Nouveau rebondissement dans l’Affaire Nisman en Argentine. Alberto Nisman, retrouvé mort le 18 janvier dans des circonstances mystérieuses envisageait de mettre en détention Cristina Kirchner.
Alberto Nisman enquêtait sur l’attentat de la mutuelle juive AMIA en 1994 qui a causé 85 morts. Il accusait la présidence d’ « entrave à la justice » afin de couvrir l’Iran soupçonné d’être l’instigateur de l’attentat.
Viviana Fein, procureure chargée du dossier a révélé le 3 février que son homologue décédé avait envisagé de demander la mise en détention de l’actuelle Présidente de la République d’Argentine, Cristina Kirchner.
Viviana Fein a précisé qu’un brouillon de 26 pages avait été découvert dans une poubelle lors d’une perquisition au domicile de Nisman. Daté du 14 juin 2014, ce brouillon faisait état de la volonté du procureur de placer en détention la Chef d’Etat.
Cristina Fernàndez de Kirchner lors de sa réélection le 24 octobre 2011 avec 53% des voix.
Juste avant son décès, Alberto Nisman avait incriminé Mme Kirchner en avançant le fait qu’elle valait favorisé l’impunité de plusieurs suspects iraniens. Cependant, il n’avait pas inclu cette incrimination dans sa requête.
Pour rajouter au trouble autour de cette enquête et de la Présidente Kirchner, dimanche, le quotidien Clarin avait publié l’existence de ce brouillon. Cristina Fernàndez de Kirchner avait démentie lundi et le chef du gouvernement Jorge Capitanich déchiré l’article du journal.
Locaux de l’AMIA après les attentats en 1994.
La mort de Nisman, clap de fin pour ce scandale d’Etat ?
Néanmoins, si le procureur avait choisi de demander la détention de la présidente argentine, il n’aurait pas été certain que sa requête soit acceptée. Elle aurait du être validée par un juge puis suivre la procédure judiciaire habituelle réputée longue.
De plus, les deux tiers du Parlement auraient été nécessaire pour que la requête soit approuvée. Approbation là aussi peu probable puisque Kirchner est la chef de file de la coalition du Front pour la Victoire , coalition de centre-gauche, majoritaire dans les deux chambres.
Il semblerait que cette affaire qui date de 1994 ne sera jamais élucidée c’est du moins ce que pensent 70% des Argentins d’après un sondage cité par Le Monde.
Alberto Nisman a été enterré le jeudi 29 janvier à la Tablada, le cimetière juif de Buenos Aires.