ActualitéInternationalSociété

Quels sont les prochains défis de la conquête spatiale ?

Vendredi dernier, l’ESA a procédé au deuxième lancement de l’année de son lanceur léger Vega-C, développé par le constructeur italien Avio. Un tir réussi qui marque bien plus qu’une simple performance technique : il illustre les ambitions croissantes de l’Europe spatiale face à un secteur en pleine transformation. Ce lancement est par ailleurs l’occasion de s’interroger sur les prochains défis de la conquête spatiale, alors qu’elle entre dans une nouvelle ère portée tant par des acteurs publics, que par des acteurs privés, toujours plus nombreux. Dans ce contexte, explorer l’inconnu demande désormais autant d’innovation que de responsabilité, tant les enjeux sont vastes, complexes, et parfois encore flous.

Chantier spatial

Avec les progrès des technologies se posera de plus en plus la question de pouvoir mieux construire, plus efficacement, pour un minimum de ressources. Deja, SpaceX a introduit une revolution techologique en étant capable de récupérer le premier étage de ses fusées, réduisant de facto considérablement les coûts. Mais tout laisse à penser que ce genre de révolutions pourraient être amenées à se multiplier et à se démocratiser, facilitant toujours plus l’accès à l’espace, et pour un moindre coût.

Dès lors, lorsque la robotique par exemple, aura continué la révolution qu’elle expérimente depuis plusieurs années, la question se posera d’envoyer en orbite des robots, peut-être couplés à des IA, dont le but sera de construire directement en orbite des vaisseaux spatiaux. Le seul soucis resterais d’acheminer les matières premières, mais une fois sur place, plus de restrictions liées à la gravité, donc à nous le Tore de Stanford !

Deviendrait alors possible la construction de vaisseaux de toutes formes, parfois mieux adaptés à un milieu spatial, à l’instar d’une station spatiale, qui serait en forme de roue et tournant sur elle-même, créant une gravité artificielle. On pense notamment à la station spatiale dans 2001 Odyssée de l’espace, ou encore au projet de station « Voyager » de la Gateway Foundation. En l’occurence, qu’un vaisseau spatial ait une gravité artificielle changerait la donne puisqu’il viendrait résoudre en partie, de nombreux problèmes causés par l’apesanteur, notamment sur la santé des astronautes. En effet, on a observé durant leurs séjours dans la Station Spatiale Internationale que leur densité osseuse était grandement réduite, mais aussi une très faible densité de globules rouges, une cornée déformée (pouvant les rendre aveugles), ou encore un risque de développer une maladie cardiovasculaire 4 à 5 plus élevé.

Station « V » – 2001, Odyssée de l’espace

De plus, sans restriction de gravité, pas de restriction physique sur la taille du vaisseau, qui n’a ici pas à rentrer dans la coiffe d’une fusée. Dès lors, il deviendrait beaucoup plus faisable de construire un vaisseau répondant beaucoup aux besoins sécuritaires des astronautes, notamment la protection face aux radiations. On peut par exemple imaginer autour des parties habitées, des modules remplis d’eau pour stopper ces dites radiations.

Exploitation minière des asteroïdes

Sur Terre, les ressources naturelles s’épuisent. Les métaux rares, en particulier, deviennent de plus en plus difficiles et coûteux à extraire. Pourtant, notre système solaire en regorge : fer, nickel, zinc, cuivre, or, argent, platine… Les quelque 600 000 astéroïdes recensés forment un immense réservoir de matières premières, encore intact. Et dans une logique d’expansion humaine hors de la Terre, ces ressources-là pourraient bien faire toute la différence.

Mais les exploiter représente sans doute l’un des plus grands défis à venir. Car si l’idée semble simple – aller chercher ailleurs ce qui nous manque ici – sa mise en œuvre est d’une complexité extrême. Rien n’est encore en place. Forer un astéroïde, y implanter des stations semi-autonomes, extraire, stocker, transporter, raffiner, tout cela dans un environnement sans atmosphère, sans gravité, et souvent à des centaines de millions de kilomètres : c’est un saut technologique énorme. Et c’est sans compter l’entretien, la coordination, la gestion des pannes et des risques.

Foreuse d’asteroïdes – Homeworld 2

On peut imaginer plusieurs scénarios : des stations de forage posées directement sur les astéroïdes, qui creusent, extraient, puis envoient leur cargaison vers des raffineries placées en orbite, ou même carrément dans la ceinture d’astéroïdes si la robotique devient assez fiable pour fonctionner sans présence humaine constante. Mais on est encore loin du compte. Rien que le fait de creuser dans un environnement sans gravité, sans atmosphère, exposé au rayonnement solaire et aux températures extrêmes, pose déjà un tas de problèmes. Et derrière ça, il faut transporter, stocker, traiter, entretenir les machines… C’est un chantier immense, qui demandera des moyens considérables.

C’est pour toutes ces raisons que l’exploitation minière des astéroïdes s’annonce comme l’un des grands défis de demain. Pas juste une prouesse technologique, mais un vrai tournant dans notre rapport à l’espace. Si l’on veut rester là-haut, construire, explorer, s’installer ailleurs que sur Terre, alors il faudra apprendre à utiliser ce que l’espace a à offrir. Et ça, ce ne sera pas simple.

Coloniser un autre monde

On ne pouvait pas passer à côté, bien évidemment l’un des plus grands défis qui nous attend dans les siècles à venir est la colonisation d’un autre monde. Alors, on peut considérer que coloniser la Lune sera un début, mais ce n’est néanmoins pas le même défi que de coloniser un monde comme Mars, trop distant pour être dépendant de l’aide terrienne en cas de souci.

C’est pourtant une étape cruciale à franchir si l’on veut prétendre au titre d’espèce interplanétaire et si l’on ambitionne de s’étendre toujours plus. Etablir des bases pérennes est une nécessité dès lors que leur entretien depuis la Terre serait coûteux et complexe.

« La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau »

Constantin Tsiolkovsky

On peut alors imaginer une colonie martienne autonome, avec ses propres fermes hydroponiques, sa propre capacité de génération d’oxygène et d’eau, une autonomie énergétique. Mais ces éléments ne sont que la base, et ne sont pas suffisant à l’épanouissement d’une société sur le long terme. Il faudra développer les capacités de la colonie en terme d’ingénierie, en important sur place, idéalement avant leur arrivée, suffisament de machines, de robots, pour construire et niveler le terrain pour leur arrivée. On peut imaginer une véritable armée de robots, programmés pour construire une ville, avant qu’elle ne vienne à être habité par des humains.

Colonie humaine sur Mars – Total Recall

Une fois ces derniers sur place, on peut imaginer que plusieurs usines seront déja fonctionelles et produiront nourriture, médicaments, outils…

La multiplication de ce genre de colonies donnera à l’humanité un second souffle, avec la création de nouveaux el dorado, peut être non plus un rêve américain mais un rêve martien, un rêve cosmique…

À lire aussi : Faire l’amour dans l’espace, c’est possible ?

About author

Journaliste
Related posts
ActualitéMédias

C’était en 2015… le terrible accident sur le tournage de Dropped

ActualitéSéries Tv

On a vu pour vous ... Le comte de Monte-Cristo, (nouvelle) version série

ActualitéFaits DiversMusique

Comment est mort Daniel Balavoine ?

ActualitéMédias

5 jeux d'aventure qui n'ont pas duré à la télé française

Retrouvez VL. sur les réseaux sociaux