Les rumeurs se font de plus en plus pressantes sur un remaniement au sein du gouvernement. Une dernière étape avant les présidentielles de 2017.
Le premier gouvernement sous l’ère François Hollande s’était terminé avec les aveux de Cahuzac entrainant sa démission. Alors que le procès de l’ancien ministre du Budget s’ouvre aujourd’hui, les rumeurs sur un nouveau remaniement ministériel vont bon train. Et se sont accélérées ces dernières heures.
Un « vetting » à la française
Une information, révélée par RTL, évoque une liste de noms de potentiels ministrables transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), par le président de la République. Cette instance, créée après le scandale Jérôme Cahuzac, a pour but de s’assurer que la situation fiscale et patrimoniale des personnes concernées n’est pas incompatible avec l’exercice de leurs futures fonctions. Et éviter tout nouveau couac.
Saisie en début de semaine passée, elle s’est prononcée en urgence sur le cas de Jean Jacques Urvoas, le nouveau Garde des Sceaux. Pour les autres, elle bénéficie d’un délai pour une meilleure appréhension de la situation. On parle de « vetting », une pratique populaire aux Etats-Unis avec un contrôle détaillé, effectué à priori, permettant notamment d’accéder aux hautes fonctions publiques. Une première en France où ce contrôle était effectué à posteriori, donc après l’annonce du gouvernement.
2017 en approche
François Hollande suit une recommandation de cette Haute autorité datant de janvier 2015. Cependant, le recours à ce dispositif reste limité. Aucun texte ne le contraint à s’y soumettre et il lui appartient de tirer ses propres conclusions sur le rapport rendu par la HATVP.
Ce remaniement est dans les tuyaux depuis plusieurs semaines et est souhaité par une majorité des Français. Ce devrait être le dernier avant l’élection présidentielle de 2017. Manuel Valls devrait rester au poste de Premier ministre avec à ses côtés, un gouvernement dit de combat. Aucun nom n’a encore fuité mais les ministres régaliens pourraient être confirmés à leur poste. Seul Laurent Fabius, pressenti pour entrer au Conseil Constitutionnel, pourrait quitter son portefeuille. Un portefeuille prestigieux qui attire les convoitises. Les noms de Ségolène Royal, voire un retour de Jean-Marc Ayrault sont évoqués.
Même s’il ne veut plus de couac gouvernemental, la volonté de François Hollande est de toucher un large public. Cependant l’aile gauche du PS, écartée depuis les départs de Hamon, Montebourg, Fillippetti, ne semble pas encline à revenir dans l’exécutif. Les écologistes, très critiques envers la politique menée, refusent d’y entrer actuellement. Seuls quelques anciens membres d’EELV, comme Jean-Vincent Placé ou François de Rugy, sont favorables à un retour. Un gros coup n’est pas à exclure ; on a récemment appris la volonté du président de faire entrer Nicolas Hulot au gouvernement. Ce dernier a préféré décliner l’offre mais « remercie le Président de la confiance qu’il n’a cessé de lui accorder ».
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