A Laval (Mayenne), on observe un déclin de la gauche en raison des attentes déçues de l’ancien maire propulsé ministre des industries agroalimentaires par François Hollande. Beaucoup de dossiers stratégiques n’ont pas reçu l’impulsion nécessaire de Paris pour redonner un cap aux filières de l’agroalimentaire du Grand Ouest. Un handicap qui pourrait bel et bien permettre une alternance.
Au cœur d’un bassin régional de huit millions de consommateurs et situé à seulement 1h30 de Paris par TGV, le Grand Ouest sort affaibli de l’improvisation qui marque le quinquennat de François Hollande. Les solides capacités partenariales, managériales et d’innovation (donneurs d’ordre industriels, sous-traitants, laboratoires de recherche, pôles d’enseignement…) qui avaient tiré l’agroalimentaire vers le haut, paraissent aujourd’hui mises en sommeil au regard de l’inertie du ministre Guillaume Garot et de ses collaborateurs. Au départ, on observe un problème de style dans la gouvernance du ministère. « Ses éléments de langage et ses discours sont trop langue de bois. Derrière un consensus de façade, il ressort une absence de vision voire même de cap pour gérer une forteresse administrative, ses non-dits, ses coup bas, ses désenchantements » relève un syndicaliste agricole. D’autre part, l’essoufflement est aussi palpable du point de vue de l’absence de leviers de reconquête de l’attractivité de l’agroalimentaire hexagonal. « De la baguette aux applications high tech, il existe un terreau exceptionnel d’imagination et de créativité » soulève-t-on dans les chambres consulaires. Or, l’approche ‘top down’, entendez trop « fonctionnarisante » est aujourd’hui un mal décrié par les bonnets rouges et autres défenseurs d’une gouvernance bottom-up. Les individus comme les collectivités locales aspirent à beaucoup plus de jeu partenarial et d’expérimentation où l’Etat initie un rôle stratège. Or, ce déficit pèse lourdement sur la croissance des entrepreneurs et des exploitants. Le renouvellement générationnel est un sujet épineux qui illustre le décrochage des pouvoirs publics pour susciter de nouvelles vocations à forte intensité innovante.