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On a rencontré pour vous… Reem Kherici et Julia Piaton pour Jour J

Pour la sortie de Jour J  on a rencontré Reem Kherici et Julia Piaton pour parler de ce feel good movie fun! Interview avec 2 jeunes femmes très attachantes.

Crédit: Fred Teper

Comment vous est venue l’idée du film?

Reem Kherici : L’idée m’est venue quand trois de mes copines se sont mariées. Mes producteurs m’ont dit qu’il fallait que je réfléchisse à un sujet et j’ai voulu parler de ce qui me touche le plus et en voyant mes copines se marier et alors que moi j’étais à la rue niveau sentimental je me suis dit que sur tous les profils possibles de femmes, on pouvait les scinder en deux, les célibataires et les non célibataires, celles qui se marient parce qu’elles ont peur d’être seules et celles qui sont seules parce qu’elles ont peur de se marier.

Pourquoi autant de temps depuis Paris à tout prix?

Reem Kherici : Parce que j’ai bossé mon gars (Rires) Deux ans et demi d’écriture, six mois de prépa, trois mois de tournage et six mois de post-production c’est du taf!

Julia comment avez-vous rencontré Reem?

Julia Piaton : Je l’ai rencontrée en essais à la production. J’étais sur le tournage de Glacé et elle m’a appelée pendant le tournage pour savoir si je pouvais venir à Paris passer une audition pour un film, elle m’a envoyé le scénario et dès la lecture j’ai adoré, en me disant vivement les essais même si j’avais un trac pas possible parce qu’on a toujours peur de la rencontre, que ça ne se passe pas bien, mais au moment du casting très vite on s’est mises à improviser sur les scènes et on s’est vite entendues dans le jeu.

Reem Kherici : Oui il y a eu une vraie connexion entre Julia et moi. Julia c’est une vraie joueuse, elle aime jouer, elle aime s’amuser, c’est une enfant qui aime déconner avec une créativité de dingue. Et moi j’ai vraiment une admiration folle pour Julia parce que des gens créatifs il n’y en a pas beaucoup. C’est bien beau de réciter un texte mais après l’habiter, faire des propositions et même fournir de l’impro c’est rare. Et je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite, c’est en regardant les essais, je me suis dit elle est vraiment vraiment douée. Vous allez voir elle va avoir une carrière à la Sandrine Kiberlain ou Karin Viard.

Et Nicolas Duvauchelle comment avez-vous pensé à lui? On n’a pas l’habitude de le voir jouer ce type de personnage?

Reem Kherici : J’avais envie de changer vos habitudes, j’avais envie de changer les miennes et Nicolas avait envie de changer les siennes, donc on avait tous envie de sortir de notre zone de confort, de pouvoir surprendre le spectateur, de pouvoir nous surprendre nous-mêmes et c’est un exercice qui nous a tous éclatés. En fait ce qui est hyper cool c’est que dans tous les postes, l’idée de devoir se surpasser et de se challenger fait qu’on se réveille tous les matins avec une envie différente que si on était à l’usine. J’avais envie d’avoir une proposition originale et d’avoir un acteur qui n’était pas lisse, qui n’était pas le gendre parfait parce que je n’y crois pas. Mon film c’est une comédie qui est une peu déjantée, qui n’est pas romantique. On couche dès le premier soir, le mariage part en vrille donc Nico c’était parfait.

Julia, vous alternez des scènes romantiques avec de la comédie pure. C’était difficile de trouver le bon tempo pour jouer ce personnage?

Julia Piaton : Franchement j’ai pris un plaisir à interpréter ce personnage depuis le premier jour et je me suis sentie dans les pompes de cette fille très vite. Après j’avais envie que Reem me donne des scènes à jouer tous les jours, qu’elles soient comiques ou romantiques. Quand tu aimes le personnage que tu interprètes, il y a des scènes qui sont plus ou moins dures techniquement mais passer du romantisme à la comédie n’a pas été difficile parce qu’en plus j’avais des partenaires qui renvoyaient bien la balle.

Reem, lorsque l’auteur écrit une scène avec un peu de sport extrême on n’a pas envie d’un peu se censurer parfois?

Reem Kherici : Quand j’écris j’oublie que c’est moi qui vais jouer et après je me retrouve au pied du mur. Sur Paris à tout prix j’avais une énorme blatte qui devait me monter dessus et ce n’était pas des effets spéciaux. Quand tu dois y aller tu dois y aller. Par exemple là sur le parapente j’ai dû tournoyer dans les airs pendant trois heures et demie et on me disait « non Reem faut la refaire là, on l’a pas! » Je ne pouvais pas broncher donc j’étais là avec un mal de cœur et un mal de tête de dingue, mais c’est moi qui l’ai écrit, que voulez-vous que je vous dise? (Rires)

A lire aussi : On a vu pour vous… Jour J le feel good movie fun et pétillant de Reem Kherici

La scénariste n’a vraiment peur de rien?

Reem Kherici : La scénariste est très égoïste, elle pense aux vannes et après l’actrice est au service de la réalisatrice et de la scénariste. Fort heureusement il n’y a pas de schizophrénie mais juste de la concentration et la capacité de scinder son cerveau et de donner autant des deux côtés de la caméra.

Julia quelle sorte de réalisatrice est Reem? Est-ce qu’elle est très interventionniste ?

Reem Kherici : Une conne (Rires)

Julia Piaton : Non elle n’est pas très interventionniste. Elle est un drôle de mélange de main de fer dans un gant de velours. Il y a un scénario très écrit, elle sait très bien ce qu’elle veut, sur les personnages c’était très clair et d’un autre côté on a été presque obligés de partir en impro et c’était plutôt le résultat de quelque chose de très positif parce qu’on était vraiment dans nos personnages et ça a été intégré au scénario, on a pu changer des choses. Et j’étais très impressionnée de sa présence et de sa disponibilité et elle était très à l’écoute.

Reem Kherici : C’est la base. Je pense qu’être à l’écoute de ses acteurs et de ses partenaires c’est comme ça que tu peux faire des choses à deux. Moi je ne fais pas mon film toute seule, je le fais avec mon chef déco, avec mes acteurs, avec mes assistants et on est tous sur le même bateau et si on ne parle pas la même langue on est foutus.

Souvent les auteurs de comédie disent qu’ils ont une petite musique dans la tête à l’écriture et qu’ils essayent de faire répéter cette musique aux acteurs? Est-ce que c’est votre cas?

Reem Kherici : Ça dépend du texte. Il y a une musique que je veux bien qu’on casse et il y a une musique qu’on ne casse pas. Par exemple François-Xavier Demaison il a une phrase que je lui ai fait répéter dix fois qui est « Tu te rends compte que tu vas organiser ton mariage avec ta meuf et ta maîtresse, t’es mon héros toi ». Je voulais qu’elle soit dite comme ça. Je savais qu’elle allait être dans la bande-annonce, c’était comme ça. Et il y a d’autres choses où même si ça sortait du texte et que du coup ce n’était pas du tout ma mélodie, je prenais, il n’y a pas de règles. Il y a des acteurs qui sont habilités à faire de l’impro. Sylvie Testud par exemple elle fait de l’impro mais elle habite le texte encore mieux qu’il est écrit. Julia elle habite le texte encore mieux qu’il est écrit et elle est extrêmement forte en impro. Chantal Lauby elle casse complètement la musique sur certains trucs mais elle est tellement loufoque que c’est génial. Vraiment il n’y a pas de règles. La règle c’est de ne pas avoir de règles.

Julia à la télévision avec Glacé c’était un registre plus dramatique, au cinéma vous avez fait plus de comédie. Vous auriez envie de faire le contraire peut-être? Comment voyez-vous la différence entre la télévision et le cinéma?

Julia Piaton: Pourquoi pas si ça se présente! Déjà la frontière entre le cinéma et la télévision se floute on en avait déjà parlés ensemble quand j’étais venue à La Loi des Séries. En tout cas ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas un genre plus qu’un autre qui me plaise, il y a des scénarios et de l’exigence avant tout. Il y a autant d’êtres humains qu’il y a d’acteurs. Dans la comédie, il y a un rythme et une musique à tenir qui est difficile ça c’est vrai.

A écouter aussi : Julia Piaton dans La Loi des Séries

Reem une des grandes forces de votre cinéma c’est que même les rôles secondaires ont vraiment de l’épaisseur ce qui est de plus en plus rare dans le cinéma français. Cela vient d’une tradition, d’un amour d’un certain type de cinéma?

Reem Kherici : Il y a deux choses. Déjà sur mon premier film, mon producteur m’a dit « Penses aux acteurs qui vont devoir jouer cette scène, il faut qu’ils aient à bouffer ». Et c’est vrai que si tu as envie d’avoir de supers acteurs, il faut que tu aies des supers textes à leur offrir. Et puis après les personnages de François-Xavier Demaison et de Chantal Lauby ont été des rôles extrêmement faciles à écrire car je connaissais très très bien les deux personnages. Celui de Chantal, c’est ma mère dans la vraie vie et celui de FX il dit ce que je pense quand je suis de mauvaise humeur et que je suis un peu déprimée sur l’avenir des filles ou sur notre cas par exemple la player zone quand à partir de 30 ans on sort du marché parce que de nouvelles meufs arrivent sur le marché en même temps que notre cellulite. C’était mon ange noir donc c’était super facile à écrire. On retrouve ça dans les comédies américaines ce sont les sidekicks et c’est ce qui fait en fait que dans une comédie quand les acteurs principaux se retrouvent avec leurs confidents pour éviter que ce soit chiant, il faut que l’on adore les sidekicks et pour ça il faut qu’ils soient bien écrits et du coup ça évite qu’il y ait des ventres mous et du coup on a un film rythmé. Et en fait les rôles secondaires ce ne sont pas des rôles secondaires.

Pensez-vous que le mariage c’est seulement la toile de fond du film ou c’est encore une valeur refuge en 2017?

Julia Piaton : Je pense que le mariage est un prétexte pour Reem c’est un prétexte pour raconter plein d’autres choses sur l’amitié, sur le fait de se débarrasser de l’enfance, de devenir un adulte plus libéré. Est-ce que c’est une valeur refuge en 2017? L’engagement c’est sécurisant pour beaucoup de monde mais est-ce qu’on se marie pour cette raison-là, je ne suis pas sûre.

Propos recueillis par Fred Teper

Un immense merci à Morgane Paul de l’agence Okarina et à Michèle Sebbag de Jour J Communication

 

 

 

About author

Journaliste pôle séries et La Loi des Séries, d'Amicalement Vôtre à Côte Ouest, de Hill Street Blues à Ray Donovan en passant par New york Unité Spéciale, Engrenages, Une famille formidable ou 24, la passion n'a pas d'âge! Liste non exhaustive, disponible sur demande!
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