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Roland-Garros, jour 12 : Une Krejcikova épique, avant un dernier carré hommes magique

Tous les soirs jusqu’au 13 Juin, VL Média fera le point chaque soir sur la journée de Roland-Garros. Résumé des moments marquants de la journée, et projection sur les affiches importantes du lendemain, vous saurez tout de ce qu’il ne fallait pas manquer sur les courts du côté de la Porte d’Auteuil. Aujourd’hui retour sur les qualifications pour la finale de Krejcikova et Pavlyuchenkova et projection sur les demies-finales hommes de rêve

Le match de la journée : Krejcikova – Sakkari

Une purge et un chef d’œuvre. Voici comment résumer cette deuxième demi-finale féminine de Roland-Garros qui a par instants touché les abîmes du niveau de jeu en tennis, ce qui s’explique facilement par l’enjeu, et qui par instant nous à offert le meilleur spectacle peut-être de cette quinzaine féminine du tournoi. Entre Krejcikova et Sakkari, difficile de déterminer une favorite sur le papier avant ce match. Peut-être la grecque tout de même qui venait de terrasser Kenin puis Swiatek, les deux finalistes de l’année dernière. Pourtant, le niveau de jeu dont elle avait usé ces derniers jours pour accomplir ces exploits, ne s’est pas immédiatement ressenti dans le tennis de la 18e mondiale. C’est la tchèque spécialiste du double, d’ailleurs en demi-finale du double féminin dès aujourd’hui qui prit le meilleur départ sur le score de 7-5. Moins stressée et tendue par l’enjeu, elle était plus agressive. Avec des excès parfois, mais plus régulière dans la prise d’initiative, la logique était respectée. Le second set, vit la donne s’inverser. Krejcikova dû faire face à la réaction de Maria Sakkari qui ne laissa pas passer sa chance de revenir au score. Menant 4-0 très rapidement, elle s’assure presque de revenir à un set partout même si elle laisse échapper l’un de ses deux breaks d’avance. L’emportant 6-4, c’est donc un set décisif que se joue les deux jeunes femmes, ou cette fois la qualité de jeu change de A à Z.

Ni l’une, ni l’autre ne souhaitant laisser échapper leur place en finale, pour la première fois de leur carrière en Grand Chelem, c’est cette fois ensemble que les deux joueuses produisaient leur meilleure partition de tennis. Sakkari par la puissance, Krejcikova en variant un peu plus son jeu, on vit enfin un très grand match de tennis, à la hauteur d’une demi-finale de Roland-Garros. Le début du 3e set, laissait penser toutefois que c’est la tombeuse de Swiatek qui se qualifierait. En réalisant le break à 2-1, puis en servant pour le match à 5-4. Mieux encore Sakkari eut une balle de match à 5-4, 40-30. Mais Krejcikova la sauve et continua à survivre dans cette rencontre. Surtout elle enchaîne derrière par un débreak, qui change la face du match. La tchèque semblait avoir l’ascendant physique, face à son adversaire qui essayait de frapper de plus en plus fort mais en vain. D’ailleurs à 8-7 sur l’une des premières balles de match de la 33e mondiale, le match était à deux doigts de virer au drame. Sakkari frappa un coup droit qui semblait litigieux, annoncé faute par la juge de ligne. Krejcikova leva les bras mais l’arbitre qui descendit voir la marque déjugea son assistant, et annonçait point à remettre. Le hawk-eye montrera ensuite que l’arbitre s’était lourdement trompé.

Ceci aurait pu perturber la tchèque mais là a été sa plus grande force, celle de ne pas se laisser déstabiliser par ce moment de doute. Finalement sur sa 6e balle de match le triomphe vient d’un ultime revers gagnant à 9-7 après 3h18 de combat extrêmement intense dans son final. C’est en usant de Sakkari physiquement, malgré tout très vaillante, que Krejcikova gagna son ticket pour revenir disputer la finale sur le Court Philippe-Chatrier samedi. Un immense bonheur on l’imagine et une victoire qui pourrait lui donner le plein de confiance pour ce qui sera le match de sa vie, une finale en Grand Chelem. 40 ans après Mandlikova, la République Tchèque aura peut-être une nouvelle championne à Roland-Garros…

L’autre demi-finale du jour : Pavlyuchenkova – Zidansek

Cette autre demi-finale surprise entre la 32e et la 85e joueuse mondiale, a moins tutoyé le sublime par rapport à la première affiche. Elle a aussi été un peu plus régulière et moins à sensations que l’opposition Krejcikova-Sakkari. En effet, l’issue de cette demi-finale a été connue assez rapidement. Car Pavlyuchenkova, 6 quarts de finale en Grand Chelem dont le premier remonte à Roland-Garros 2011, a su faire parler son expérience. Elle n’a jamais laissé la moindre chance à sa camarade Zidansek durant cette rencontre. Tendue aussi par l’enjeu, la slovène qui disputait le match le plus important de sa carrière, n’a jamais trouvé les solutions. Et c’est au pire des moments dans la première manche au moment où la pression était maximale que Zidansek a craqué. Pavlyuchenkova réalisant le break à 6-5 en sa faveur. Et comme pour assommer son adversaire et lui faire comprendre qu’elle ne laisserait absolument rien, la russe fait aussi le break d’entrée de seconde manche. Le match était alors plié, et c’est sur un 6-3, que Pavlyuchenkova se qualifia pour sa première finale majeure. Constante et régulière sans être flamboyante ou très créative, la russe dispose d’un jeu efficace et à en plus gardé un peu de fraîcheur physique, avant la finale. Une opération parfaite. A 29 ans, au moment où on s’y attendait le moins, le jour de gloire de Pavlyuchenkova est peut-être arrivé…

Les performances du jour : Herbert-Mahut en finale, un carré 100% français en demi chez les juniors

Ceci ne sauvera pas la quinzaine du tennis français mais voici qu’elle y apportera un peu de baume au cœur. Les performances du double français Herbert-Mahut, ancien n°1 mondial face à la paire Cabal-Farah dans une ambiance exceptionnelle sur le court Simonne-Matthieu, et dans un match fabuleux et épique, mais aussi celle des juniors français sont évidemment à souligner. En effet pour Herbert-Mahut, vainqueur à Roland-Garros en 2018, la rencontre n’était pas simple face aux deux colombiens spécialistes du double aussi, anciens n°1 mondial également et tête de série 2 du tournoi. Mal partie d’ailleurs puisqu’ils furent menés un set à zéro et un break de retard, ils ont fini par être portés par la foule et renverser le score dans un tie-break exceptionnellement bien maîtrisé. Derrière, les deux hommes ont conclu après 2h50 de match et viseront ensemble un 5e titre en grand chelem. Ce qui serait aussi le 3e sur la dernière décennie à Roland-Garros pour des doubles français après avoir traversé plus de 30 ans de disette.

Pour ce qui est de nos juniors français qui s’affrontent en ce moment-même où cet article est écrit, soulignons l’exceptionnelle performance de s’être qualifiée tous les 4 pour les demi-finales de Roland-Garros. Rien ne prédit qu’ils feront une belle et grande carrière mais c’est déjà quelque chose de remarquable et d’historique que l’on soulignera puisque c’est du jamais vu à Paris que 4 joueurs d’une même nationalité constituent l’ensemble des demi-finales du tableau juniors garçons. Parmi eux donc, Arthur Fils, Mpetshi Perricard, Sean Cuenin et Luca Van Assche. Preuve aussi que le tennis français a des talents, encore faut-il bien savoir gérer cette transition, de la catégorie juniors à celle des professionnels…

L’affiche de demain : Nadal – Djokovic

58. C’est le chiffre du jour à propos d’une confrontation dont on a déjà quasiment tout dit. Le serbe mène d’une très courte tête (29-28) mais ne partira pas favori pourtant de cette demi-finale face à celui qui a acheté le Stade de Roland-Garros pour en faire sa maison, et invite chaque année fin mai ou en Octobre, 127 joueurs à venir le défier. Nadal, 13 fois vainqueur, 105 victoires en 107 matchs à Paris, 129 sur 131 en trois sets gagnants sur terre battue, n’a jamais perdu à partir de ce stade de la compétition. Pourtant, et malgré l’avantage psychologique, tactique et peut-être physique sur Djokovic lorsqu’ils se jouent à Roland-Garros, on ne peut présumer si rapidement d’une victoire de Nadal. Car cela serait oublier que Djokovic est l’homme qui a le plus battu Nadal sur terre battue (7 victoires contre 19 défaites), qu’il est l’un des deux seuls humains à avoir terrassé l’espagnol à Roland Garros, certes dans sa pire saison (en 2015, 7-5, 6-3, 6-1). Qu’il est enfin le n°1 mondial qui a réussi à bousculer un petit peu le taureau de Manacor à Rome (défaite en 3 sets).

Alors qu’attendre de cette rencontre ? Nadal vise dimanche le 21e sacre historique en Grand Chelem. Djokovic vise, lui, le double grand chelem en carrière. Le serbe devra ne pas commettre une erreur fondamentale pour battre la tête de série n°3. Celle de vouloir à tout prix jouer à contresens comme il l’avait fait en octobre. Se trompant d’approche, il avait cherché de manière exagérée à raccourcir les échanges en tentant un nombre d’amorties incalculables. Il s’était fait rosser. Malgré tout et contrairement à un affrontement sur dur, c’est Nadal qui possède toutes les cartes en main de cette rencontre et l’on pourrait presque dire quelque soit le niveau de Djokovic. Car sous cette chaleur, le lift du trédécuple vainqueur est bien plus vif. Et s’ il joue comme lors du dernier set contre Schwartzman, il paraît inenvisageable que Djokovic ait une chance de le terrasser. En revanche, si il entrouvre la porte comme il l’a fait systématiquement ou presque depuis le début du tournoi à un moment donné, on ne doute pas que le vainqueur de Roland-Garros 2016 s’y engouffrera.

On ne souhaite en tout cas qu’une seule chose. Avoir un immense combat comme le Tsitsipas-Zverev qui le précède et à l’instar de la demi-finale de 2013 en ces mêmes lieux. Tout dépendra de Djokovic à jouer ses cartes de manière intelligente. Quant à l’issue du combat, tout dépendra de Nadal à serrer la vis et à se montrer à la hauteur de ces 13 précédentes demies-finale à Paris. En espérant que le couvre-feu à 23 ne gâche pas la fête…

Notre pronostic : Victoire de Nadal en 4 sets

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