Ce jeudi 27 juillet, l’équipe du Radio VL Summer Tour s’est arrêtée à l’Île-de-Ré. Les journalistes sont partis à la rencontre des habitants et des représentants de la commune.
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[cbtab title= »Laura Zwicknagl, chargé de la commercialisation à l’Office de Tourisme de l’Île-de-Ré »]
VL : Pour les jeunes qui nous écoutent, en quoi consiste exactement votre métier ?
Laura : Je m’occupe de tous les groupes qui viennent sur l’île. J’organise les journées, les séjours, les séminaires également pour beaucoup d’entreprises qui viennent toute l’année.
Nous avons beaucoup de demandes. Après en juillet-août, nous n’acceptons pas de groupes, c’est vraiment plus sur les « ailes » (?) de saison. Et enfin, je m’occupe de tout ce qui est presse étrangère, les accueils presse pour tous les journalistes étrangers.
VL : Quand les groupes viennent ici, qu’est-ce qu’ils font ?
LZ : La journée type ? D’abord rendez-vous avec les guides au pont. Après ils passent devant l’Abbaye des Châteliers, le Fort la Prée, ils font un tour sur le bord de la flotte. Ils s’arrêtent ensuite à Saint-Martin pour une visite guidée du village.
Après ils déjeunent et après l’après-midi ils vont plus vers le nord de l’île, au phare des baleines qui est vraiment la visite type de l’île. Et ensuite l’après-midi ils font souvent une dégustation d’huîtres ou alors un arrêt à la coopératives des vignerons. Ou alors la visite de l’écomusée du marais salant. Et après ils repartent vers 18h.
VL : Quels sont les chiffres phares de l’île ? Combien de visiteurs, combien de vacanciers l’été, combien de personnes vivent sur l’île de Ré ?
LZ : L’année nous sommes 18 000 à vivre à l’année sur l’île. Et l’été ça se multiplie par 10 à peu près. Ce qui fait environ 200 000 personnes l’été.
VL : pour beaucoup de gens en France, l’île-de-Ré est chargée de clichés, que c’est très « parisien », très « bobo » etc… Que répondez-vous aux gens, et notamment aux jeunes, sur ces clichés ?
LZ : Moi je vis sur l’île depuis que je suis née, c’est-à-dire 31 ans, et je trouve que ça a beaucoup changé. Ce n’est plus vraiment comme vous avez dit. Aujourd’hui, beaucoup de touristes viennent faire du camping, ce qui n’était pas forcément le cas avant.
Je me souviens quand j’étais plus jeune il y avait c’est vrai beaucoup de résidences secondaires. Maintenant beaucoup de familles viennent, sont hébergées en camping et cherchent des activités nautiques. Donc on n’a plus vraiment ce cliché « bobo » sur l’île.
VL : Que diriez-vous aux jeunes qui nous écoutent pour leur donner envie de venir à l’Île-de-Ré ?
LZ : Il y a beaucoup de choses à faire. C’est pourquoi il faut savoir avant vers quelle direction aller. Beaucoup de touristes viennent à l’office de tourisme et nous demandent ce qu’ils peuvent faire à l’île de Ré.
Et c’est difficile de leur répondre car il y a énormément de choses à faire ! Il y a les activités culturelles… Et deux boîtes de nuit sur l’île de Ré : la Pergola à la Couarde-sur-mer et le Bastion à Saint-Martin-de-ré.
VL : Et pour dîner avant de partir en soirée, où va t-on ?
LZ : Ça dépend du budget. On peut manger par exemple au Bistrot du marin à Saint-Martin et après par exemple manger une glace à la Martinière. Après vous avez des bars dans tous les villages, des bons restaurants un peu partout.
Donc ça dépend où les touristes sont situés sur l’île. Du côté des Portes-en-ré, c’est plus calme, donc c’est plus le patrimoine naturel qui sera intéressant. Sinon à La Flotte ou à Saint-Martin il y a plein de bars et ça bouge beaucoup le soir.
VL : Vous êtes allemande, comment avez-vous découvert l’Île-de-Ré et quel a été le déclic à votre arrivée ici ?
LZ: En fait, je viens sur l’île depuis que je suis née. Mes parents y venaient régulièrement. Et il y a 4 ans, j’ai quitté l’Allemagne pour passer juste un mois sur l’île de Ré et là maintenant je ne suis toujours pas partie (rires).
Et c’est parce que c’est une ville qui est super à vivre. Je suis ici depuis 4 ans, j’ai réussi à trouver un travail à l’année. Comme quoi c’est possible de trouver un logement et un travail sur l’île. Ici, ça bouge même l’hiver, on est beaucoup de jeunes comme moi qui vivons ici à l’année et on s’amuse hiver comme été.
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[cbtab title= »Louis Dusoulier, 20 ans, créateur de la marque de prêt-à-porter Hysa & Luwi »]
VL : Tu es venu avec pas mal de petits lots de ta marque de vêtements. Présente-nous ta marque !
Louis : C’est une marque de vêtements en coton bio, seulement pour les jeunes. Ce sont des t-shirt, polos, sweets, chemises pour hommes, femmes et enfants. Ca va du 3 ans au XXXL.
VL : Quand as-tu crée cette marque et comment t’es venue l’idée ?
LD : Je l’ai crée l’année dernière, en avril 2016. L’idée m’est venue quand j’étais en voyage en République dominicaine. Je voulais acheter des t-shirts pour les revendre en France, des t-shirts à taches que je n’avais jamais vus ici.
Mais j’étais trop jeune pour revendre des t-shirts. Donc j’ai attendu d’être majeur pour créer ma marque de vêtements.
VL : Tu nous as un peu parlé de la matière des vêtements. Est-ce que tu utilises aussi des matières recyclées ? Fais-tu appel à d’autres circuits ?
LD : Mes vêtements sont essentiellement en coton bio. Ensuite je fais des sweets en cellulose d’eucalyptus, en fibre de bois et en lin. Et pour la rentrée j’aurai des doudounes en fibre de maïs.
VL : Comment as-tu trouvé des fournisseurs ? As-tu des réseaux ?
LD : Je suis passé par un intermédiaire en Belgique qui s’occupe de toute la production. Ensuite je valide les couleurs et les designs et enfin tout est envoyé à Nantes, là où se passe l’impression, avant d’arriver à l’île de Ré.
VL : Très vite ça a bien marché. Du coup, tu as aussi ouvert ta boutique à La Rochelle ?
En fait, j’ai commencé dans la boutique de mes parents à La Couarde-sur-Mer, qui proposait des vêtements avec du sel, donc c’était pas top. Ensuite, j’ai ouvert une boutique en septembre, c’est-à-dire six mois après, à La Rochelle, pour l’hiver. Et après, j’en ai ouvert une autre en avril de cette année, à Saint-Martin-de-Ré.
VL : La marque s’appelle Hyza & Luwi. Il me semble qu’il y a une petite histoire autour de ça ?
En fait il s’agit d’abord du prénom de ma mère, Hysa, et de mon prénom car je m’appelle Louis.
VL : D’après toi, quelles sont les perspectives pour Hysa & Luwi ?
Le site internet va arriver fin septembre. Ce que j’aimerais c’est vendre par internet, et ensuite l’été faire l’île de Ré, Royan, le bassin d’Arcachon, Biarritz et Hossegor. L’hiver je vais faire des ventes privées dans toute la France, surtout l’ouest.
C’est-à-dire Paris, Bordeaux, Nantes, Poitiers, Arcachon. Bref dans une quinzaine de villes, tous les week-ends dans des appartements. Et en fait ce sera grâce à des clients qui sont venus à la boutique, qui ont connu la marque, avec qui je parle et qui me font de la publicité auprès de leurs amis.
VL : Où on peut trouver les vêtements Hysa & Luwi ?
LD : Alors c’est à La-Couarde-sur-Mer au 1 bis rue du Levant et à Saint-Martin-de-Ré au 13 rue Jean Jaurès. C’est ouvert tous les jours, de 10h30 à 13h00 et de 14h00 à 19h30 à Saint-Martin, et de 10h00 à 19h00 à La Couarde-sur-mer.
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[cbtab title= »Lina Besnier, fondatrice du journal Le Grain de Sel à Saint-Clément »]
VL : Quels sont les sujets évoqués dans « Le grain de sel » ?
Lisa : C’est un journal très récent, trimestriel. Le premier numéro est sorti au mois de janvier. Donc on en est à la troisième publication en ce mois de juillet. C’est un journal collaboratif.
On traite un peu de tous les sujets, concernant Saint-Clément mais pas exclusivement. Ca peut concerner des problèmes plus généraux. Nous faisons également des portraits. Pour le n°3, on a fait le portrait de Dimitri, un jeune qui fait des courses de paddle.
Il a d’ailleurs remporter des courses internationales il me semble. Et puis on écrit des petits articles avec un peu d’humour. Les sujets sérieux sont traités de manière un peu décalée. Quelques personnes nous aident également à faire quelques articles.
VL : Combien de personnes lisent votre journal ?
LB : On le distribue gratuitement dans les boîtes au lettres de Saint-Clément. Et ensuite, pour ceux qui nous le demandent, nous distribuons les articles par mail.
VL : Combien de personnes travaillent avec vous sur ce journal ?
LB : Sur le dernier numéro, sept personnes ont écrit un article. J’ai écrit tous les autres. Je travaille avec une jeune graphiste de Saint-Clément qui me fait toute la mise en page. Ce qui est un avantage énorme puisqu’on n’a plus qu’à payer l’imprimerie. On fonctionne avec un système d’association, pour récolter des fonds.
Nous ne bénéficions pas de subventions. D’ailleurs nous n’en demandons pas car nous voulons rester indépendants. On fonctionne donc avec un système d’association et les adhérants nous donnent une participation (financière?), ce qui nous permet pour l’instant de boucler une année de tirage.
VL : Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans la rédaction d’un journal ? Car ça représente beaucoup de travail !
LB : Oui ça représente beaucoup de travail mais ce sont des choses que je fais le soir. J’avais envie de communiquer car beaucoup de sujets m’intéressent. Il y a des « coups de gueule » aussi, Mais lors des discussions on essaie de faire avancer un peu les projets aussi.
C’est toujours utile de communiquer et l’écrit est, je pense, un bon moyen pour ça. C’est toujours plus facile d’écrire que de parler pour moi comme pour certaines personnes. C’est enfin une façon d’ordonner sa pensée.
RVL : Depuis quand êtes-vous une habitante de Saint-Clément-des-baleines et comment vous y sentez-vous ?
LB : Depuis 2002, et bien. Je suis encore en activité, à titre personnel je suis artisan. Je viens de Touraine. Quand on arrive ici, on sent que la vie est plus cool, plus paisible. Ma clientèle est composée majoritairement de vacanciers.
Donc quand ils sont en vacances, forcément ils sont plus détendus. Et il y a quand même une bonne ambiance dans les villages, entre les résidents principaux, les résidents secondaires, les saisonniers, les vacanciers etc…
VL : Qu’est-ce qui vous le plus heureuse quand vous retrouvez l’île ?
LB : Je dois vous avouer que la Touraine ne me manque pas trop (rires). Je préfère vivre ici, c’est un choix de vie que je ne regrette pas car je suis bien ici.
VL : Que diriez aux jeunes pour le faire comprendre qu’à Saint-Clément il se passe quand même des choses ?
LB : Je dirais que Saint-Clément est intéressant pour le paddle et le kite surf. Pas mal de jeunes viennent s’éclater sur le chemin de la Conche. Ensuite, nous avons pas mal de restauration, de bars sur le phare comme Le chat botté, avec des prix tout à fait abordables.
Pour revenir aux sports, il y a aussi du basket, du tennis. On aura également une aire de loisirs totalement rénovée où on pourra peut-être l’année prochaine organiser des concerts pour les jeunes. Beaucoup d’ados viennent la journée ou le soir pratiquer le basket, le foot, le mini-golf etc… Il y a beaucoup de choses à faire !
VL : On va revenir un peu à votre journal. Quand sortira le prochain numéro ?
LB : Le dernier est sorti le 15 juillet et le prochain ce sera donc le 15 octobre. J’ai déjà commencé à rédiger des articles mais je ne vous en dirai rien car c’est une surprise (rires).
VL : Que diriez-vous aux jeunes pour les inciter à lire votre journal ?
LB : Disons que l’on parle de la vie de Saint-Clément et des problèmes que les jeunes peuvent y rencontrer, notamment en ce qui concerne le logement. Il y a, c’est vrai, un gros problème de logement sur l’île de Ré. Et à travers nos articles, on parle de ce problème là évidemment, un problème aussi bien pour les jeunes, les saisonniers et les permanents.
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[cbtab title= »Claude Fourrier, président de l’amicale de l’écluse de la Moufette »]
VL :Vous vous occupez de l’écluse de l’île de Ré. Qu’est-ce donc ?
Claude Fourrier : C’est une pêcherie à poissons, qui date d’après les premiers écrits de 1400 et quelques… Et ça perdure depuis cette date-là. Vers 1900, il y en avait 140 sur l’île de Ré. Et actuellement il n’y en a plus que 14.
VL : Cela est dû à quoi ?
CF : Disons que les écluses s’usent, se fatiguent, et c’est également dû au manque de personnes. Nous avons une association bénévole d’une vingtaine de personnes. Et nous contribuons à la reconstruction de mouffettes puisqu’on a perdu l’année dernière environ 350 mètres de mur.
VL : Comment fait-on aujourd’hui pour reconstruire ces murs-là ?
CF : C’est beaucoup de temps passé. On reconstruit le mur. Si cela intéresse les jeunes, ils peuvent aller sur Facebook, sur la page « Solidarité écluses, mouffetes île de Ré ». Ils verront des images de ce nous faisons.
VL : Pourquoi appelez-vous aujourd’hui avec votre association à maintenir cette écluse ?
CF : C’est la seule écluse qu’il reste à Saint-Clément. Avant il y en avait 14. C’est donc la dernière qu’il reste et c’est la plus belle de l’île et la grande. Cette écluse fait partie de la visite du phare. C’est notre patrimoine. Et ça sert aux pêcheurs de l’écluse à aller pêcher.
VL : Combien de temps avez-vous passé sur les écluses ?
CF : Depuis que je suis retraité, c’est-à-dire depuis 5 ans. On y passe beaucoup de temps l’été, d’avril à octobre et quatre jours par semaine.
VL : Comment inciter les gens à venir vous aider ?
CF : Il nous faut de la main-d’oeuvre, des jeunes qui puissent porter des charges lourdes, des grosses pierres qui pèsent 50 kg. Nous sommes tous des retraités de plus de 65 ans, certains ont 78 ans. Et forcément les gens se fatiguent.
L’écluse est au pied du phare des baleines. Et nous nous réunissons là-bas, durant 1h30 à 2h avant la marée basse.
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