Vendredi 17 juillet, à l’occasion du Fnac Live Festival, Radio VL a eu la chance de rencontrer Fuzeta. Le groupe a ouvert le bal lors de cette troisième journée de festivités. Après leur prestation à la fête de la musique sur la scène Ricard S.A Live Music, place Denfert-Rochereau à Paris, et au festival OÜI FM, qui avait lieu le 24 juin place de la République, les quatre musiciens, originaires du sud de la Bretagne ont brillé sur la scène du parvis de l’Hôtel de Ville.
Accompagné d’un public réceptif, ces nouveaux « garçons dans le vent » ont su faire vibrer la capitale d’un folk gracieux et d’un chœur efficace. Composé de la fratrie Sims à la guitare, au chant et à la basse, accompagné de leur frère de son à la batterie, Fuzeta est la révélation de l’année, notamment grâce à sa participation à la 36e édition des Trans Musicales, mais surtout à sa victoire en février 2015, au concours Ricard S.A Live Music.
Grâce à un « public très présent » dès le début de leur concert, les membres de Fuzeta se sont tout de suite sentis très à l’aise sur scène. Pour eux, jouer à Paris donne toujours à leur prestation un élément très particulier.
S’il fallait essayer de définir leur musique, il faudrait revenir là où tout a commencé : leur enfance et l’ambiance solaire que leur ont apporté les paysages morbihannais. Leur écriture et leur musique sonnent comme un « cri de ralliement », une énergie communicative. Leur premier EP, Dive, sorti le 20 mai dernier, et les clips qui épousent les titres, immortalisent bien cette chaleur humaine à part entière, propre aux souvenirs de jeunesse de ces quatre artistes déjà très matures.
Mais comment est venu l’idée d’appeler le groupe « Fuzeta » (nom énigmatique, ne sonnant pas tout à fait breton) ?
Le nom du groupe, du fait qu’il ne soit pas anglo-saxon, à l’inverse de beaucoup d’autres noms de groupes français, marque déjà la singularité de Fuzeta. A l’origine « Fuzeta » est une référence au village portugais où ils passaient leur vacance pendant l’adolescence, et donc, encore une fois, un symbole de fraicheur, de lumière, apportée par leur souvenir d’enfance ; une certaine idée de liberté en somme, illustrée notamment par la pochette de leur premier EP (voir ci-dessous).
Qu’est-ce que Fuzeta écoute ?
A vrai dire, ils assument écouter « de tout », tout en ayant une préférence pour la musique grunge de la fin des années 90, début des années 2000, telle que Sebadoh, Sleep, et Kyuss. Bien qu’ils précisent ne pas faire la même musique que celle qu’ils écoutent, la volonté du quatuor est d’abord de pouvoir retranscrire sur scène l’énergie des groupes qu’ils admirent. On les a vus sur la scène du parvis de l’Hôtel de Ville vendredi 17 juillet, et on peut dire que c’est un pari réussi !
Comment a fonctionné l’élaboration de leur premier EP ?
« On a enregistré tous les titres en live tous ensemble dans la même pièce », déclare Charles, bassiste de Fuzeta. Pour eux, il y a tout de suite eu une nécessité de créer de manière simple, libre, sans artifice et sans triche. C’est donc sans surprise qu’ils déclarent être avant tout fais pour la scène, plutôt que pour le studio, qui, selon eux, peut desservir l’énergie de leur musique que seule la scène donne à voir entièrement.
N’étant pas anglophones, l’écriture de leur titres, exclusivement en anglais, leur a demandé beaucoup de travail. « C’est là qu’on se rend compte que c’est difficile de dire des choses qui ont du sens » indique Charles. Selon eux, l’anglais reste la langue qui sonne le mieux musicalement parlant, et avec laquelle on peut chanter de manière subtile, métaphorique. Cependant, le groupe n’exclut pas, dans l’avenir, d’écrire en français afin de raconter une histoire qui parlera concrètement à son public.
La création en groupe (et entre frères), comment ça se passe ?
« Ça se passe bien, il y a une efficacité dans l’échange. On ne prend pas de gants pour se dire les choses en face». L’aventure Fuzeta, c’est donc avant tout « un mariage à quatre », grâce à une complicité familiale et musicale, loin de tout chichi et de fantasme.
En effet, le mot « fraternité » sonne comme une évidence pour ce groupe composé de trois frères et d’un ami de longue date. C’est aussi ce qui ressort de leur performance en live, où une vraie communion se forme entre les membres. Pour Charles, la musique est avant tout une technique qui leur permet d’ « être expressif », un exutoire en somme.
Leurs projets futurs
Des collaborations ? Pourquoi pas, à partir du moment où l’artiste avec qui ils travailleraient aurait un réel point de vue sur leur travail, et leur permettrait de « sublimer » ce qu’ils souhaitent dire à travers leurs chansons.
Dès le début de la création de leur EP Dive, le but en soi était de pouvoir se professionnaliser, notamment grâce à l’aide de MAPL (Le manège à Lorient) qui les a accompagné dès le début. Pendant un an, ils n’ont fait aucun concert afin de se privilégier entièrement à la création de leurs titres. Le 5 février 2015, date symbolique pour ce groupe prometteur, le prix Ricard Live Music leur a été décerné, bien qu’ « ils ne l’auraient jamais cru » auparavant. Grâce à ce dispositif d’accompagnement artistique, soit l’équivalent de plus de 60 000 euros proposé au lauréat, Fuzeta a pu considérablement se développer, et ainsi enchainer concerts et festivals, comme le Fnac Live Festival, dernier en date.
Où et quand les voir prochainement : le 22 juillet à Quimperlé, à l’occasion des Mercredis Musicaux, le 24 juillet au Festival Le Grand Souk à Ribérac et le 25 juillet au Festival au Pont du Rock à Malestroit.
Un deuxième EP est prévu en février 2016. En attendant, le groupe cherche toujours un label pour leur premier album. A bon entendeur…
crédit image de couverture: Richard Dumas