À Lyon, depuis le 25 décembre, la publicité court les rues. Un nouveau concept commercial qui s’applique à même le sol.
Le dernier lundi de 2017 a ouvert la voie à une nouvelle forme de publicité. Éphémères et écologiques, les annonces publicitaires se lisent à présent au sol à Lyon. Déjà connue dans le monde, notamment en Russie, la publicité de trottoirs doit s’exercer en France dans certaines métropoles de l’hexagone mais son accueil a ouvert le débat.
Une expérimentation encadrée
D’après la publication d’un décret au Journal Officiel, l’expériment va sillonner les rues de Lyon pendant un an et demi. Il va être soumis à une évaluation prévue tous les six mois pour vérifier que le procédé est « efficace et attractif pour les commerçants de proximité », précise le décret. Ces nouvelles publicités sont encadrées par des règles précises : elles ne doivent pas rester visibles plus de dix jours, ne pas dépasser 2,50 mètres² et être espacées de 80 mètres.
Attention levez les pieds : publicité !
Le but de cette initiative est également de voir si des liens peuvent s’établir entre les chutes de passants, ou les accidents de la route, et le marquage au trottoir. En fonction des conséquences les ministres de l’économie, de l’environnement et de la sécurité routière pourront, si nécessaire, arrêter ou suspendre le processus. Rappelons que l’expérimentation déroge au code de la route et au code de l’environnement puisque ces codes interdisent de « d’apposer un marquage publicitaire sur les trottoirs » reconnait le décret.
Une foulée écologique
Cette nouvelle forme de publicité est un héritage politique et événementiel. Le concept fut lancé cinq ans auparavant dans la capitale des gaules par Guillaume Pâris de Bollardiere et Thanguy Bard de Coutance. Mêlant leur passion pour le street art, leur fibre écolo et leur attrait pour le marketing, ils lancent les clean tags au sol. En naîtra l’entreprise Biodegr-AD. Piétinant l’affichage traditionnel, la start-up entre sur ce marché innovant, proposant des marquages entre 20 et 40€. Lyon Première la surnomme « inventrice de la pub écolo ». Car, la particularité de ces street marquages, c’est qu’ils s’estompent automatiquement. Ces tags sont réalisés au pochoir avec de la peinture biodégradable « à base aqueuse ou de craie« .
Lyon continue l’aventure, abandonné par Nantes et Bordeaux
Nantes et Bordeaux devaient également être des villes-test, mais suite à des contestations Lyon reste le seule expérimentatrice. Lundi, le gouvernement a annoncé officiellement la suspension de la publicité sur les trottoirs Bordelais et Nantais. Cependant le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret a lui aussi haussé le ton, contestant le projet en le qualifiant de “stupéfiant“. Suite au mécontentements de plusieurs communes, le Grand Lyon a annoncé la mise en place « d’une concertation avec toutes les communes avant la mise en oeuvre éventuelle de l’expérimentation« . Cette consultation a pour but de définir où et comment placer ces publicités, c’est néanmoins la Métropole de Lyon qui aura le dernier mot.