Le britannique accusé « d’aide à la circulation d’étrangers en France » comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer. Jugé pour avoir tenté d’amener une jeune réfugiée de Calais en Angleterre, il écope de 1 000 euros d’amende avec sursis.
Rob Lawrie est un bénévole britannique, il est poursuivi pour avoir transporté une fillette de quatre ans d’origine afghane sans-papiers sur le territoire français. À la demande du père de la petite Bahar Ahmadi, il l’avait cachée à l’arrière de son véhicule, sans ceinture de sécurité. Il planifiait de l’emmener jusque dans la communauté afghane de Leeds, en Angleterre, loin de la « jungle » de Calais. Il avait été arrêté à la frontière française par des policiers.
Rob Lawrie était jugé aujourd’hui pour « avoir facilité, par aide directe ou indirecte, la circulation irrégulière d’un étranger en France » par le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer. Reconnu coupable de « mise en danger de la vie d’autrui« , il écope de 1000 euros d’amende. Mais le britannique ressort libre bien qu’éprouvé, les charges « d’aide au séjour illégal » n’ont quant-à elle pas été retenues.
« J’étais émotionnellement épuisé. Je suis désolé »
Au début de son procès, Robert Lawrie, 49 ans, a présenté ses excuses au président du tribunal. Éprouvé, l’homme déclarait « c’était irrationnel, je n’ai pas bien réfléchi. J’ai essayé de faire en sorte qu’elle puisse rejoindre sa famille qui habitait à seulement huit miles de Leeds où j’habite. Ce que j’ai fait était stupide, j’étais émotionnellement épuisé. Je suis désolé« .
Interrogé sur les conditions de transport par le tribunal, le prévenu n’a pas cherché à se justifier et a répondu : « non je n’ai pas réfléchi et j’aurais dû« , ajoutant : « si j’avais eu une voiture, je ne l’aurais pas mise dans le coffre. Mais avec ma camionnette, elle avait de la place et c’était plutôt confortable pour elle. Elle était en sécurité« . Il a par ailleurs affirmé qu’il n’avait pas l’intention de recevoir une rémunération pour son geste.
« Le procès de la solidarité »
Une pétition intitulée « Non à l’emprisonnement de Rob Lawrie, qui a voulu sauver une enfant de la Jungle de Calais » avait recueilli environ 120.000 soutiens français sur internet et un peu plus de 50.000 sur la page anglaise.
Plusieurs associations venant en aide aux migrants de la Jungle avaient publié hier un communiqué en soutien à Robert Lawrie et dénonçaient le « procès de la solidarité ».
À lire aussi : La nouvelle arme d’Eurotunnel face à l’afflux de migrants