Le premier tour de la primaire de la gauche aura lieu dimanche 22 janvier. Les socialistes, qui ont pourtant été à l’origine de cette initiative en 2012, redoutent un fiasco. La rédaction de Radio VL vous propose quelques clés pour mieux comprendre les enjeux du scrutin de ce dimanche.
Une gauche affaiblie
La situation pré-primaire est dramatique pour les socialistes. La plupart des sondages indique que le scénario plus probable plus probable pour le second tour de la présidentielle est une confrontation Le Pen – Fillon, avec Macron ou Mélénchon comme troisième homme. Le PS, éliminé dès le premier tour, se retrouverait ainsi à vivre une nouvelle fois le cauchemar de 2002, où la gauche s’est vue contrainte d’appeler au rassemblement pour éviter une prise de pouvoir du Front National.
Les socialistes vivent aujourd’hui une situation similaire. Prise de court entre un bilan présidentiel négatif et les tensions internes au PS, la gauche française semble être désorientée et démunie face au grand défi de la primaire.
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L’inconnue de la participation
Les questionnements concernant la participation sont nombreux. L’organisation de la primaire a été tardive et maladroite, surtout comparée à son correspondant à droite. En effet, bien que Les Républicains se soient prêtés à l’exercice pour le première fois, la primaire de la droite et du centre a eu un écho médiatique exceptionnel, ainsi qu’un taux de participation élevé (plus de 4 millions d’électeurs ont voté en novembre dernier). La primaire de la Belle Alliance Populaire pourra difficilement atteindre ces scores…
En outre, les débats organisés avant les deux tours ont abouti, selon la plupart des politistes, à des discussions pointilleuses et dépourvues d’un véritable intérêt politique. Le faible niveau d’audiences des débats télévisés, qui ont fait un vrai flop, reflète le relatif manque d’intérêt des citoyens pour cette primaire.
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De fortes tensions internes
Lors de la primaire de la droite, les électeurs ont assisté à une profusion de critiques contre Nicolas Sarkozy, qui a été par la suite lourdement sanctionné par les urnes. A gauche, se profile la stratégie similaire du « tout sauf Valls » : l’ancien Premier ministre, chahuté à plusieurs reprises lors de ses meetings, fait l’objet de violentes critiques, liées notamment à son rôle dans le quinquennat hollandais et à son supposé autoritarisme.
Enfin, l’autre grande inconnue de cette primaire aura son mot à dire une fois que les urnes auront désigné le gagnant : Emmanuel Macron, en hausse dans les sondages et toujours au centre de l’attention dans les médias, représentera un véritable danger pour le futur candidat de la Belle Alliance populaire. Dans les rangs socialistes, de plus en plus nombreux sont ceux qui n’excluent pas un ralliement à En Marche !. L’ancien ministre rassemble des soutiens encore implicites et timides, mais de taille : entre autres, Bernard Kouchner, Ségolène Royal et Jean-Marc Ayrault ont laissé entendre que la porte d’un ralliement à Macron n’est pas complètement fermée.
Le vainqueur de la primaire de la gauche est-il alors d’ores et déjà désavoué ?