Après le terne bilan des représentants français à Roland-Garros, le président de la Fédération Française de Tennis Bernard Giudicelli a vertement critiqué l’état d’esprit des joueurs tricolores.
L’édition 2017 de Roland-Garros n’a pas été un bon cru pour les joueurs français. Surtout chez les hommes. Le meilleur d’entre eux, Gaël Monfils, n’a pas été plus loin que les 1/8èmes de finale, éliminé par le Suisse Stan Wawrinka (7-5, 7-6[7], 6-2). Et avant Monfils, les autres sont tombés comme des mouches. Bref, aucun Français n’a vu les quarts de finale Porte d’Auteuil. Du jamais vu depuis 2010.
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Interrogé sur ce bilan par RMC Sport ce mercredi, le président de la FFT Bernard Giudicelli n’y a pas été avec le dos de la petite cuillère. «Ça n’a pas été difficile pour les Français, ce sont les Français qui sont difficiles.» Plus que l’aspect technique ou physique, c’est le mental des joueurs qui n’a pas été à la hauteur selon lui.
«Ce qu’il a manqué aux Français pour aller plus loin, c’est la grinta. Quand un coach (Emmanuel Planque, entraîneur de Lucas Pouille dans un entretien à LCI) dit qu’un joueur peut passer huit heures sur les courts sous 45° et qu’il a des crampes au quatrième, c’est qu’il y a un problème. Il faut arrêter les mots. Il faut travailler selon les normes du tennis moderne. C’est-à-dire avoir une capacité physique, une caisse très tôt et aussi travailler la tête.»
« Qu’on arrête de se prendre pour ce qu’on n’est plus »
Néanmoins, Giudicelli s’est montré moins sévère envers les joueuses françaises. Cette année en effet, deux Françaises se sont hissées en quarts de finale de Roland-Garros. A savoir Kristina Mladenovic et Caroline Garcia. «Si les filles ont mieux réussi, ce n’est pas un hasard, a t-il déclaré, toujours au micro de RMC. Elles ont pris un autre chemin car on a discuté, on a remis en cause certaines choses et elles se sont senties motivées et reconnues pour ce qu’elles étaient.»
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Pour le président de la FFT, les problèmes du tennis français trouvent leurs racines dès la période de formation. «On prend du retard dès 12 ans. Et à 18 ans, c’est trop tard. On a 19 jeunes engagés dans le tableau juniors, seuls trois sont arrivés au second tour. […] Il faut que les Français aient les yeux en face des trous et qu’on arrête de se prendre pour ce qu’on n’est plus.»
Élu depuis 108 jours, le successeur de Jean Gachassin veut donc travailler sur l’aspect mental des joueurs français. «On s’est présentés parce qu’on sait que notre sport n’a pas suffisamment la culture de la gagne. Depuis qu’on a notre nouveau DTN, Jean-Luc Cotard, on travaille à une remise en cause en profondeur pour que les jeunes comprennent le tennis international, connaissent leurs adversaires très jeunes.» Un immense chantier attend donc le président de la FFT pour espérer voir un jour le public de Roland-Garros s’enflammer derrière ses joueurs.