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Qui surveille la menace terroriste en France ?

C’est une question qui paraît simple, mais la réponse est complexe, multiple et parfois opaque. En France, face à une menace terroriste qualifiée de « permanente », selon les autorités, plusieurs acteurs s’articulent.

Les piliers du dispositif anti-terroriste

Au sommet de la coordination face à la menace terroriste figure la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI). Elle est placée sous l’autorité du ministre de l’Intérieur. « Leader en matière de lutte anti-terroriste en France « , comme l’indique son site. Elle est chargée de « rechercher, centraliser et exploiter les renseignements pertinents pour la sécurité nationale« . Parallèlement, l’organisation stratégique a été renforcée. L’organisation stratégique a été renforcée, avec notamment le Centre national de lutte contre-terrorisme (CNCT). Il veille à ce que les services de renseignement, les forces judiciaires et autres acteurs partagent les informations.

Du côté du plan de vigilance publique, le Plan vigipirate, placé sous l’autorité du Premier ministre, reste l’outil visible. Il permet de signaler la posture de menace et déclencher des mesures concrètes.

Origines et positionnement de la DGSI

La DGSI est créée officiellement par le décret du 30 avril 2014. Elle est le fruit de la recomposition des services de renseignement intérieur français. La DGSI prend la suite de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et, antérieurement, des Renseignements généraux (RG) et de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST). Elle dépend du ministère de l’Intérieur et est l’unique service spécialisé de renseignement intérieur au sein de la communauté nationale du renseignement.

Dans le domaine anti-terroriste, elle remplit plusieurs fonctions :

  • identifier et surveiller des individus ou groupes radicalisés ;
  • collecter des signaux faibles ;
  • coordonner avec la justice et les forces de l’ordre pour engager des enquêtes ou des actions d’entrave ;
  • coopérer au sein des réseaux internationaux de renseignement.

Elle s’inscrit donc dans le dispositif global français. Avec, par exemple, la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT). Communauté qui regroupe les six services de renseignement dits « du premier cercle » (DGSE, DGSI, DRM, DRSD, DNRED, TRACFIN). Elle élabore les orientations stratégiques et la DGSI en est l’un des piliers opérationnels.

Pourquoi un acteur central ?

Ce service est désormais incontournable, car il assure une grande partie du travail de lutte contre la menace terroriste, en coopération avec la justice, les forces de l’ordre et la communauté nationale du renseignement. Par ailleurs, la DGSI joue également un rôle structurant dans la protection des intérêts de la Nation, non seulement face au terrorisme, mais aussi contre l’espionnage, les cyber-attaques, l’ingérence économique ou la prolifération d’armes.

Pour s’organiser, la DGSI dispose d’une administration centrale ainsi que d’un maillage territorial, comprenant des services départementaux, interdépartementaux et zonaux. L’objectif : être présente sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’outre-mer.

Bien que la DGSE et la DGSI soient toutes deux des services de renseignement français chargés de protéger le pays et sa population, elles se différencient par leur périmètre d’action. La DGSE concentre ses activités à l’étranger, tandis que la DGSI opère principalement sur le territoire national.

Des menaces terroristes qui évoluent, et la surveillance aussi

Le contexte est changeant. La menace jihadiste reste « la plus importante à la fois dans son volume et dans le niveau de préparation des passages à l’acte » et « s’accroît » depuis trois ans, selon Olivier Christen, procureur national antiterroriste, dans un entretien accordé à l’AFP. Mais d’autres profils émergents : menace d’ultra-droite, radicalisation de mineurs, individus autonomes. Ces évolutions exigent une adaptation des services de surveillance. On observe moins de grandes opérations coordonnées depuis l’étranger, au profit d’une vigilance locale renforcée, de la veille communautaire et de la lutte contre la cyber‑propagande.

Des acteurs moins connus

Dans l’ombre des grands services, deux entités jouent un rôle déterminant tout en restant méconnues : la Sous‑Direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire, spécialisée dans les enquêtes antiterroristes après un acte ou sa préparation, et le Centre national de contre-terrorisme (CNCT), qui pilote la stratégie et la coordination entre les acteurs. La SDAT intervient aux côtés de la DGSI et des autorités judiciaires pour organiser les investigations sur le terrain. L’ensemble constitue donc un maillage complexe dans le but limiter les actions terroristes.

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