Paris a dit au revoir à la Ligue des Champions hier soir. Chelsea a remporté deux zéro le match retour de quart de finale, avec un but inscrit dans les dernières minutes de jeu. Paris va devoir patienter pour atteindre les étoiles européennes que caressent régulièrement Chelsea et José Mourinho.
Ce ne sera pas pour cette année. Le PSG a été éliminé hier soir par le Chelsea de José Mourinho. Avec une victoire trois buts à un au match aller, les parisiens viennent à Stamford Bridge en posture de favori. Chelsea a un handicap de deux buts à remonter, la mission semble compliquée, et pourtant. Eto’o revient dans le onze titulaire pour Chelsea à la pointe de l’attaque, et Lampard pend la place de Ramires, suspendu, au milieu de terrain. Du côté du PSG, Cavani occupe le poste de numéro 9 suite à la blessure de Zlatan Ibrahimovic, accompagné de Lavezzi et Lucas sur les côtés.
Dès le coup d’envoi, le PSG prend le match par le bon bout. Ils gardent le ballon, font le jeu, dominent le match. Une situation identique au match aller. Chelsea essaye de récupérer le ballon et tente de timides percées. Le temps passe et Paris continue. Cependant, on connaît très bien le style de jeu de Laurent Blanc. Possession de balle, passes courtes, contrôle du match. Mais à part ça ? Car oui Paris gère son match, mais ne tente rien. Zéro tir cadré durant la première période. Du côté de l’équipe de Mourinho, Shürrle prend la place de Hazard sur le côté gauche de l’attaque. Le belge est sorti pour blessure.
Et le nouvel entrant dynamise les offensives londoniennes. Willian se me petit à petit en jambe, Eto’o touche plus de ballon, et Oscar devient plus incisif. Comme à l’aller, Chelsea reprend petit à petit le contrôle de la seconde moitié de la première mi-temps. Les coups de pieds arrêtés se multiplient pour Chelsea, Lampard les botte bien et arrive presque à tromper Sirigu sur un coup franc dévié. Et à la 32 ème minute, Chelsea reprend espoir pour la qualification. Schürrle marque suite à une longue touche et un mauvais marquage parisien. Le PSG semble déboussolé. Cavani, nerveux, prend un carton jaune évitable, Thiago Silva prend une grosse semelle de Samuel Eto’o. C’est désormais clair, le match va se jouer au mental : bienvenue en Ligue des Champions. Et à ce petit jeu, José Mourinho règne en maître. L’expérience de Chelsea va être essentielle. Les deux équipes rentrent au vestiaire avec des parisiens timorés.
À l’aller, Paris était revenu conquérant sur le terrain, prêt mentalement. Mais là, c’est Chelsea qui revient en forme. Paris n’arrive à être fluide avec un David Luiz qui coupe les transmissions. Chelsea pousse et veut marquer ce fameux deuxième but. À la 52ème minute, Schürrle trouve la barre transversale suite à une lourde frappe. Quelques minutes plus tard, Oscar frappe un magnifique coup-franc, sur la transversale, encore. Blanc veut reprendre le contrôle du match et fait rentrer Cabaye à la place de Verratti. Peu de temps après, Paris devient -enfin- dangereux avec un coup franc de Lavezzi qui force Petr Cech à se détendre. Le match semble se rééquilibrer petit à petit. Passé l’heure de jeu, Mourinho lance Demba Ba sur le terrain qui remplace Lampard.
Chelsea joue désormais avec un cinq joueurs offensifs avec Ba et Eto’o devant. David Luiz occupe seul le milieu de terrain derrière. C’est ensuite Blanc qui remplace un Lavezzi qui aura tout donné, par Javier Pastore. Le match devient de plus en plus décousue et Chelsea paraît plus à l’aise que son adversaire. Cependant, le PSG va se procurer une incroyable occasion. Cabaye envoie un long ballon sur Cavani qui se trouve face à Cech et envoie le ballon au dessus des buts londoniens. Paris prend un coup au moral, n’arrive plus à jouer, et mise sur des contres de Lucas qui bute sur la défense de Chelsea. Paris joue derrière, Chelsea pousse de plus en plus. Et à la 81ème minute, José Mourinho tente le tout pour le tout en faisant rentrer Fernando Torres à la place du brésilien Oscar. Mourinho aligne ainsi Eto’o, Ba et Torres, trois neufs purs. Paris ne peut que défendre, et ne semble pas à l’aise. C’est sûrement la première fois de la saison que l’on voit le PSG dans cette situation, en jouant derrière, en défendant, et en subissant. Les parisiens ne connaissent pas cette situation, et ça se voit.
Chelsea et Mourinho, les habitués
Poussé dans ses retranchements, Laurent Blanc accepte la domination de Chelsea et fait rentrer Marquinhos à la place de Lucas. C’est maintenant simple, le club de la capitale va défendre jusqu’au bout, subir du mieux possible pour préserver ce résultat. À l’inverse Chelsea joue en total déséquilibre, envoie de longs ballons dans la surface, et récupère les ballons hauts. Le scénario est parfait pour les Blues qui semblent écraser le PSG mentalement. Paris est asphyxié et craque. À la suite de longs cafouillages dans la surface, Azpilicueta, côté gauche, frappe fort et voit son tir dévié. Maxwell se fait devancer par Demba Ba qui se jette pour marquer. Le stade explose. À moins de cinq minutes de la fin du match, Chelsea enterre le PSG. Mourinho court fou de joie vers ses joueurs, et donne les dernières consignes pour préserver le score. Paris va se jeter vers l’avant et tenter de faire trembler Chelsea, mais les anglais résistent, Cech stoppe toutes les tentatives. Il renvoie même une belle frappe de Marquinhos. Mais la réaction est trop tardive, et l’arbitre siffle la fin du match.
Chelsea a réussi la fameuse remontée. Le technicien portugais a réussi son coup, face un Laurent Blanc désarmé. L’expérience et la science tactique de Mourinho ont été la clé de ce succès. Laurent Blanc n’a jamais su répondre aux choix de son homologue. Paris se voit ainsi logiquement éliminé. Mourinho, lui, atteint pour la cinquième fois consécutive le niveau des demi-finales en Ligue des Champions. Paris et Laurent Blanc continuent leur apprentissage en Ligue des Champions. On y va, on perd, on revient, on perd. La Ligue des Champions ne s’offrent pas à tout le monde. Chelsea a dépensé des millions, voir des milliards, avant de pouvoir gagner ce trophée. Le club a échoué régulièrement aux portes des finales et même en finale en 2008. Ils ont attendu 2012, pour gagner la coupe aux grandes oreilles. Le Bayern Munich a perdu deux finales trois ans pour pouvoir enfin gagner ce trophée l’année dernière. La Ligue des Champions se joue au mental, à l’expérience. La période d’apprentissage est donc obligatoire au PSG pour pouvoir soulever ce trophée si précieux.