À peine âgé de 19 ans, le jeune coureur belge est un véritable prodige du cyclisme. Double champion du Monde juniors et auteur de 14 victoires sur 17 courses en 2018, celui qui a signé chez la formation iconique de Patrick Lefevere pour la saison 2019 suit déjà les traces de ses aînés.
« Une semaine de rêve! », s’exclame Remco Evenepoel, après l’arrivée de la dernière étape du Tour de San Juan 2019. Cette course à étape se déroulant en Argentine est l’une des premières du calendrier mondial de l’UCI (Union Cycliste Internationale). Elle est l’occasion de découvrir le gratin des formations du cyclisme mondial ; ses champions, comme ses pépites. Et sur cette 37ème édition, la pépite, c’est bien Evenepoel. Né le 25 janvier 2000 à Schepdael, dans la région flamande, ce petit génie de la pédale est considéré par les médias belges et désormais internationaux comme le futur Merckx du vélo. Rien que ça.
Pour rappel Eddy Merckx, c’est 625 victoires en course, onze Grands Tours (dont 5 Tour de France), 31 classiques et trois championnats du monde de course en ligne. Un palmarès monstrueux, qui lui a d’ailleurs valu le surnom de « cannibale » et le statut de meilleur cycliste du XXème siècle.
Des débuts fracassants
Pourtant, celui qui roule aujourd’hui dans la cour des grands n’était pas prédestiné à monter en selle. D’abord passé par le Football et ce dès l’âge de cinq ans, Remco Evenepoel ne s’est tourné vers le cyclisme qu’en 2017, soit il y a un peu moins de deux ans. Quand on sait que n’importe quel professionnel du sport s’entraîne des années durant afin de briller dans sa discipline, la performance d’Evenepoel est d’autant plus impressionnante. Dès sa deuxième saison en juniors, il s’adjuge le championnat de Belgique du contre-la-montre et le championnat de Belgique sur route.
Celui qu’on surnomme « le petit cannibale » aurait pu s’arrêter là, mais c’est mal le connaître. Au cours de sa deuxième partie de saison, il remporte à nouveau le doublé championnat de contre-la-montre / de la course en ligne, mais cette fois au niveau européen. Comble de son triomphe : pour la fin de sa saison, il débarque aux championnats du monde juniors en tant qu’outsider, et repart une troisième fois avec le doublé sous le bras. Des courses maîtrisées de bout en bout, une armoire à trophée qui n’en termine plus de grandir, et un talent que l’on ne peut plus rater.
C’en est trop, et il est rapidement annoncé pour la saison 2019 chez les pros. Et pas chez n’importe qui : désormais, il officiera au côté de véritables piliers du cyclisme moderne (entre autres Philippe Gilbert, Julian Alaphilippe et Elia Viviani), au sein d’une structure compétitive et dominante : l’équipe cycliste Deceuninck-Quick Step.
Félicité par Peter Sagan
À peine arrivé, Remco Evenepoel a déjà pu pointer le bout de son nez dans les hautes sphères du cyclisme mondial. Son équipe l’a aligné pour le Tour de San Juan. Et contre toute attente, le jeune belge a sorti les crocs. À la tête du « Wolfpack », il a répondu présent dès les premiers jours de course en se présentant en tête de peloton. D’abord pour protéger son leader, Julian Alaphilippe, mais en définitive pour venir cueillir le maillot vert de meilleur jeune. À l’arrivée de cette première expérience parée de bleu, il admet : « On peut parler de de semaine de rêve. J’ai beaucoup appris. […] Cela me donne énormément de motivation pour les semaines à venir, et je pense avoir prouvé que j’avais déjà ma place chez les grands ».
Impressionné par la ténacité de ce jeune loup, le triple champion du monde Peter Sagan en personne est venu le féliciter au cours de la première étape. Une sorte d’adoubement pour celui qui n’a encore (il faut le rappeler) que 19 ans, et qui doit encore tout apprendre. Mais pour être couronné empereur, ne faut-il pas d’abord être né enfant-roi ?