Back block, freshmeat, jam, pack, scoring pass, power jam… Si vous avez déjà assisté à un match de Roller derby ces anglicismes doivent vous dire quelque chose sinon il est possible que certaines subtilités de ce sport vous aient échappé.
Sport féminin et féministe
Nolwenn alias Total Repley, coach des Bonhommes (équipe de Rennes)
Sport majoritairement pratiqué par les femmes, c’est un des rares sports où les équipes masculines sont moins nombreuses que les équipes féminines. A Rennes par exemple, il y a deux équipes féminines, les Déferlantes et la Mortal Kombat contre une masculine, les Bonhommes. Bien que les femmes et les hommes appartiennent à deux ligues différentes, il existe une forte cohésion entre les deux. Nolwenn nous explique :
« Un point important du roller derby c’est que c’est un sport féminin et féministe essentiellement. Du coup quand tu fais du roller derby que tu sois dans une équipe féminine ou masculine ce sont des valeurs auxquelles tu dois adhérer ou que tu apprends comme beaucoup de joueurs qui ne s’étaient pas posé la question. Après ce n’est pas le cas pour toutes les équipes de Derby rencontrées. Normalement c’est la base de notre sport après c’est comme tout ce qui se construit, à partir du moment où ça se démocratise on prend un risque de dilution. On a la chance chez les Bonhommes d’avoir des valeurs fortes, des valeurs politiques très importantes. On a une charte qui a été écrite par les Bonhommes sur la conduite qu’il y a à avoir avec les arbitres, au besoin de construction et de déconstruction, la reconnaissance du caractère féminin de ce sport essentiellement et avant tout. Chez nous c’est très important, après malheureusement ce n’est pas le cas dans toutes les équipes de Derby masculin.«
En quoi consiste le Roller Derby ?
Un match de Roller Derby oppose deux équipes de 14 joueurs maximum en deux mi-temps de 30 minutes chacune. Sur le track (piste ovale) seulement 10 joueurs s’affrontent en 5 contre 5. Chaque équipe est constituée d’un jamer, reconnaissable à l’étoile présente sur son casque, et de 4 bloqueurs (dont un pivot, reconnaissable lui à la bande présente sur son casque).
L’objectif principal pour chaque équipe est de marquer le plus de points possibles dans une période de deux minutes maximum qu’on appelle des jams. Pour marquer des points le jamer doit dépasser les bloqueurs adverses, chaque bloqueur dépassé lui rapporte un point. Il est à noter que le premier passage ne permet pas d’obtenir des points mais assure le « leadjam » au jamer dépassant en premier ses adversaires. Le « leadjam » permet au jamer d’arrêter le jam avant la fin des deux minutes.
Comme tous les sports de contact, le Roller Derby est très réglementé pour éviter au maximum les risques de blessure. Il est donc possible (et nécessaire dans le cas de la défense) d’attaquer ses adversaires mais seulement avec les parties du corps comprises entre les épaules et les mi-cuisses à l’exception des coudes, des avants-bras et des mains. Impossible donc de pousser son adversaire en dehors de cette zone sans quoi une faute est commise et peut déclencher une pénalité d’une minute envoyant le joueur en « prison ».
Pas un, mais plusieurs arbitres pour assurer le bon déroulement d’un match
Si vous assistez à un match de Roller Derby pour la première fois, vous avez sans doutes remarqué que les arbitres sont plus nombreux que les joueurs. Certains roulent autour du track pendant que d’autres, en chaussures, sont attentifs aux moindres faits et gestes de chacune de deux équipes. Il y a donc deux types d’arbitres :
- Les NSO (Non Skating Officials) : au nombre de 11, ils sont sans patins et s’occupent de l’intendance du match. C’est à dire tout ce qui est relatif au chrono, aux points marqués, aux fautes commises, …
- Les arbitres en patins : reconnaissables à leur maillot noir et blanc, ils sont au nombre de 7. Un arbitre est attitré à chacun des jamer afin de suivre sa trajectoire. Les 5 autres s’occupent du pack (les 4 bloqueurs d’une équipe).
Qu’est-ce qui fait l’identité du Roller Derby ?
Seul sport où vous pouvez jouer sous une identité différente : le derby name. Ci dessous, exemples de derby names.
Véritable identité propre au Roller Derby, le Derby Name permet de créer un sentiment d’appartenance et d’intégration fort à ce sport.
Saiyan Sushi joueuse de la Mortal Kombat (équipe de Rennes)
« On s’invente un nom soit on se le donne tout seul, soit nos coéquipiers nous le donne. Ou alors notre façon de jouer amène à en trouver un. Ça vient tout seul parce que les gens t’appellent comme ça. Je trouve ça trop bien parce que tu peux t’inventer un personnage et devenir quelqu’un d’autre sur le track. C’est ce qui revient souvent quand on parle du Derby, avoir une facette différente sur le track. Après c’est pas forcément vrai pour tout le monde mais moi je sais que j’aime ce côté là. Ça te donne encore plus un sentiment d’appartenance et d’inclusion puisque c’est un surnom qu’on te donne seulement ici. »
Pour aller plus loin
Vous pouvez regarder Bliss de Drew Barymore retraçant le parcours d’une jeune américaine découvrant le Roller Derby.
Bande annonce ci-dessous :