La cérémonie de l’Ig Nobel (à prononcer Ignobel) s’est tenue le 22 septembre 2016. Elle a accueilli les chercheurs les plus excentriques de la planète du moment. L’évènement est organisé chaque année par un magazine scientifique humoristique, le Annals of Improbable Research, depuis 1991. Ce concours de saugrenuité s’attache à décerner le prix parodique du prix Nobel à dix recherches scientifiques « qui font d’abord rire les gens, puis les font réfléchir » (selon les mots organisateurs). En effet quand l’absurde est source de connaissance c’est la moindre des choses de le récompenser. Et quoi de mieux qu’une telle foire abracadabrante.
Parmi les lauréats qui « rendent hommage à l’originalité » et qui « honorent l’imagination » tout en « attisant l’intérêt des gens pour la science », certains ont fait date. Du projet de banque du sperme qui n’accepte que des Prix Nobel et des champions olympiques (1991) à l’apprentissage du discernement entre du Picasso et du Monet à des pigeons (1995). En passant par la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique commandé par Chirac alors que l’on célébrait le cinquantième anniversaire des bombardements de Hiroshima et Nagasaki (1996). Oui, les prix peuvent également être profondément ironique.
Voici une savoureuse sélection des plus biscornus :
- Dans le domaine de l’ingénierie et de la sécurité d’abord. Le canadien Troy Hurtubise, a ainsi reçu un prix en 1998 pour avoir développé et testé personnellement une armure à l’épreuve des grizzlys.
- En Biologie maintenant, le prix revient au docteur Paul Bosland, directeur de l’Institut du piment dans le Nouveau-Mexique. Pour avoir créé un piment jalapeño non épicé en 1999.
- Andre Geim et Sir Michael Berry ont eux aussi été lauréats, pour avoir fait léviter une grenouille avec des aimants. Cependant, cas inédit, Andre Geim recevra ensuite le prix Nobel de physique en 2010.
- La littérature est elle aussi à l’honneur avec l’états-unien David S. Kreiner. Il a été salué pour son rapport sur « les effets des surlignements inopportuns pré-existants sur la compréhension de la lecture.
- Mention spéciale à Steven Stack et James Gundlach pour leur rapport publié en 2004 sur L’effet de la musique country sur le suicide.
Et les meilleurs crus de cette année :
- L’anglais Charles Foster, un des lauréat pour avoir vécu dans la nature. Successivement comme un blaireau, un renard, un cerf et un oiseau. Cela ne se serait pas fait sans l’apport de Thomas Thwaites qui a créé des prothèses pour lui permettre de mieux se fondre dans la masse, parmi les chèvres notamment.
- Et enfin, non moins important, des chercheurs récompensés pour avoir découvert qu’il est possible de faire passer une démangeaison sur le côté gauche du corps, en se regardant dans le miroir et en se grattant le côté droit. Vous ne vous gratterez plus de la même façon.
Crédit photo à la Une : MC mag’.