Le rappeur Kendrick Lamar serait-il la nouvelle figure de proue de la communauté noire-américaine grâce à son nouveau titre Alright ?Alors qu’une énième bavure policière faisait la Une de la chaîne ABC News 5, des étudiants de l’université de la ville ont décidé, quelques heures plus tard, de se rassembler dans la rue afin de manifester contre l’arrestation abusive d’un jeune détenu.
Il semblerait bien que oui, à en voir ce qu’il s’est passé dimanche 26 juillet dernier dans les rues de Cleveland, ville du Midwest américain située dans l’État de l’Ohio qui avait déjà connu des frasques policières dernièrement. Les bavures s’enchainent ces dernières semaines outre-Atlantique, une énième bavure policière faisait la Une de la chaîne ABC News 5, des étudiants de l’université de la ville ont décidé, quelques heures plus tard, de se rassembler dans la rue afin de manifester contre l’arrestation abusive d’un jeune détenu.
« Ça va aller » ?
En effet, cet enfant noir de 14 ans avait été arrêté en raison de son état d’ébriété, alors qu’il se trouvait à bord d’un bus municipal. Or, d’après certains témoins ayant assisté à l’altercation entre le garçon et les forces de l’ordre local, des policiers n’auraient pas hésité à frapper le principal concerné, alors même que celui-ci était allongé au sol.
Vous l’aurez compris, ce genre d’arrestation devient un phénomène de plus en plus fréquent aux Etats-Unis, qui, rappelons-le, est face à un racisme ancré dans beaucoup de mentalités. Le fait qu’il n’existe pas de police nationale, et donc que les lois et pratiques divergent d’une agence à l’autre n’arrangent en rien ce problème de société.
This cop pepper-sprayed black-rights activists who were in #Cleveland to discuss police brutality: https://t.co/tHthE4NgEs
— AJ+ (@ajplus) 29 Juillet 2015
C’est donc dans ce climat préoccupant que des jeunes ont décidé d’arpenter les rues de la ville de Cleveland afin de tenter de négocier la relaxation du jeune détenu. Afin de marquer les esprits et d’appeler à la solidarité de tous, les manifestants ont eu l’idée de chanter en chœur Alright, le dernier titre phare du dernier album de Kendrick Lamar, To Pimp A Butterfly.
Kendrick Lamar, porte-parole d’une génération ?
Peut-on voir en ce morceau de rap le nouvel hymne de la cause noire aux Etats-Unis ? C’est fort possible.
Alors que l’on pouvait entendre Geraldo Riviera, animateur sur la chaîne Fox News, lors de la parution de Alright, accuser le Hip-hop d’avoir causé « plus de torts aux Afro-américains que le racisme lui-même » – manière subtile d’éviter le fond du problème – il parait aujourd’hui évident que le morceau de Kendrick Lamar prend un sens ouvertement pacifique aux yeux de notre génération indignée par la haine raciale, mais surtout aux yeux des Afro-Américains qui subissent tous les jours la violence des interventions des forces de police et l’injustice des procédures judiciaires.
Alors que la foule entonnait fièrement le refrain de Alright – « We gon’be alright, We gon’be alright, We gon’be alright » – un des policiers n’a pas hésité à gazer le rassemblement, sous prétexter qu’il les empêchait de traverser le périmètre. Un peu facile non ?
D’après le site d’investigation ProPublica, les jeunes hommes noirs tués par les forces de l’ordre sont 21 fois plus nombreux que les jeunes hommes blancs. Même à l’heure actuelle, il semble que les artistes noirs-américains doivent continuer à protester et accompagner à leur manière cette génération sous tension.
Afin d’illustrer artistiquement les violences policières dont sont victimes les noirs-américains aux Etats-Unis, nous vous laissons découvrir ou redécouvrir le clip réalisé par Colin Tilley, qui accompagne le titre Alright. A l’instar des paroles, ce court-métrage donne à voir de manière très juste un réel problème de société.