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Roland-Garros, jour 9 : Djokovic survivant in extremis, Nadal et Swiatek en mode rouleau-compresseur

Tous les soirs jusqu’au 13 Juin, VL Média fera le point chaque soir sur la journée de Roland-Garros. Résumé des moments marquants de la journée, et projection sur les affiches importantes du lendemain, vous saurez tout de ce qu’il ne fallait pas manquer sur les courts du côté de la Porte d’Auteuil. Aujourd’hui retour sur le match éreintant entre Djokovic et Musetti, mais aussi la victoire de Schwartzman

Le match de la journée : Musetti – Djokovic

Ce lundi 7 juin, à failli être pour Novak Djokovic, la journée de la chute. Le n°1 mondial savait qu’il n’avait pas un huitième de finale très évident contre la pépite Lorenzo Musetti, qui a 19 ans seulement. Il ne s’attendait peut-être pas cependant à être bousculé de la sorte, et à trembler à ce point. Malgré tout le serbe a réussi à s’extirper du piège qui semblait se refermer sur lui. Ce huitième de finale aurait pu prendre toutes les directions possibles. Celle d’un massacre annoncé d’abord lorsque Novak Djokovic réalisa le break très tôt dans la première manche pour mener 3 jeux à 1. Puis celle d’une énorme sensation ensuite. Car après ces 10 minutes initiales, l’italien qui disputait son 33e match professionnel seulement sur le circuit ATP, produit alors un tennis de rêve, d’une qualité extraordinaire.

Bousculant Djokovic avec son revers à une main, des passings tirés dans tous les sens, des amorties bien senties, arrivant à varier le jeu, celui qui disputait son premier grand chelem arrivait à montrer toute l’étendue de sa déjà très large palette technique. C’est logiquement qu’il pris la première manche d’une durée de 75 minutes, 9 points à 7 au tie-break. Un set ou ni lui, ni le serbe ne s’économisait sur le plan physique bien au contraire. Et dans le deuxième set, l’intensité et le combat repartit de plus belle. C’est l’italien qui pris le service de son adversaire en premier lieu mais ceci ne fût que temporaire car immédiatement le Serbe revenait. Mais plus dominateur encore face à un n°1 mondial qui commençait à se frustrer, il remporta une nouvelle fois le tie-break, plus largement cette fois (7-2). L’italien qui s’était révélé en battant Wawrinka à Rome l’année dernière était sur le point de créer un séisme.

Les deux hommes rentrent alors 5 minutes au vestiaire pour récupérer un peu. Et c’est la seconde phase du match qui débutait alors. Extrêmement différente de la première. Djokovic se remit à jouer d’une manière totalement différente, totalement rebooté aussi sur le plan mental. A l’inverse Musetti qui a énormément donné en terme d’énergie physique dans les deux premières manches, ne pouvait plus suivre. Et la claque serbe fût énorme, au point que l’inéluctable remontée du « Djoker » devenait évidente. 6-1 dans le troisième set. 6-0 dans la quatrième manche avec seulement quatre points marqués dans ce set par Musetti. L’italien a explosé tel un ballon de baudruche. En plein milieu du set décisif, alors mené 4-0 il décida d’abandonner, K.O debout. Malgré tout Musetti aura laissé entrevoir durant ces 10 jours de belles promesses pour l’avenir. Quant à Djokovic si il n’a pas rassuré dans la perspective d’une éventuelle demi-finale contre Nadal, il démontre une énième fois, à quel point il est difficile de l’achever dans un match au meilleur des cinq sets.

La perf du jour : Diego Schwartzman impérial et solide

Parallèlement à ce Musetti-Djokovic aux montagnes russes, il y eut un très beau combat sur le court Suzanne-Lenglen entre Diego Schwartzman et Jan-Lennard Struff même si cette rencontre s’est terminé en 3 sets. Mais là aussi il s’est passé bien des choses. Car longtemps durant la première manche on a vu les failles et le manque relatif de confiance face à des gros joueurs de Diego Schwartzman lors de ces derniers mois. Struff démarra pied au plancher et mena 5-1. L’Argentin avec son fighthing spirit légendaire réussit cependant à revenir dans la partie et de manière fracassante. Il remporta en effet les 5 jeux suivants pour aller s’offrir un tie-break. Très disputé entre les deux hommes qui ont évolué à un niveau quasiment équivalent durant tout le match, Schwartzman l’emporta 11-9 avec l’aide de la bande du filet (voir vidéo).

La dynamique était alors favorable à l’infatigable argentin qui prit les devants et mena 4-0. Struff aussi voulait montrer qu’il n’était pas mort et revient à 4-3 après avoir effacé ces deux breaks de retard. Mais c’est au pire des moments que l’allemand craqua. A 5-4 Schwartzman, sur son service, Struff concéda le second set. Le combat devenait alors trop difficile pour Jan-Lennard Struff qui avait notamment déjà livré un gros combat contre Rublev au premier tour. Cette fois face à « El Peque » il n’y avait rien à faire. Plus expérimenté aussi dans ce genre de combat, l’argentin acheva la bête Struff au troisième set 7-5. Diego Schwartzman, 1m68 n’a toujours pas concédé un set dans ce tournoi, le seul avec Nadal dans ce cas…qu’il retrouvera mercredi. Surtout pour la 3e fois en 4 éditions, l’argentin atteint les quarts de finale. Montrant qu’il devient une réelle référence, et un sacré client à battre à Roland-Garros.

Les patrons du jour : Nadal et Swiatek plus que jamais tracent leur route

Les deux tenants du titres plus que jamais impressionnants c’est aussi l’enseignement de ce lundi Porte d’Auteuil. En effet d’un côté Nadal, avait un match difficile à aborder pour un huitième de finale, face au 19e mondial, Jannik Sinner. Certes il l’avait battu à Rome et à Roland-Garros l’année dernière, mais à chaque fois il a été bousculé par la jeune pousse italienne, énorme frappeur. Et le début de match laissait penser effectivement que Nadal pouvait être inquiété. C’est Sinner qui prit le taureau par les cornes et réalisa le meilleur début de match. Menant 5-4, il n’avait « plus qu’a conclure ». Sauf que face à l’espagnol tout est difficile et comme l’année dernière le scénario se répéta, l’espagnol débreaka avant ensuite de remporter la première manche 7-5. Le match venait de basculer et était déjà presque plié. En effet l’homme aux treize coupe des mousquetaires assomma avec plus de puissance, et énormément de variations son adversaire, qui n’avait pas d’autres armes que la puissance sur le court à opposer. Se détachant à 4-0 dans la deuxième manche, le taureau de Manacor se déconcentra quelque peu et ceci profita à Sinner qui revient à 4-3. Rideau cependant ensuite sur cette partie. Car 8 jeux seront disputés ensuite dans cette rencontre. Les huit gagnés par Nadal, qui l’emporta 7-5, 6-3, 6-0 et n’a toujours pas perdu un set dans cette quinzaine. Il porte son total de sets consécutifs à 35, soit la troisième meilleure série de l’histoire du tournoi, derrière Borg qui est monté jusqu’à 41 et Nadal lui même qui en avait remporté 38 entre 2016 et 2018. L’homme qui avait alors interrompu cette série se prénomma…..Diego Schwartzman et c’était déjà en quart de finale. Ceci tombe bien, car les deux joueurs se retrouveront mercredi.

Pour la quinzième fois en 17 participations, Nadal est en quart de finale à Paris

L’autre personne en forme dans ce tournoi se trouve dans le tableau féminin. Elle non plus n’a pas perdu un set depuis bien longtemps, depuis son élimination en 2019 par Simona Halep. La polonaise Iga Swiatek tenante du titre a été imparable malgré la night session et des conditions qui peuvent être légèrement différentes. Elle s’affirme plus que jamais comme l’ultra favorite pour réaliser un doublé à Paris. Face à l’ukrainienne Kostyuk qui avait quand même sortie Muguruza au premier tour, la tête de série n°8 a maîtrisé sa rencontre de fort belle manière. Réalisant des breaks assez tôt dans les deux sets, pour une victoire 6-3, 6-4, elle semble plus que jamais devenir la maîtresse du jeu sur terre, et la référence absolue sur la surface à 20 ans tout juste. Dans un tableau désertée par les favorites elle est la seule ancienne vainqueur de majeur encore en lice, et affrontera Sakkari, au tennis plus offensif pour une belle opposition de style en quart de finale. Mais l’autoroute pour un second titre consécutif est ouverte

L’affiche du jour : Stefanos Tsitsipas – Daniil Medvedev

C’est incontestablement la rencontre qui fait se pourlécher les babines à tous les spectateurs et téléspectateurs du tournoi parmi les quarts de finale messieurs. A Melbourne cette opposition était une demi-finale où le Russe était le grand favori et l’avait emporté en trois manches. Aujourd’hui, et même ce soir à Paris, ce sera le Grec, Tsitsipas qui aura la pression sur ses épaules. En effet cette opposition qui risque bien de devenir un classique du tennis masculin dans les années à venir, a souvent tourné à l’avantage du n°2 mondial. Il mène 6-1 dans les confrontations, et on se souvient d’un accrochage important entre les deux hommes à Miami en 2018. Cependant cette fois nous sommes sur terre battue et assurément la référence c’est Tsitsipas. En arrivant en quart de finale, Medvedev à accompli sa mission et va pénétrer sur le court Philippe-Chatrier presque sans pression. Le n°5 mondial, lui, était bien plus attendu après sa victoire à Monte-Carlo et ses deux gros matchs contre Djokovic à Rome et Nadal à Barcelone. Pour le moment il a répondu aux attentes puisqu’il n’a perdu qu’un set dans ce tournoi, tout comme Medvedev d’ailleurs. Plus en confiance sur cette surface, Tsitsipas était demi-finaliste l’an dernier, le grec à déjà réalisé des matchs références en Grand Chelem face à de gros poissons à Paris. Même si il les a perdus (Contre Wawrinka en 2019, et Djokovic en 2020). Alors que pour le russe ce n’est que la première fois qu’il atteint ce stade de la compétition.

Deux points seront particulièrement à surveiller et devrait décider du sort de la rencontre. Le plan mental, où il faudra noter ce qui influera le plus. Les failles de Medvedev sur terre face à un client frais comme Tsitsipas, où le petit complexe que peut nourrir le grec envers le russe qui affiche pour le moment un meilleur CV en majeur (2 finales contre 2 demi-finales) comme dans les confrontations directes. Enfin l’opposition de style sera à observer puisque Tsitsipas sera chargé de créer le jeu, face au géant moscovite qui devra montrer d’autres qualités que simplement renvoyer la balle sur le court, si il souhaite avoir ses chances de se qualifier pour la première fois dans le dernier carré parisien. C’est en tout cas une affiche très attendue, qui a tout pour être l’un des grands sommets de ce tournoi….à huis clos malheureusement.

Notre Pronostic : Tsitsipas en 5 sets

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