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Rome, une ville au bord de la rupture

La France n’est pas le seul pays européen à connaitre sans cesse des scandales politiques. Outre-Alpes, la situation n’est pas des meilleurs : la maire de Rome, Virginia Raggi, a été entrainée dans un tourbillon médiatico-judiciaire seulement neuf mois après son élection. Retour sur les dates clés de l’affaire Raggi.

19 juin 2016 : Virginia Raggi (Mouvement 5 Etoiles) est élue maire de Rome avec 67,2% des préférences.

Septembre 2016 : les adjoints de la maire commencent à démissionner, tant pour des désaccords internes au parti que pour des casseroles judiciaires.

29 septembre 2016 : la maire retire la candidature de la ville de Rome des Jeux Olympiques 2024, en faisant éclater un scandale.

16 décembre 2016 : Raffaele Marra, un haut fonctionnaire de la mairie qui participait à toute prise de décision, est arrêté pour corruption.

2 février 2017 : Virginia Raggi, soupçonnée de trafic d’influence et faux témoignage, est interrogée par les enquêteurs après l’ouverture d’une information judiciaire.

Virginia Raggi, élue à la tête de la capitale italienne, était autrefois l’ « enfant prodige » du Mouvement 5 Etoiles, la formation populiste guidée par Beppe Grillo. L’ancien humoriste, extrêmement critique envers la « casta » ( le système), milite pour une démocratie directe dans laquelle les citoyens s’exprimeraient à travers internet, pour bypasser les « médias corrompus » et l’élite politique. Le Mouvement, très europhobe et critique envers toutes les élites, est défini de manière assez unanime comme « populiste ». Le mouvement de Grillo est actuellement la deuxième force du pays, après le Parti Démocrate de l’ancien premier ministre Matteo Renzi.

A lire aussi : Les 4 clés pour comprendre le référendum italien

Les 5 Etoiles, qui commencent à s’implanter sur le territoire, ont conquis plusieurs villes lors des municipales de juin dernier : en plus de Rome, les populistes se sont imposés même à Turin et dans d’autres petites communes italiennes.

Virginia Raggi, arrivée au pouvoir dans une ville qui était déjà dans des graves difficultés économiques et qui était désormais contrôlée par des organisations mafieuses, ne cesse pas d’enchainer les problèmes. Plusieurs de ses adjoints et de ses collaborateurs ont démissionné après avoir été impliqués dans des affaires judiciaires, et la maire même est soupçonné d’avoir été au courant des trafics de corruption.

Pour une formation politique qui a fait de la transparence son principal atout contre les autres partis, considérés comme corrompus et indignes, l’affaire Raggi est une complication imprévue qui pourrait gravement endommager l’image du mouvement. La nouvelle administration de Rome ajoute aux casseroles judiciaires et à la corruption, qui caractérisaient déjà la mairie de la capitale, un total manque d’expérience.

A l’approche de l’échéance des législatives de 2018, la maire de Rome représente un véritable problème pour les populistes de Grillo, au point que certains parlent même de l’expulser du mouvement…

A lire aussi : Italie : percée des populistes aux élections municipales

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Rédactrice en chef adjointe du service Politique - International Rédactrice en chef "Les Snipers de l'Info" Etudiante en Droit - Sciences politiques
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