Raya Haffar El-Hassan est une politicienne libanaise âgée de 52 ans. Elle est devenue la première femme Ministre de l’Intérieur dans le monde arabe.
Le Président du Conseil des ministres, Saad Hariri a élu quatre femmes depuis le 31 janvier dernier aux postes de ministres un record dans le monde arabe. Raya Haffar El-Hassan, qui vient d’être nommée ministre de l’Intérieur, a déjà été la cible de nombreuses remarques sexistes sur les réseaux sociaux comme : « puisque ce portefeuille est désormais tenu par une femme, les voitures de police deviendront de couleur rose. »
شهدت وزارة الداخلية والبلديات حفل تسليم وتسلم بين الوزير نهاد المشنوق والوزيرة ريّا الحسن التي اكدت أنّها ستتشدّد في تطبيق القوانين المتعلّقة بالعنف الأسري وإطلاق النار والسلاح المتفلّت وقوانين السير. وطلبت « من كلّ امرأة معنّفة أن تتذكر أنّه يجب على كل مخفر في كل قرية حمايتها »، pic.twitter.com/0J4KzZ0ahJ
— Raya Haffar El Hassan (@rayaelhassan) 7 février 2019
« Le ministère de l’intérieur et des municipalités a assisté à une cérémonie de remise entre le ministre nouhad al-Mashnouk et la ministre RIA al-Hasan, qui a confirmé qu’elle allait resserrer les lois sur la violence domestique, le tir et les lois sur les armes et la circulation. Elle a demandé à « toutes les femmes battues de se rappeler que chaque station dans chaque village doit la protéger »
Une femme déterminée
Raya Haffar El-Hassan n’a pas ce qu’on peut appeler un bagage politique important. Mais malgré son léger manque d’expérience, elle ne cache pas sa détermination et sa motivation. « Saad Hariri voulait une femme qui est, de Tripoli. C’est ainsi que j’ai été choisie » a-t-elle déclaré à un journaliste de l’Orient Le Jour, journal Libanais.
Alors qu’elle a fait ses études au sein de l’université Georges Washington, cette Libanaise ne pensait pas un jour être élue à un poste qui est d’ordinaire réservé aux hommes et pourtant le chef du gouvernement lui a donné sa chance.
Au cœur du pouvoir politique
Convaincue que le modèle économique promu par le Courant du futur est le meilleur pour son pays, elle est aujourd’hui membre du bureau politique de ce mouvement. Sa récente nomination en tant que PDG de la zone économique spéciale à Tripoli lui permettra de revenir souvent dans sa ville natale et de veiller à son développement. Cela dit, elle devra gérer des dossiers épineux comme le Hezbollah, la sécurité aux frontières et le million de réfugiés syriens.
Un pourcentage féminin encore très faible
Alors que le Liban est en passe de devenir le pays le plus « libéral » du monde arabe, il n’en reste pas moins que les femmes politiques sont une minorité. Ainsi, dans le gouvernement libanais, on ne compte que quatre femmes alors qu’il dispose d’un peu plus de trente postes et uniquement six députées dans le parlement qui a été élu en mai 2018. Il a fallu attendre 2004 pour que le pays accepte de nommer des femmes au poste de ministre.
Dans le gouvernement de 2009, Saad Hariri avait déjà élu Raya Haffar El-Hassan ministre des finances. En la propulsant au poste de ministre de l’Intérieur dans le cabinet actuel, le chef du gouvernement féminise un poste important et convoité et soigne, par la même occasion, son image de politicien favorable à l’empowerment du sexe féminin.
Un programme politique conséquent
Lors de son discours inaugural, la ministre de l’Intérieur n’a pas perdu de temps pour annoncer les réformes qu’elle souhaite mettre en avant pour son pays :
- Accroître la coopération entre les services de sécurité sous son contrôle, perméables aux influences politiques et souvent rivales.
- Améliorer les conditions de vie dans les prisons.
- Renforcer le combat contre les violences domestiques.