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Qui est Amine Kessaci, ciblé par les narcotrafiquants à Marseille ?

Ce mardi 18 novembre se sont déroulés les obsèques de Mehdi Kessaci. Ce jeune-homme sans histoire a été tué au volant de sa voiture le 13 novembre dernier à Marseille, C’était cinq ans après la perte de son ainé, lui aussi assassiné, sous fond de trafic de drogue. Cette fois-ci, tout porte à croire qu’il s’agit d’un meurtre d’intimidation à l’encontre d’Amine Kessaci, son frère. Mais alors qui est ce jeune militant, cible directe des narcotrafiquants ?

Amine Kessasi est connu à Marseille comme étant un élu local écologiste très engagé dans la lutte contre le trafic de drogue. En 2020, il perd son grand frère dans un meurtre sous fond de trafic de drogue. En 2025, la tragique histoire se répète, son petit frère Mehdi est tué par balle alors qu’il était un « jeune homme sans histoire ». On vous en dit plus sur Amine Kessaci, amputé de ses deux frères et qui continue de militer.

Association, livres : ses engagements

Amine Kessaci est un jeune de 22 ans. Il a grandi dans la cité de Frais Vallon, dans les quartiers nord de Marseille, dans une fratrie de six enfants. Le 29 décembre 2020, son ainé Brahim est assassiné en plein jour. Lors d’un règlement de compte sous fond de trafic de drogue, il se retrouve sous des tirs puis carbonisé dans un véhicule avec son ami Reda, proche de Marseille. C’est alors qu’Amine, 17 ans à l’époque, a le déclic et décide de faire de ce drame, sa force. Il se relève alors pour militer. Il décide de mettre toute son énergie dans la lutte contre le narcobanditisme.

Après le meurtre de son grand frère Brahim en 2020, Amine Kessaci s’engage en intégrant le Parlement de la jeunesse. Il crée ensuite sa propre association, qu’il nomme « Conscience « . L’objectif : venir en soutien et en sensibilisation auprès des jeunes dans les quartiers sensibles. Aujourd’hui Conscience compte 800 adhérents et s’ouvre à plusieurs autres villes telles que Lyon ou Grenoble. Les jeunes de l’association bénéficient de formations, d’accompagnement et d’aide à l’insertion professionnelle notamment. En 2023, Anaïs Merad sort un documentaire de 52 minutes retraçant la lutte d’Amine. Il se nomme « Marseille, des larmes au combat » et est disponible sur le site de Public Sénat.

Le 2 octobre 2025, un nouveau projet voit le jour. Il publie son livre « Marseille, essuie tes larmes ». Un ouvrage composé de lettres écrites à son frère. Il évoque d’ailleurs son association Conscience :  « Je veux leur dire : « Ne crois pas que, parce que tu vis dans les quartiers nord, tu vaux moins que les autres. Ne crois pas qu’il n’existe qu’un seul chemin. Ne crois pas qu’il faille jouer les racailles pour qu’on parle de toi » peut-on lire.

Son engagement politique

Afin de mener à bien son projet de lutte contre le narcobanditisme, Amine Kessaci voit plus loin. En 2024, il s’engage en politique. Il rejoint Marie Toussaint du parti Les Écologistes pour les élections européennes. En juin 2024, il poursuit son engagement à l’occasion des législatives anticipées. Le jeune militant apparaît comme représentant du Nouveau Front Populaire (NFP) pour la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Finalement, il ne sort pas vainqueur du second tour face à Gisèle Lelouis, députée sortante du Rassemblement national (RN). Dans son livre, il évoque cette partie de son parcours : «  La politique ne m’a jamais tendu la main, alors j’ai décidé de la prendre à la gorge, de m’en emparer, de la forcer à nous regarder. Brahim, c’est toi qui m’as jeté dans ses bras le jour où tu as brûlé dans une voiture « .

Amine Kessaci, cible des narcotrafiquants

Amine Kessaci a choisi de s’attaquer à un combat risqué, et il n’a jamais cessé d’être pris pour cible. Depuis la perte tragique de son ainé en 2020, une protection policière lui avait été accordée. Mais cinq ans après l’assassinat de Brahim, le jeune militant est à nouveau amputé d’un frère. Mehdi Kessaci, 20 ans, est tué par balle ce 13 novembre 2025, tout juste un mois après la sortie du livre de son frère. Alors qu’il se garait proche d’un rond-point du IVᵉ arrondissement de Marseille, il est abattu au volant de son véhicule par deux hommes à moto, qui restent activement recherchés. La famille Kessaci est à nouveau endeuillée…

Tout de suite, l’hypothèse d’un « assassinat d’avertissement » est évoqué. En effet, Mehdi ne présentait aucun lien avec le narcotrafic ou avec les combats de son frère. Il était d’ailleurs en cours de préparation du concours de gardien de la paix. Ce jeune homme de 20 ans était inconnu des services de police et de la justice.  » Il n’y aucun doute sur la qualification d’assassinat avec préméditation. On est dans le cadre d’un contrat qui a été exécuté sur ce jeune homme.  » a affirmé le procureur de Marseille dans un interview pour France 2. Selon le Figaro, mardi 18 novembre, « l’enquête aurait été transférée à la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco)« . Il s’agit d’une juridiction créée pour lutter contre la criminalité organisée.

« Je ne me tairai pas face au narcotrafic« , ce sont les premiers mots d’Amine depuis le meurtre de Mehdi. Des paroles écrites dans la tribune du journal Le Monde, publiée ce 19 novembre 2025, au lendemain des obsèques de son frère. On comprend alors que le jeune marseillais ne veut pas rompre son combat et céder sous la menace. « Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic  » peut-on également lire.

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