Les migrants affluent dans plusieurs pays d’Europe de l’Est, qui font face à une crise humanitaire de grande ampleur. L’Europe réagit et convoque un sommet ce dimanche, dans l’urgence.
La Commission Européenne réunira ce dimanche 25 octobre 2015 les chefs d’Etat ou de gouvernement d’Autriche, de Bulgarie, de Croatie, de Macédoine, d’Allemagne, de Grèce, de Hongrie, de Roumanie, et de Serbie. Le but de cette réunion de dernière minute est de coordonner au mieux les réponses de ces pays concernés par un afflux considérable de migrants, encore accéléré par la crise syrienne. Le but : s’entendre sur le passage de ces milliers de personnes avant que d’autres frontières ne se ferment.
La Slovénie tire la sonnette d’alarme
Car des murs se lèvent pour empêcher l’arrivée des migrants. Suite à la fermeture de la frontière de la Hongrie avec la Croatie et la Serbie, la Slovénie devient un point de transit majeur dans le chemin des migrants vers les pays d’Europe occidentale. Elle a demandé ce jeudi 22 octobre 2015 l’aide de l’Union Européenne pour faire face.
Le pays constitue une porte d’entrée toute désignée dans l’espace Schengen, et aurait, selon ses autorités, accueilli plus de 19 000 réfugiés depuis samedi 17 octobre 2015, 3 000 sur la seule journée de samedi. Le Parlement a renforcé les pouvoirs de son armée afin de contrôler les frontières. Le sommet de ce dimanche permettra certainement d’aborder les problèmes et tensions rencontrés par le pays au cours de cette crise, avant qu’il ne ferme ses frontières à son tour.
L’ONU dénonce des méthodes contestées pour l’accueil des réfugiés
Des dizaines de milliers de migrants s’acheminent vers l’Ouest de l’Europe dans des conditions climatiques très difficiles. Les pays concernés par leur passage font face malgré eux, mais les Nations Unies dénoncent d’ores et déjà des violations des droits de l’homme avérées, comme en République Tchèque, autre zone de transit. Selon l’ONU, le pays contraindrait les migrants à une détention de 40 à 90 jours et les ferait payer pour cette détention. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, indique ainsi sur le site de l’ONU : « Selon des rapports crédibles émanant de diverses sources, les violations des droits de l’homme des migrants ne sont ni isolées ni le fait du hasard, mais bien systématiques. Elles semblent faire partie intégrante de la politique du gouvernement tchèque pour décourager les migrants et les réfugiés d’entrer dans le pays ou d’y rester ».
Il rappelle par ailleurs : “Le droit international est clair : la détention de migrants doit seulement être utilisée en dernier recours. En ce qui concerne les enfants, le Comité des Nations Unies des droits de l’enfant a souligné que la détention des enfants uniquement sur la base de leur statut migratoire ou de celui de leurs parents est une violation, n’est jamais dans l’intérêt supérieur de l’enfant et n’est pas justifiable ».
Les pays européens et méditerranéens au diapason en Jordanie
En parallèle cette semaine, les ministres des Affaires étrangères de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) ainsi que leurs homologues algérien, égyptien, israélien, jordanien, marocain et tunisien se sont rencontrés à Amman les 20 et 21 octobre 2015 pour une réunion intitulée “Common Security in the Mediterranean Region – Challenges and Opportunities » (“La sécurité commune dans l’espace méditerranéen, défis et opportunités”). La réunion portait en particulier sur le risque terroriste dans la région, mais l’ensemble des représentants s’accordent également sur l’urgence de la situation dans les Balkans. Ensemble, ils ont abouti a une certitude : la coopération est nécessaire dans cette crise humanitaire.
Photo de une : migrants en provenance de Croatie, frontière slovène. Crédits Antonio Bronic pour Reuters, sur Challenges.fr.