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Qu’est-ce qu’il faut savoir sur le Conseil national de la refondation ?

Emmanuel Macron lancera le Conseil national de la refondation le 8 septembre prochain. Les partis d’opposition ont déjà annoncé qu’ils refusaient d’y participer, alors que plusieurs syndicats s’y rendront, mais pas sans réserves.

C’était une proposition formulée par le président début juin dans un entretien avec la presse régionale. Il avait alors évoqué une instance censée réunir, au lendemain des législatives des 12 et 19 juin, les forces politiques, économiques, sociales et associatives du pays, ainsi que des citoyens tirés au sort, pour lancer des réformes touchant au pouvoir d’achat, à l’écologie, aux institutions et aux retraites : le Conseil national de la refondation (CNR), évoqué par le chef de l’Etat début juin doit voir le jour jeudi 8 septembre. L’instance doit réunir acteurs politiques, syndicats, associations et citoyens autour de plusieurs grands thèmes de réforme de long terme, comme le plein emploi, l’âge avancé, la santé ou l’éducation. Pourtant, le CNR verra sa séance d’ouverture à Marcoussis (Essonne) snobée par une large partie de l’opposition.

Ceux qui participent au CNR et soutiennent l’initiative

La République en marche. Le parti présidentiel, qui sera bientôt renommé Renaissance, est la pierre angulaire du Conseil national de la refondation et sera évidemment représenté lors des discussions.

Le MoDem. Composante de la majorité depuis 2017, le MoDem de François Bayrou sera bien représenté au sein de cette nouvelle instance. Le maire de Pau, qui est aussi haut-commissaire au Plan depuis septembre 2020, s’occupera également du secrétariat général du CNR.

Ceux qui participent avec des réserves

Horizons, sans Edouard Philippe. Officiellement, le maire du Havre veut laisser la place à une autre élue locale, la maire d’Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, pour le représenter. Officieusement, « Edouard Philippe ne croit absolument pas au CNR », reconnaît un de ses proches auprès de franceinfo.

Le Cese. Le président Conseil économique, social et environnemental (Cese) a déclaré que le parti était « prêt à prendre sa part dans une refondation qu’il appelle depuis longtemps de ses vœux ». Jeudi, Thierry Beaudet se rendra à Marcoussis « sans posture, mais sans naïveté », précise-t-il au Figaro.

La CFDT. Pour Laurent Berger, patron du syndicat, le CNR doit faire ses preuves. « Je n’ai pas compris que c’était une instance, j’ai compris que c’était une nouvelle méthode qu’il fallait enclencher. On jugera aux actes et à ce qui sera décidé à la sortie du 8. Je serai engagé pour que ça puisse produire quelque chose. Si ce n’est pas le cas, je le dirai », a-t-il clamé vendredi sur franceinfo.

La CFE-CGC. La Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC) sera bien autour de la table à Marcoussis. Mais « ce Conseil national de la refondation, ça fleure bon l’escroquerie »a jugé mercredi sur franceinfo François Hommeril, le président du syndicat des cadres.

La CFTC. Les membres de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) font preuve d’un certain scepticisme vis à vis de la nouvelle méthode du chef de l’Etat. « On sent bien que le gouvernement veut faire comprendre qu’il a entendu le message des urnes et donner plus la parole au peuple, mais on en est encore loin », déclare au Figaro Cyril Chabanier, le président du syndicat, qui sera présent lors des discussions.

Le Medef. S’ils se rendront à Marcoussis, jeudi, les représentants du Medef ne sont pas totalement convaincus par l’initiative : « Le changement viendra aussi par des innovations en termes de gouvernance, comme peut-être le CNR, même si je doute de l’efficacité d’une organisation à soixante personnes », a ainsi déclaré Geoffroy Roux de Bézieux au Figaro.

La CPME. Comme le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) n’est pas totalement convaincue par la nouvelle instance voulue par Emmanuel Macron. « On apportera notre contribution », explique au Figaro François Asselin, son président, déçu de ne pas voir figurer les retraites au menu des discussions.

Ceux qui n’ont pas encore décidé s’ils participeraient

Force ouvrière. Le syndicat FO reste indécis. « Redonnons la place qui est la sienne à la négociation collective, c’est ce qui fait la cohésion sociale de notre République », a déclaré Frédéric Souillot, le secrétaire national du syndicat, vendredi 26 août, sur Europe 1.

La CGT. Le syndicat tranchera mardi 6 septembre sur sa participation au CNR.

Ceux qui ont déjà refusé de participer au Conseil national de refondation

Les principales associations d’élus. L’Association des maires de France (AMF), l’Assemblée des départements de France (ADF) et Régions de France, toutes trois réunies sous la bannière commune de Territoires unis, ont décidé, lors d’une réunion vendredi matin, de ne pas participer au lancement du CNR, selon les informations de franceinfo, confirmant celles de RTL.

Les Républicains. Selon Olivier Marleix, président des députés LR, « il est hors de question de participer à tout ça ; que le président de la République fasse le travail institutionnel qui doit être le sien », estime-t-il. Gérard Larcher, président LR du Sénat, a quant à lui annoncé dans une lettre à Emmanuel Macron qu’il ne participerait pas au CNR : « Je pense que cette instance ne peut parvenir à une rénovation de la démocratie à laquelle vous aspirez », juge-t-i

Le Rassemblement national. Fin juillet, la porte-parole du RN a balayé une éventuelle participation de son parti au CNR : « On ne participera pas, c’est une escroquerie, c’est encore un machin de plus, un bidule de plus en France », a estimé Laure Lavalette. En juin, Marine Le Pen avait déjà refusé de participer « à quelque structure que ce soit qui vise à retirer du pouvoir à l’Assemblée nationale ».

La France insoumise. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a confirmé à l’AFP et France Bleu qu’il ne participerait pas à l’instance, qui correspond à la « saison 2 du grand blabla », selon l’ancien candidat à la présidentielle.

Le Parti socialiste. Selon plusieurs sources socialistes jointes, le parti à la rose a décliné l’invitation d’Emmanuel Macron.

Europe Ecologie-Les Verts. Le parti écologiste a annoncé mardi 30 août son intention de ne pas se rendre à ce rendez-vous. « Il y a un consensus » au sein du bureau exécutif pour ne pas y aller, a expliqué à l’AFP la numéro 2 du parti, Sandra Regol. « Si c’était une véritable rencontre de travail, on y serait allés. Mais là, ça résonne plutôt comme un outil de communication. On ne voyait pas l’intérêt de s’y rendre. »

Le Parti communiste. Le porte-parole du PCF, Ian Brossat, a confirmé le refus de son parti de participer au CNR. « Tout montre que le président veut contourner les instances démocratiques », dénonce-t-il.

Solidaires. Le syndicat ne participera pas au lancement du CNR, a appris franceinfo auprès de la formation syndicale. 

Ainsi le Conseil aura fort à faire après avoir été boycotté en grande partie par l’opposition, Emmanuel Macron devra se montrer convaincant et faire certaines concessions pour le meilleur de tous.

A voir aussi : Qui est Liz Truss, la nouvelle Première ministre britannique ?

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