Très attendu, le premier choc entre étoiles parisiennes et monégasques, qui clôturait hier soir la sixième journée de Ligue 1, n’a finalement pas désigné de vainqueur (1-1). Le PSG a poussé, mais l’AS Monaco n’a pas rompu et repart en Principauté avec un point qui lui permet de conserver la tête du classement, deux longueurs devant le champion en titre.
Voir un promu dominer le championnat a de quoi surprendre. Mais lorsque celui-ci se nomme Monaco, et qu’il a dépensé plus de 160 millions d’euros cet été, l’affaire est de suite bien plus compréhensible. Alors, lorsque l’ASM se présentait ce dimanche soir sur la pelouse du Parc des Princes pour y défier le PSG, l’affiche, symbolique d’une Ligue 1 aux ambitions retrouvées, faisait saliver amateurs comme passionnés. Et, si le spectacle n’a pas toujours été à la hauteur des espérances, la rencontre a en revanche confirmé une chose : le duel au sommet annoncé aura bien lieu. Le score de parité (1-1) laisse les deux équipes toujours invaincues cette saison, et les installe, déjà, aux deux premières places du classement. Mais le premier rang appartient bel et bien au promu monégasque, deux points devant son dauphin.
Regrets parisiens
C’est pourtant le PSG qui frappe le premier, et très vite. Après seulement cinq minutes de jeu, l’inévitable Ibrahimovic reprend un centre de Maxwell d’une volée dont il a le secret pour ouvrir le score. Le club de la capitale est alors dominant, et fait preuve d’un niveau digne de son statut. Mais après quinze minutes intenses, le sort s’en mêle, et Thiago Silva doit sortir, blessé à la cuisse. Un coup dur pour Paris, qui perd là son capitaine le jour de son 29e anniversaire. Camara remplace le Brésilien, mais la défense des hôtes, hésitante, est immédiatement sanctionnée par Falcao, qui profite d’un centre-tir de Moutinho pour inscrire son 5e but de la saison d’une tête plongeante pleine de hargne (20’). Le match s’équilibre un temps, preuve que l’ASM est un adversaire de taille, et qu’il n’est pas venu pour subir. Paris impose ensuite sa maîtrise technique, son milieu prend l’ascendant, et ses attaquants trouvent des espaces. Mais « Ibra », trop imprécis, vendange plusieurs occasions franches, dont une tête aux six mètres (37’), et une reprise du pied gauche qui viendra s’échouer… sur son pied droit (51’). Le PSG ne profite pas de ses moments forts, et les entrées de Menez et Lucas n’y changeront rien. Pas même celle de James Rodriguez côté monégasque. En toute fin de match, Edinson Cavani, discret jusque là, se montre menaçant, mais la réussite le fuit. Et son club, supérieur mais maladroit, bute sur le rocher et concède un second match nul à domicile cette saison, après Ajaccio. L’excellente prestation des Maxwell, Lavezzi et surtout Verratti n’aura pas permis au Paris Saint-Germain d’accrocher une victoire qui lui aurait offert le fauteuil de leader. Ce n’est peut-être que partie remise.
« Frustrés du résultat »
S’il doit y en avoir un, le tournant de ce match est donc sans aucun doute la sortie prématurée de Thiago Silva. Un constat partagé par Laurent Blanc, l’entraîneur parisien : « On ne peut pas perdre Thiago Silva sans avoir un petit moment d’incertitude. On sait tous le joueur qu’il est. Il rassure ses partenaires et ce n’est pas un hasard si on prend un but dans les cinq ou dix minutes qui suivent. ». Et si son équipe a ensuite manqué de réalisme, l’ancien sélectionneur des Bleus retient tout de même du positif : « On aurait pu être un peu plus efficace devant le but. Marquer un seul but avec autant d’occasions, le pourcentage n’est pas assez élevé. Il y a eu un peu de maladresse et c’est dommage. Mais j’ai beaucoup aimé la production de mes joueurs, je le leur ai dit. Ils sont simplement frustrés du résultat. Ça a été un très bon match. ». Claudio Ranieri, le coach monégasque, se satisfait lui parfaitement du résultat : « Ce match nul face à une grande équipe parisienne est très satisfaisant. Les joueurs ont eu une super mentalité pour revenir dans le match après le but parisien. Ce match était très intéressant, une super expérience pour nos jeunes joueurs. ». Si ce sommet inaugural n’a pas choisi de vainqueur, les deux ogres ont montré de bien belles choses, et les promesses sont grandes pour la suite du championnat. Une bonne nouvelle, enfin, pour le football français.