Starz s’apprête à lancer sa nouvelle série historique, The White Princess (et sur OCS dès le 17 avril). Petit cours accéléré d’Histoire pour faire le point sur ce qu’il faut savoir au préalable.
C’est quoi, The White Princess ? Fille d’Edward IV Lancastre, Elizabeth d’York (Jodie Comer) est anéantie : la bataille de Bosworth s’est achevée avec la mort de son oncle et amant, le Roi Richard III. Au terme de la Guerre des Roses qui l’a vu s’allier aux Lancastre, c’est Henry Tudor (Jacob Collin-Levy) qui accède au trône d’Angleterre sous le nom d’Henry VII. Pour assoir son pouvoir, sa mère Margaret Beaufort (Michelle Fairley) lui conseille d’épouser une princesse de la lignée renversée, les York. Son choix se porte justement sur Elizabeth, qui se soumet à cette alliance politique malgré ses réticences.
Toutes deux adaptées des romans éponymes de Philippa Gregory, The White Princess fait suite à The White Queen, diffusée sur la même chaîne en 2014. Il n’est toutefois pas nécessaire d’avoir vu la seconde pour regarder la première, pas plus qu’il n’est besoin d’être féru d’Histoire britannique ; mais un petit rappel des faits n’est jamais superflu.
La Guerre des Deux Roses
Ce que l’on désigne sous le nom de Guerre des Roses est une série de batailles s’étendant entre 1455 et 1487. S’y sont affrontés plusieurs prétendants au trône d’Angleterre, tous parents à des degrés divers puisque tous liés au Roi Edouard III, qui régna de 1327 à 1377. D’un côté, nous avons les Lancastre, représentés par une rose rouge ; de l’autre les York, qui ont pour emblème une rose blanche. D’où le nom de Guerre des deux Roses.
Le premier conflit éclate lorsque Edouard d’York (futur Edouard IV) renverse Henry VI Lancastre, au prétexte que celui-ci est devenu fou. Lui succède ensuite son frère Richard III – tristement célèbre à cause de (ou grâce à…) la pièce éponyme de Shakespeare, qui en a tracé un portrait sinistre. En 1485, la bataille de Bosworth se conclut par la mort de Richard III, et c’est Henry Tudor qui monte sur le trône.
Ces évènements sont relatés dans The White Queen ; l’action de The White Princess se situe après la guerre, alors que la paix est encore fragile et que la maison des York compte encore de puissants partisans.
Henry VII
Henry VII, fondateur de la dynastie des Tudor, n’est qu’un lointain parent des Lancastre. Malgré les réticences de certains de ses alliés, l’absence d’héritier direct lui permet d’affirmer ses prétentions au trône ; une fois au pouvoir, Henry doit contrer les contestataires et neutraliser les derniers partisans des York : pour affirmer sa légitimité et consolider sa situation, il se résout à épouser Elisabeth d’York.
C’est le sujet de The White Princess, qui raconte les prémices du règne d’Henry VII et en particulier ses tentatives pour s’imposer à la tête du royaume, malgré une légitimité contestée.
Margaret Beaufort
Lady Margaret Beaufort est la mère d’Henry, et une lointaine descendante des Lancastre. Au cours de la Guerre des Roses, elle fut successivement la rivale et l’alliée d’Elizabeth Woodville, la mère de notre White Princess, au gré des alliances et des circonstances. Bien qu’ayant pris part au projet de mariage entre Henry et Elizabeth, elle ne joua guère de rôle politique au cours du règne de son fils.
Dans The White Queen, Margaret Beaufort occupe une place prépondérante dans l’accession au pouvoir de son fils : l’ayant élevé dans l’idée qu’il monterait un jour sur le trône, elle ne ménage pas ses efforts pour nouer des alliances et trouver des appuis. The White Princess se concentre sur ses relations complexes avec sa nouvelle belle-fille, et la manière dont les deux femmes s’affrontent pour prendre l’ascendant sur le Roi.
Elizabeth d’York
Fille d’Edouard IV, Elizabeth doit son surnom de White Princess à son appartenance à la lignée des York qui – rappelez-vous – ont pour emblème une rose blanche. Agée de 19 ans, elle accepte à la fin de la guerre d’épouser Henry Tudor, leur mariage unissant les deux maisons rivales. Le couple aura sept enfants, dont le futur Henry VIII – celui de la série Les Tudor et de Wolf Hall.
Héroïne de The White Princess, Elizabeth espère secrètement la victoire des York et le renversement de son époux. Mariée par nécessité, elle ourdit sa vengeance, tenant Henry VII pour responsable de la mort de son amant: son oncle Richard III. Oui, vous avez bien lu ! Dans la réalité, aucune preuve ne permet de confirmer ou de démentir la relation incestueuse ; l’hypothèse reste toutefois envisageable, mais elle repose surtout sur des rumeurs. Pour parvenir à ses fins, la jeune femme œuvre notamment en coulisses pour soutenir un certain Perkin Warbeck, qui prétend être son frère cadet que l’on croyait mort assassiné. Dans les faits, et bien qu’il ait rassemblé un certain nombre de partisans, ses assertions n’ont jamais été prouvées ; celui qu’Henry VII qualifie évidemment d’imposteur est capturé et exécuté en 1499. The White Princess reprend toutefois cette hypothèse à son compte : l’héritier légitime aurait bel et bien survécu, caché par sa mère et sa sœur jusqu’à ce qu’il ait l’âge de revendiquer le trône de son père…
The White Queen restait fidèle au roman qui l’a inspirée, lui-même respectant la réalité historique. Sans doute en sera-t-il de même pour The White Princess… Après ce bref rappel, vous voilà parés à affronter les Tudor et les York. Et rien ne vous empêche de regarder The White Queen (disponible en DVD) : il vous reste encore quelques jours pour rattraper votre retard.
The White Princess – Starz.
A partir du 16 Avril