Les résultats des élections présidentielles au Nigeria ont été dévoilés dans la nuit du 31 mars au 1er avril. Le musulman, Muhammadu Buhari est le nouveau chef d’État du plus puissant pays d’Afrique.
L’ancien militaire de 72 ans a remporté 14 millions de voix, dans 21 États sur 36. Il a conquis de nouvelles régions, notamment au sud-ouest, où Lagos, capitale économique du pays a voté majoritairement pour lui. Il a obtenu au total, 2.57 millions de voix de plus que Goodluck Jonathan. L’ancien président a reconnu la victoire de son opposant et c’est dans le même état d’esprit que se sont déroulées les élections : dans le calme et la sérénité. C’est la première fois que les élections nigérianes se déroulent dans une atmosphère prospère et sans émeutes, Marc-Antoine Pérouse de Montclos, professeur à l’institut français de géopolitique, spécialiste du Nigeria, confirmait hier « Si le chef de l’opposition l’emporte, c’est un moment historique pour le Nigeria. Ce serait aussi une révolution démocratique à l’échelle de l’Afrique parce que ça serait la première fois depuis l’indépendance du Nigeria en 1960 qu’on aurait un changement de gouvernement autrement que par la force des armes ou le coup d’État, et bien par les urnes. » Le Nigeria a fait un pas en avant vers la démocratie.
La campagne du président sortant, orientée vers la lutte contre la corruption, entraîne un regain d’espérance pour les régions du Nord. Les musulmans se sentent dorénavant épaulés et en sécurité face au terrorisme.