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Régionales : en Île-de-France, le PS se satisfait du second rôle

Selon les estimations, au premier tour des élections régionales, la liste menée par Claude Bartolone obtiendrait 25%, devancée par Valérie Pécresse (31%), candidate de l’Union de la droite. Le Parti socialiste se réjouit de figurer devant le FN que conduit Wallerand de Saint-Just (18%), alors que dans 6 autres régions, l’extrême-droite fait la course en tête.

La déroute électorale a bien eu lieu pour le Parti socialiste. Au Quartier Général de la campagne de Claude Bartolone, situé dans le 14e arrondissement de Paris, les militants ont appris avec dépit, les scores du PS en région, les uns après les autres. L’effroi était palpable au sein de la foule massée devant l’écran de télévision. La première claque est venue du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, quand, autour de vingt heures, ils découvrent que la liste menée par Pierre de Saintignon (18%), termine loin derrière  Xavier Bertrand (24%), mais surtout, que le FN de Marine Le Pen caracole avec plus de 40% des voix. Même effarement au moment où, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christophe Castaner (PS) est donné laminé (16%) par le candidat de droite Christian Estrosi (28%) et la frontiste Marion Maréchal Le Pen (41%).

« Je suis choqué et étonné par ces résultats. Je pense que les  gens ne votent pas en fonction des compétences de la région qui sont souvent méconnues » confie Valéry, sympathisant de gauche. Autour de lui, les regards sont plongés dans le vide et l’ambiance s’avère lourde. Sur l’écran, Nicolas Sarkozy dit entendre l' »exaspération » de certains français dans ce vote : « il va chercher le FN » commente une militante. L’éclaircie de la soirée est venue de Bretagne puis d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, où les candidats socialistes sont crédités des premières places. Le bon résultat de la liste Divers gauche en Corse est aussi l’occasion pour le peuple rose de pousser un grand « ahhh » de soulagement.

Jean-Paul Huchon : « C’est pas du tout la bérézina« 

Mais Place de la Catalogne, on attendait surtout le score incertain de Claude Bartolone. Jean-Paul Huchon a exprimé sa sérénité, avant même que les résultats soient connus du public. « J’ai passé la journée en famille, comme n’importe quel dimanche » a déclaré le président PS sortant de la région, empli de bonhomie, mais appelant déjà au rassemblement des voix de gauche pour le second tour. « C’est pas du tout la bérézina que certains nous annonçaient« , se félicite-t-il au passage. Même positivisme du côté de François Kalfon, en deuxième position sur la liste socialiste en Seine-et-Marne. Tout sourire, le conseiller régional lance un « ça va ?« , à l’attention des journalistes présents en salle de presse. « C’est pas la soupe à la grimace, je suis devant la droite à Meulun » ajoute-t-il.

Claude Bartolone, tête de liste PS, réagissant à l'annonce des résultats du premier tour des élections régionales

Claude Bartolone, tête de liste PS en Île-de-France, réagissant à l’annonce des résultats du premier tour des élections régionales

Lors de son allocution, Claude Bartolone s’est voulu résolument optimiste. Le président de l’Assemblée nationale retient que le total des listes de gauche atteint 40% en Île-de-France, soit une dizaine de points de plus que la liste d’Union LR-UDI. « Pas une voix de gauche et des écologistes ne doit manquer dimanche prochain » prévient-il en appelant les Verts à un grand rassemblement. La tête de liste PS s’inquiète de la percée du FN sur le territoire, bien qu’il soit fier d’avoir réussi à « contenir la morsure » du parti d’extrême-droite dans la région.

Les frondeurs tempèrent, le premier secrétaire s’affaire en coulisses

Christian Paul, député PS de la Nièvre, demande au gouvernement des inflexions dans sa politique

Christian Paul, député PS de la Nièvre, demande au gouvernement des inflexions dans sa politique

Ce qui est loin d’être le cas dans tout l’Hexagone :  au niveau national, le PS obtient seulement 23%, tandis que droite et extrême droite se situent respectivement à 27% et 30%. Benoît Hamon l’a bien compris. « C’est pas gagné » reconnait le député des Yvelines qui récuse « les procès qui sont fait à la gauche d’être responsable de la montée du Front National« . Certains se montrent plus sévères. Les élections intermédiaires tournent à la correction pour la majorité depuis 2012 : hormis les législatives, la gauche les a toutes perdues . Et le député de la Nièvre, Christian Paul, interpelle directement le gouvernement. « Il faut être capable de donner un nouvel agenda politique à la gauche française« .

Pour faire barrage à l’extrême-droite, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a demandé le retrait des listes arrivées 3e en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le parti ne sera pas présent au second tour dans ces deux régions. En Île-de-France et partout ailleurs, les socialistes auront jusqu’à mardi pour négocier une candidature commune avec les communistes et les écologistes. Prochain tour le 13 décembre.

Reportage réalisé par Alexis Delacour

© Crédits photographiques : Thibaut Godet

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