cette élection pour faire un retour en force à l’Assemblée nationale et pourquoi pas au gouvernement. Mais cela, à condition qu’Alain Juppé remporte l’échéance du 7 mai 2017.

Avec ces nombreux soutiens au centre (Bayrou, Jean-Christophe Lagarde et l’UDI) et de certains déçus du hollandisme,  Alain Juppé montre au fil du temps à son rival que ni la primaire, ni la présidentielle ne se jouera à droite mais plutôt au centre.

Ce jeudi soir, Alain Juppé arrive avec le costume de favori. Mais il doit se méfier du combatif Nicolas Sarkozy, car un débat ne se gagne pas mais se perd.

Crédit photo image à la Une : Jean-Pierre Muller / AFP

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