Mercredi 31 janvier, Tariq Ramadan a été placé en garde à vue, (prolongée aujourd’hui), dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour viols et violences volontaires. Parmi les deux plaintes déposées, l’une provient de l’écrivaine Henda Ayari.
Henda Ayari se décrit comme une « femme libre et fière de l’être » sur Twitter. Elle milite pour le féminisme et la laïcité.
La fondatrice de l’association de défense des femmes « Libératrices », née à Rouen, d’un père d’origine algérienne et d’une mère tunisienne, n’a pas eu une enfance paisible puisque son père l’a abandonnée.
Après le divorce de ses parents, elle commence à porter le voile, abandonne ses études de psychologie à la faculté de Rouen et elle se marie avec un homme français adepte du salafisme.
Henda Ayari devient mère de trois enfants. Après 9 ans dans cette situation, elle obtient le divorce et décide de se remettre à travailler. Elle entame une formation pour devenir greffière au Tribunal de Paris et enchaîne les petits boulots.
A lire aussi : L’islamologue Tariq Ramadan, accusé de viols, a été placé en garde à vue
Les attentats de Paris comme déclic
En Novembre 2015, l’écrivaine est bouleversée par les attentats de Paris : « Je pleurais pour ces morts, j’étais très choquée. Je prenais conscience des dangers du salafisme, et je voulais montrer que j’en étais sortie, après avoir été l’ombre de moi-même ».
En décembre de la même année, elle a créé la polémique sur les réseaux sociaux en postant deux photos sur Facebook. L’une, où elle apparaît sans voile et l’autre voilée. La photo sans voile est dénoncée par ses détracteurs pour « nudité ».
Cette campagne de propagande pour le voile sponsorisée par un certain prédicateur est une manière de faire du prosélytisme pour le voilement des femmes.Les vraies héroïnes ce sont celles qui risquent leur vie en refusant les lois imposées par les hommes au nom de la religion ! pic.twitter.com/SHNZW27aRA
— Henda Ayari (@Henda_Ayari) 31 janvier 2018
En novembre 2016, elle décide de se confier sur les difficultés quotidiennes des femmes salafistes dans un livre : « J’ai choisi d’être libre ».
Près d’un an plus tard, après l’affaire Weinstein et alors que les hashtags MeToo et BalanceTonPorc circulent sur les réseaux. Elle révèle finalement que le personnage « Zoubeyr », qui a une relation avec elle, est en fait l’islamologue Tariq Ramadan. Peu après, elle décide de porter plainte contre Tariq Ramadan pour viol.