Au terme d’un réquisitoire qui aura duré plus de sept heures, les deux procureurs Patrice Ollivier-Maurel et Etienne Perrin ont réclamé une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis pour Jean-Noel Guérini, et une peine huit ans ferme, accompagné d’un mandat de dépôt, pour son frère Alexandre.
Jean-Noël Guérini, sénateur et ex-président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône pendant plus de seize ans, était jugé pour «prise illégale d’intérêts ». Il a écopé d’une peine de quatre ans de prison dont deux avec sursis accompagnée d’une interdiction de ses droits civils et civiques pendant cinq ans, comprenant l’inéligibilité.
Son frère, Alexandre Guérini, richissime homme d’affaire et entrepreneur dans la gestion des déchets, était quant à lui jugé pour sept délits dont « trafic d’influence », « abus de confiance » et « abus de biens sociaux ». Il se voit alors condamné à une peine de huit ans d’emprisonnement fermes avec mandat de dépôt « afin de s’assurer de l’exécution de la peine ».
Pour rappel des faits, l’ancien président du conseil général des Bouches-du-Rhône était accusé d’avoir favorisé son frère pour l’obtention d’un terrain destiné à l’agrandissement d’une décharge. Réciproquement, Alexandre Guérini est accusé d’avoir utilisé la position de son frère pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires pour contourner les procédures de marchés publics, s’enrichir, éliminer des concurrents ou favoriser des proches. Le procureur Étienne Perrin a également réclamé 70 000 euros d’amende à l’encontre de Jean-Noël Guerini et 500 000 euros contre son frère Alexandre. Selon ses termes, il s’agit d’un « binôme indissociable, deux frères unis par et pour un destin commun. A tous les deux, ils ont fait du clientélisme un mode de gouvernance qui a permis à l’aîné de satisfaire ses ambitions politiques et au cadet de faire des profits considérables ».