L’ex-Pink Floyd Roger Waters a reconstruit samedi « The Wall » au Stade de France pour la dernière étape d’une tournée de trois ans. L’artiste engagé a offert un spectacle époustouflant, qui se veut une dénonciation de la guerre, du pouvoir et de l’argent. « The Wall », disque mythique des Pink Floyd paru en 1979, a été adapté au cinéma en 1982. Ce double album a marqué l’histoire du rock, et est considéré comme le plus grand album du groupe. Le fil conducteur de ce disque est Pink, un anti-héros qui se construit un mur imaginaire autour de lui pour se protéger. Oppressé depuis le début de sa vie par sa mère et ses professeurs, il tombe dans la folie et dans la dépression à l’âge adulte, se prenant même pour un dictateur fasciste, avant de se révolter et de détruire le mur.
Après son départ de Pink Floyd en 1985, Roger Waters a conservé le droit de jouer « The Wall », dont il a été le principal créateur.Il y a trois ans, l’ancien bassiste a décidé de remonter une version actualisée du spectacle, qui n’avait été joué qu’à une poignée de reprises.Profitant des avancées technologiques, Roger Waters a créé un spectacle époustouflant, dont la version en salles (jouée quatre fois à Paris-Bercy en 2011) a été vue par 3,3 millions de personnes dans le monde.
Pour le célèbre morceau Another Brick In the Wall, Roger Waters demande à ce que des enfants venant de quartiers défavorisés soient recrutés. Samedi, ce sont une dizaine d’adolescents de Saint-Ouen qui ont ainsi connu leur quart d’heure de gloire.
Un artiste engagé
Le britannique de 70 ans a toujours été un artiste engagé, mais le contexte politique a changé : « les concerts que je fais aujourd’hui sont plus politiques et polémiques que les spectacles que je faisais avec Pink Floyd dans les années 70-80 » a confié le musicien à TF1. Sur la scène du Stade de France, Roger Waters a dénoncé la guerre et ses ravages, projetant des photos de victimes de conflits ; défilent alors une petite fille tuée pendant la guerre en Irak, des déportés de la seconde guerre mondiale, ou encore la photo de son père. Les marques en prennent également pour leur grade, notamment Apple, représenté par Mao, des écouteurs blancs aux oreilles, avec le slogan « iPay ».
Côté polémique, des responsables juifs avaient écrits aux ministres de l’Intérieur et de la Culture pour dénoncer le « mauvais goût » de Roger Waters. En cause : le cochon gonflable, symbole des Pink Floyd, sur lequel était dessiné une étoile de David. Roger, qui appelle depuis des années au boycott d’Israël, a répondu à ses attaques, se défendant d’être antisémite. Le cochon était également affublé d’une croix, d’un croissant et de logos de marques et de signes dollars. Après 3 heures de concert et de spectacle, Roger, en larme, annonce qu’il s’agit là de son dernier concert. Le mur explose, projeté dans la fosse. Des pans sont récupérés par de nombreux fans, heureux et émus d’avoir vu une légende du rock en vrai.