Il y a quelques jours, nous étions à Lyon sur le tournage de la saison 5 de Chérif. Abdelhafid Metalsi (Chérif) évoque pour nous sa rencontre avec Huggy les Bons Tuyaux.
Après l’épisode façon Un jour sans fin en saison 4, le guest de Antonio Fargas sera l’événement de la prochaine saison de Chérif. Nous avons pu nous rendre sur le tournage à Lyon et nous avons discuté avec Abdelhafid Metalsi de cette rencontre marquante.
Avant d’évoquer cette rencontre mythique, quels sont les enjeux de cette saison 5 ?
Abdelhafid Metalsi : Avec la fin de la saison 4, nous arrivions un peu à la croisée des chemins. Cela faisait 4 ans que le désir montait entre Chérif et Adeline et pour être franc, je n’étais pas pour au départ aller jusque là (nos deux héros ont leur première nuit d’amour ndlr) mais Lionel Olenga et Stéphane Drouet m’ont convaincu et ils avaient raison.
Tout l’enjeu de la saison 5 sera pour Chérif de trouver comment continuer à vivre avec cette histoire d’amour, et pour nous, équipe de la série, d’être capable de faire en sorte que le public continue de nous suivre. C’est une nouvelle page de la série qui s’écrit. L’intrigue avec Delmas sera aussi résolue et nous permettra de repartir sur des bases neuves avec Adeline, car elle est désormais dans un nouvel état d’esprit. Mais franchement, je crois que ce sont les bons choix de narration qui ont été faits. Chaque année, le dévouement de Lionel et Stéphane me persuade qu’il y a encore pleins de choses à raconter pour une série qui se réinvente chaque année, et dieu sait que ce n’est pas facile avec le temps imparti.
L’autre enjeu de cette saison 5 c’est le duel « swag » contre « swag » entre Chérif et Huggy
Abdelhafid Metalsi : Antonio Fargas bat Chérif à plate couture (rires). Ce n’est même pas discutable. Comme on s’est dit plus tôt, il n’y a même pas de duel de démarche, c’est Huggy qui a sans doute inspiré à Chérif un peu de sa démarche quand il regardait Starsky et Hutch enfant.
L’avantage de Chérif c’est qu’il s’est inspiré de pleins de héros et qu’il a pris un peu de chacun.
Quelle fut votre réaction quand ils vous ont présenté cette idée ?
Abdelhafid Metalsi : J’ai dû leur dire que c’était n’importe quoi (rires) mais sans avoir lu le scénario. Puis ils m’ont envoyé la première version du scénario et j’ai commencé à me faire une idée de ce qu’ils avaient en tête, la raison d’être de cette présence. Car oui, la présence de Huggy fait sens dans l’esprit de la série et dans l’épisode. C’est un peu une rencontre avec un soi même. Une rencontre avec une extrapolation d’une des facettes de Chérif.
Avec une vraie difficulté : comment inclure le personnage de Huggy dans Chérif puisque c’est un personnage de série que Chérif regardait petit à la télé …
Abdelhafid Metalsi : C’est exactement ça. Il y a plusieurs niveaux de lecture. C’est du méta de méta.
Il y a même un niveau de lecture qui consiste à y voir pour Chérif, un travail sur lui même, proche de la psychanalyse mais raconté ici de manière ludique car le miroir qu’un psy pourrait proposer à Chérif c’est Huggy les bons tuyaux. Et Huggy est vivant, en tout cas pour Chérif car il n’y a que Chérif qui le voit, personne d’autre dans la série ne le voit. Du coup, ça entraîne des scènes très drôles, car non seulement Chérif est le seul à le voir, mais les autres personnages voient Chérif parler à quelqu’un qui n’existe pas. Idem pour la voiture Ford Torino que Chérif est le seul à penser qu’il la conduit vraiment. J’ai la chance de jouer quelques scènes géniales, qu’on a jamais fait.
C’est génial de pouvoir comme ça surprendre le spectateur tout en restant dans ce qui fait le sel de la série. Et pour ça, il faut une exigence à tous les étages de fabrication de la série. Personne ne peut botter en touche. C’est la somme de toutes ces exigences qui donne ce résultat.