Qandeel Baloch a été tuée par son frère pour honneur au Pakistan. Toujours en fuite, la justice essaye de le retrouver.
Pour son frère, la Kim Kardashian pakistanaise portait atteinte à l’honneur de la famille :
Suivie par plus de 45 000 personnes sur Twitter et 26 000 personnes sur Instagram, Qandeel Baloch représentait une partie de la jeunesse pakistanaise qui ne rêve que d’une chose : pouvoir s’émanciper de l’atmosphère patriarcale on ne peut plus pesante dans le pays.
S’affichant sans complexe et pour la défense de la liberté de la femme sur les réseaux sociaux, elle est responsable de plusieurs scandales dans le pays, notamment de la suspension d’un moufti avec lequel elle avait fait un selfie où elle le tournait en ridicule. C’était peut-être l’esclandre de trop pour son frère. Ce dernier, lors d’un weekend familial dans un village proche du Multan pour une fête religieuse, a donné un comprimé à sa sœur âgée d’une vingtaine d’années avant de l’étrangler. Reconnaissant les faits selon l’AFP, il est sans emploi et sa sœur l’aidait, tout comme le reste de la famille (elle payait le loyer de ses parents). Leur père, qui prône l’innocence de sa fille, réclame justice.
De nombreuses femmes tuées pour honneur :
Sharmeen Obaid, qui a obtenu un oscar pour un documentaire sur le sujet, est très investie à ce propos sur les réseaux sociaux. Elle demande sur Twitter « Combien de femmes devront être tuées avant que soit adoptée une loi contre les meurtres pour honneur ?« . De nombreuses femmes militent en ce moment même pour demander qu’une mesure soit prise et que justice soit enfin faite.
Un problème loin d’être résolu dans le pays :
Au Pakistan, nombreux sont les meurtres pour honneur. Si une partie de la population souhaite ardemment les voir s’arrêter, une autre portion réclame ce droit. En ce qui concerne la législation, le Premier Ministre Nawaz Sharif s’était engagé en février pour adopter une loi éradiquant les crimes pour honneur. Seulement, le bilan peut rapidement être fait en ce qui concerne la volonté que cette mesure devienne une réalité : rien n’a encore été adopté. La seule « règle » en vigueur dans le pays est une disposition du droit islamique qui prévoit qu’en échange d’une certaine somme d’argent, les membres de la famille peuvent « pardonner » celui qui tue pour honneur …
Crédit image à la Une : REUTERS/FAISAL MAHMOOD