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Qu’est-ce qu’on appelle « ultra droite » ?

Ces dernières semaines, il y a eu plusieurs rassemblements organisés par des groupes d’ « ultra droite ». Certains de ces groupes ont adopté des symboles associés historiquement au fascisme, ce qui soulève des inquiétudes quant à la montée de l’extrémisme et à la diffusion d’idéologies dangereuses pour la société.

Le terme « ultra droite » fait référence à une idéologie politique et à un courant extrémiste situé à l’extrême droite de l’échiquier politique. L’ultra droite, c’est l’ensemble des mouvements et partis de la droite la plus conservatrice. L’ultra droite, c’est l’ultra conservatisme ou ultra nationalisme. À ne pas confondre avec des formations d’extrême droite… Car, derrière le terme d’« ultra droite » se révèle, en fait, une multitude de groupuscules issus de l’extrême droite, avec des actions violentes. Ce sont des groupuscules radicaux. L’ultra droite se caractérise par des positions radicales, avec des idées telles que le nationalisme exclusif, autoritaire, xénophobe, la suprématie ethnique et le rejet des valeurs démocratiques, qui sont autant de signes alarmants de cette montée de l’extrémisme. L’hostilité envers les minorités, l’immigration et l’intégration culturelle est également un aspect préoccupant de cette idéologie.

Les groupes ou mouvements d’ultra droite peuvent varier en termes d’organisation et de structure. Certains peuvent être issus de partis politiques, ce peut être des groupes activistes, des milices paramilitaires ou des groupes de suprémacistes blancs. Ils peuvent utiliser des tactiques violentes pour promouvoir leurs idéologies et menacer la stabilité sociale.

La montée préoccupante de l’ultra droite : Un défi pour la société

La montée de l’ultra droite, en France, ou en Europe est au centre des préoccupations. Il est essentiel que les gouvernements, les institutions et la société civile prennent au sérieux cette montée de l’ultra droite. Ces groupuscules peuvent être d’inspiration fasciste ou néonazie. Ils rejettent l’islam, l’immigration. Avec l’ultra droite, on a vu apparaître « l’accélérationnisme », celui des adeptes de la violence. Ils prônent une forme violente d’accélérationnisme comme façon d’établir une suprématie blanche : un État ethnique blanc. Nous sommes en novembre 2021 et deux militants de l’ultra droite qui ont appelé à des « actions violentes » ont été interpellés, l’un à Montauban (Tarn-et-Garonne) et l’autre en Gironde. Ils sont placés en garde à vue par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Ils appartiennent tous deux à une tendance dite « accélérationniste ». Jean-Yves Camus, co-directeur de l’Observatoire des radicalités politiques à la Fondation Jean-Jaurès expliquait alors à l’Express : 

« Cette théorie a pour objectif d’accélérer le chaos du conflit interethnique dont les membres espèrent voir naître le grand soulèvement des Européens de souche ».

Ces mouvements d’ultra droite font régulièrement parler d’eux. Mardi 16 mai, c’est le tribunal correctionnel de Bordeaux qui condamnait des militants de l’ultra droite pour des violences racistes, survenus dans la nuit du 24 au 25 juin 2022. Bref retour sur les faits qui se déroulent dans le quartier Saint-Michel, avec huit militants, vêtus de noir, pour certains masqués, qui se ruent sur des passants et des riverains, et hurlent « Bordeaux, Nationaliste ! », le tout avec des saluts nazis. Lorsque la police arrive sur place, plus personne … mais des photos et des vidéos permettront ensuite les interpellations. Ce sont des militants proches de « Bordeaux Nationaliste », ce groupuscule d’ultra droite, dissout depuis. Mais en septembre 2022 sera fondée la « Bastide bordelaise », nouveau groupuscule d’ultra droite… Sept des huit militants d’ultra droite ont été condamnés à une peine de deux ans de prison, dont un an ferme. Pour le huitième, qui a exprimé des regrets, ce sera une peine de dix-huit mois de prison, dont six mois ferme.

Samedi 6 mai dernier, dans le VIe arrondissement de Paris, ce sont bien des groupuscules d’ultra droite qui ont manifesté à Paris, le visage dissimulé, vêtus de noir, et portant des drapeaux noirs ornés d’une croix celtique. Environ 600 militants du comité du 9-Mai, selon les chiffres fournis par les autorités, qui se sont rassemblés pour commémorer le 29e anniversaire de la mort de Sébastien Deyzieu, un militant d’extrême droite, décédé accidentellement en 1994. Les participants ont défilé dans les rues de la capitale, exhibant une banderole noire avec l’inscription « Sébastien présent ». En fin de rassemblement, ils scandaient : « Europe jeunesse révolution », le slogan du GUD (Groupe d’union Défense).

La lutte contre l’ultra droite : polémique sur l’interdiction des manifestations 

La manifestation de samedi dernier a provoqué l’indignation, et la question de l’autorisation accordée à cette manifestation a suscité une vive polémique.

Selon Vincent Vantighem, grand reporter pour BFMTV :

« Ce mouvement a donné l’idée aussi à d’autres groupuscules, d’autres organisations de descendre dans la rue (…) C’est un effet de mimétisme. Plus on en parle, plus ça donne envie à ces groupuscules d’organiser des manifestations pour être mis en lumière. »

La sociologue Ugo Palheta souligne que certains de ces groupes, tels que les Identitaires et l’Action française, existent depuis près d’un siècle, tandis que d’autres, comme le GUD (Groupe Union Défense) et ses variantes, ont émergé dans la période suivant les événements de mai 1968.

Sur Twitter, le sénateur socialiste de Paris David Assouline a déclaré : « inadmissible d’avoir laissé 500 néo-nazis et fascistes parader au cœur de Paris hier. Leurs organisations, la manifestation de leur idéologie, slogans, insignes, sont autant d’insultes aux morts que de provocations à la haine raciale. Expliquez-vous ! ».

Manifestation d’ultra droite à Paris : la préfecture de police justifie sa non-interdiction

La préfecture de police de Paris a publié un communiqué détaillé pour expliquer pourquoi la manifestation d’ultra droite qui s’est déroulée le 6 mai n’a pas été interdite. La préfecture a tenu à préciser que :

« Cette manifestation, qui se tient chaque année, a fait l’objet, comme les années précédentes, d’une déclaration déposée en préfecture le 7 mars 2023, respectant en cela les obligations de l’article L. 211-1 du code de la sécurité intérieure.» Et d’ajouter : « Dans la mesure où cette manifestation n’avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’ordre public, le préfet de police n’était pas fondé à prendre un arrêté d’interdiction à son encontre. »

La préfecture de police a souligné que des mesures adéquates avaient été prises pour encadrer la manifestation et prévenir tout risque de débordements ou d’affrontements. Elle a également précisé avoir autorisé l’utilisation de drones pour l’enregistrement d’images. La préfecture s’est engagée à signaler à l’autorité judiciaire tout acte délictuel constaté lors de cette manifestation ou qui pourrait être identifié ultérieurement grâce à l’exploitation des images.

Lors d’une interview sur BFMTV, le préfet de police Laurent Nuñez a déclaré avoir immédiatement saisi la procureure de Paris concernant le fait que de nombreux individus manifestaient le visage dissimulé, ce qui constitue une infraction. Il a également affirmé que les conditions juridiques nécessaires pour interdire cette manifestation n’étaient pas réunies. « Je l’assume totalement », a-t-il souligné.

Gérald Darmanin a annoncé mardi 9 mai avoir demandé aux préfets d’interdire à l’avenir toutes les manifestations de l’ultra droite : « J’ai donné comme instruction aux préfets, lorsque tout militant d’ultradroite ou d’extrême droite ou toute association ou collectif, à Paris comme partout sur le territoire, déposera des déclarations de manifestations semblables à celle de samedi à Paris, qu’ils prennent des arrêtés d’interdiction ». Il a précisé toutefois :

« Nous laisserons les tribunaux juger de savoir si la jurisprudence permettra de tenir ces manifestations ».

A lire aussi : C’est quoi cette application « Canto » qui a piégé Emmanuel Macron ?

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