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Rugby : XV de France, regrets éternels

XV de France

Comme face à l’Australie (23-25) et la Nouvelle-Zélande (19-24) en novembre, l’équipe de France a livré un très grand match samedi en Angleterre. Mais, encore une fois, les hommes de Guy Novès ont échoué de très peu dans leur quête d’un succès (16-19). Focus sur ce XV tricolore aussi envoûtant dans le jeu que frustrant dans le résultat.

*Ecrit par Alexis Cimolino

A la fin, toujours le même goût d’inachevé. Dans le sillage de ce qu’ils avaient affiché lors de la tournée automnale, les Bleus ont fait mieux que rivaliser avec l’une des meilleures nations au monde. Comme contre les Australiens et les Néo-Zélandais, ils ont dominé, parfois malmené leur adversaire. Sans concrétiser. Ce que résume bien Camille Lopez. «La finition, il faut la travailler. Aujourd’hui encore, comme en novembre, on pêche dans ce secteur. Eux, ils n’ont rien créé, on montre de bonnes choses, mais on ne gagne jamais. On va travailler».

Auteur d’un bon match face aux Anglais samedi (4/5 face aux perches), l’ouvreur clermontois livre un constat lucide sur le problème, devenu récurrent, de ce XV de France. Guilhem Guirado ne dit pas le contraire. Il se montre en revanche un peu plus agacé. «C’est dur d’encaisser encore une défaite de peu et en ayant autant mené, en ayant été aussi proches de la ligne autant de fois. J’espère qu’on aura des jours meilleurs. Mais c’est dur ça commence à faire un peu long…», pestait le capitaine tricolore après la rencontre au micro de France Télévisions.

XV de France

Le capitaine du XV de France, Guilhem Guirado, lors de la défaite (16-19) contre l’Angleterre samedi. Crédits : yahoo.com

 

Et le banc anglais fit pleurer les Bleus …

Pourtant, une nouvelle fois, comment jeter la pierre à cette merveilleuse équipe de France ? Une équipe séduisante, héroïque, contrariant les plans anglais et développant des séquences de jeu exceptionnelles. Pour échouer à de nombreuses reprises à quelques mètres de l’en-but adverse. Frustrant ! Et lorsque la finition était enfin au rendez-vous, ce sont les nerfs qui ont lâché. L’essai de Rabah Slimani à la 60e minute plaçait, pensait-on, le XV de France sur la route de l’exploit. L’exploit : une première victoire à Twickenham dans le Tournoi depuis 12 ans.

XV de France

L’essai français inscrit par Rabah Slimani offrirait, pensait-on, la victoire de la France face à l’Angleterre. Crédits : francetvinfo.fr

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Hélas, les Tricolores ont craqué dix minutes plus tard sous les coups de boutoirs des remplaçants anglais. Ces derniers ont amené un second souffle à un XV de la Rose jusque-là en difficulté. Et les Anglais ont réussi en quelques minutes ce que les Français ont mis une heure à faire : concrétiser !

Une belle leçon de réalisme, qui renvoie les Bleus à leurs remords. On se repassera longtemps cette action où Nakaitaci, servi le long de la ligne, se débarrasse trop vite du ballon en tapant au pied (4e). Ou celle juste avant la mi-temps où ce même Nakaitaci n’est pas servi instantanément par Lamerat, suite à une passe volleyée de Fickou. Ou encore le jeune Baptiste Serin (auteur d’une bonne prestation dans l’ensemble), qui transmet trop tardivement le cuir à Atonio, lequel commet un en-avant juste devant la ligne d’en-but anglaise (45e).

XV de France

Le Français Baptiste Serin sauve les meubles devant l’Anglais Jonathan Joseph. Crédits : rfi.fr

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«Chaque joueur, qui a débuté ou est entré, a commis une faute impardonnable»

Mais l’inefficacité ne peut à elle seule expliquer la frustration ressentie après chacune des trois dernières rencontres. La France s’est montrée séduisante et a rivalisé avec les trois meilleures nations de la planète ovale. Mais elle a fait voler tous ces efforts en éclats par une succession d’erreurs individuelles. Guy Novès le concédait samedi après la défaite à Londres. «J’ai l’impression que chaque joueur, qui a débuté ou est entré, a commis une faute impardonnable. De replacement, en défense, en mêlée, un ballon en l’air qu’on n’attrape pas, un ruck duquel on ne s’écarte pas. (…) On a un cœur gros comme ça, on continue de développer notre jeu comme on sait faire mais ça manque de rigueur, de maturité», relevait-il en conférence de presse.

L’ancien coach du Stade Toulousain fait sans doute référence à la première période. Les Bleus y ont été beaucoup trop facilement pénalisés alors qu’ils n’étaient pas réellement mis en danger. Voilà notamment comment une équipe avec près du double de mètres parcourus ballon en main (344 contre 178 côté anglais) se retrouve contrainte de concéder le nul à la pause (9-9) alors qu’elle aurait dû mener assez largement à ce moment du match.

XV de France

Guy Novès, le sélectionneur du XV de France. Crédits : francetvsport.fr

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Le « mythe du perdant magnifique »

Le 29 novembre, l’émission Le Sporting Club avait interrogé Pierre Berbizier par téléphone. L’ancien bleu avait mis en garde contre le mythe du «perdant magnifique», dans lequel il ne fallait pas tomber suite à la courte et encourageante défaite face aux All Blacks (19-24). Plus de deux mois se sont écoulés. Et cette étiquette semble plus que jamais coller aux hommes de Guy Novès après cette nouvelle déconvenue contre l’Angleterre (16-19). Une prestation immense, non matérialisée au tableau d’affichage. Avec ces Bleus-là, c’est toujours la même chanson. Sauf que le sélectionneur devra rapidement trouver la solution pour que la fin du disque soit plus heureuse.

 

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