Invité sur le plateau de C dans l’air sur France 5, Cyril Dion a déclenché un vif débat en comparant le nombre de morts causées par le terrorisme islamiste à celles attribuables à la pollution de l’air. Ses propos, prononcés à quelques jours des commémorations du 13 Novembre, ont provoqué indignation et réactions virulentes.
Cyril Dion un visage de l’écologie française
Cyril Dion est aujourd’hui l’un des visages les plus connus et les plus influents de l’écologie en France. Écrivain, réalisateur et militant, il défend depuis plus de vingt ans une vision humaniste et globale de l’écologie, fondée sur la coopération, la sobriété et le respect du vivant.
Le grand public découvre véritablement Cyril Dion en 2015 avec le documentaire Demain, coréalisé avec Mélanie Laurent. Ce film, qui présente des solutions concrètes face aux crises écologiques et sociales, connaît un immense succès en salle, rassemblant plus d’un million d’entrées en France et remportant le César du meilleur documentaire. Le projet, devenu une référence dans le cinéma engagé, a contribué à populariser une écologie de terrain, positive et porteuse d’espoir, loin du catastrophisme ambiant.
Depuis, Cyril Dion n’a cessé d’enrichir son œuvre et son engagement. En 2018, il est l’un des initiateurs de la Convention citoyenne pour le climat, voulue par Emmanuel Macron après la crise des Gilets jaunes. Il y joue un rôle clé dans la coordination et la médiatisation du projet, plaidant pour un lien plus fort entre démocratie et écologie.
Une phrase qui déclenche une tempête médiatique
Le 10 novembre 2025, invité sur le plateau de C dans l’air sur France 5 pour débattre de la COP 30, Cyril Dion crée la controverse. En voulant comparer l’impact des crises environnementales à d’autres formes de menaces, il déclare : « Le terrorisme islamiste, ça a fait 273 morts en France ; la pollution de l’air, entre 500 000 et 1 million de morts en dix ans. Qu’est-ce qui nous rend le plus en insécurité ? ».
Si l’intention du militant était, selon lui, d’illustrer l’ampleur de la pollution de l’air, souvent minimisée dans le débat public, cette déclaration s’est montrée très maladroite, à quelques jours des commémorations des attentats du 13 novembre. Pour de nombreux observateurs, cette comparaison a semblé relativiser la gravité du terrorisme et banaliser la mémoire des victimes.
De multiples réactions dans le monde médiatique et politique
Suite aux déclarations de Cyril Dion, les critiques n’ont pas tardé à tomber. Le compte officiel du Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), syndicat majoritaire parmi les officiers et commissaires de police, a publié sur X (ex-Twitter) un message ferme : « Terrible indécence de cette comparaison par l’écologiste Cyril Dion qui minimise le terrorisme islamiste par rapport au réchauffement climatique ».
Sur la chaîne CNEWS la journaliste Véronique Jacquier déclare : « Vous imaginez les parents de victimes du Bataclan ou des terrasses qui entendent ces comparaisons ? C’est profondément indécent. »
Sur les réseaux sociaux, l’indignation s’est exprimée à grande échelle. Certains parlent de « bouldozer de la mémoire », d’« instrumentalisation cynique des victimes du terrorisme », et ont critiqué le fait que les chiffres avancés de la pollution n’étaient pas contextualisés, ce qui, selon eux, rendait le propos dangereux et déplacé.
De son côté, Cyril Dion n’a pas offert d’excuses formelles. Il a cependant pris la parole pour « replacer ses chiffres dans leur contexte », affirmant qu’il cherchait à « alerter sur l’ampleur des morts liées à la pollution de l’air et sur le manque de mobilisation politique face à ce fléau silencieux ».