Alors qu’Hillary Clinton a annoncé avoir remporté la primaire organisée ce week-end à Porto Rico, la candidate se retrouve face à Bernie Sanders dès demain pour le dernier « Super Tuesday » de la saison. Les deux candidats se feront face dans 6 États pour 806 délégués dont 546 pour la seule Californie, avec la quasi certitude de connaître le candidat du Parti Démocrate qui sera présent en novembre prochain.
Il y a quelques semaines, débutaient les campagnes des candidats démocrates en Californie avec de nombreux meetings, mais également une accélération du rythme au sein des équipes. Après plusieurs défaites importantes, Bernie Sanders avait été obligé de se séparer d’un certain nombre de ses collaborateurs en affirmant que cela n’attaquait en rien sa volonté d’aller jusqu’au bout. Un bout qui semble malheureusement se matérialiser demain en Californie…
Le « Super Tuesday » numéro 5 de la saison
Demain, ce sont les habitants de six États dont la Californie (546 délégués) et le New Jersey (142 délégués) qui se rendent aux urnes pour choisir la personne qu’il veulent voir accéder à la nomination de leur parti. Dès le début de sa campagne, le sénateur du Vermont Bernie Sanders avait annoncé qu’il ne renoncerait sous aucun prétexte et ce sont malheureusement les urnes qui le mettront hors-course avec une très forte probabilité de voir Hillary Clinton annoncer demain qu’elle est la candidate désignée.
L’ancienne secrétaire d’État de Barack Obama a actuellement 2 355 délégués au compteur (dont 548 super délégués) et il en faut 2 383 pour remporter la nomination, un chiffre qu’elle peut aisément atteindre demain rien qu’avec le vote de la Californie. Bernie Sanders, qui a eu le mérite de mettre à mal la stratégie toute tracée d’Hillary Clinton, compte aujourd’hui 1 563 délégués (dont 46 super délégués) mais aura beaucoup de mal à décrocher la nomination car il devrait gagner les 851 délégués encore en jeu dans les sept États restants ce qui est électoralement impossible.
Les « super délégués »: un système dénoncé par Sanders
Dans chaque État, les candidats du Parti recueillent un certain nombre de délégués défini par avance: ces derniers sont comptabilisés dans le total de voix et ils sont obligés de voter pour le candidat pour lequel ils ont été désignés par les sympathisants. A cela s’ajoutent les super délégués, en général ce sont des personnes haut placées dans la hiérarchie du parti mais également les anciens présidents ou personnalités ayant exercé une fonction politique importante. Ils choisissent eux-même le candidat qu’ils soutiennent et n’ont de compte à rendre à personne ; c’est bien ce qui dérange Bernie Sanders puisque sur les 714 super délégués que la Convention Démocrate compte cette année, seulement 46 ont annoncé leur soutien au sénateur contre 548 pour Clinton.
Il affirme donc que la campagne est loin d’être terminée pour la simple et bonne raison que si l’on enlève les super délégués du décompte d’Hillary Clinton, elle descend à 1 807 délégués. Un nombre qui pourrait être plus difficile à rapprocher de celui nécessaire pour obtenir la nomination, même si Hillary Clinton déclare avoir plusieurs millions de voix d’avance sur Sanders et que les règles ne seront pas changées en cours de route.
Et ensuite ?
Une fois qu’Hillary Clinton aura annoncé qu’elle a réuni le nombre de délégués nécessaires, la question de ce qu’il se passera pour Bernie Sanders peut se poser. En effet, à de nombreuses reprises au cours de la campagne et de façon plus récurrentes ces dernières semaines, l’équipe de campagne de la candidate Clinton a tenté de se rapprocher des représentants du candidat Sanders. Néanmoins toutes ces tentatives se sont soldées par des échecs et cela ne semble pas s’améliorer alors que la course touche à sa fin.
On peut donc légitimement se demander quelles propositions ont été faites à Bernie Sanders mais surtout s’il les acceptera dans un futur proche. Plusieurs hypothèses ont été émises, allant jusqu’à la proposition de la Vice-présidence ou d’une place au sein du Cabinet, mais cela semble peu probable tant les attaques à l’encontre d’Hillary Clinton ont été fortes. Certains estiment que la situation est semblable à celle de 2008 où Barack Obama avait ensuite proposé le poste de Secrétaire d’État à son ancienne rivale, alors même qu’elle s’était maintenue jusqu’à la toute fin de la course avant de se rallier au sénateur de l’Illinois quelques jours après le dernier scrutin.
Difficile donc de prédire ce qu’il se passera une fois Clinton désignée candidate du Parti Démocrate. Néanmoins, on peut lui reconnaître que si elle a sous-estimé Bernie Sanders au début de la campagne, elle s’est très vite rendue compte que ce serait un concurrent redoutable. Preuve en est avec une déclaration faite ce matin sur la chaîne CNN par Joel Benenson, le directeur de campagne de l’ancienne Secrétaire d’État qui affirme: [nous gagnerons en Californie] « après une course très serrée » avant d’ajouter « comme dans beaucoup d’États« …