Crédit image : photo de Ted Eytan, oeuvre de Rose Jaff
Ruth Bader Ginsburg, surnommée The Notorius RGB ou encore RGB, est décédée ce 18 septembre à 87 ans. Juriste, avocate et juge à la Cour Suprême, elle a marqué les américains par un progressisme singulier. Sa mort a provoqué une vague de tristesse, mais surtout une polémique politique et juridique dont les États-Unis se seraient bien passé.
C’est un pays en deuil, mais aussi profondément inquiet qu’a laissé Ruth Bader Ginsburg ce 18 septembre. Juge à la Cour Suprême, nommée par Clinton en 1993, elle devrait bientôt être remplacée. Cependant, c’est à Donald Trump que revient le choix de son successeur, ce qui inquiète les démocrates.
Son combat pour les droits des femmes
RBG a elle même subit les discriminations dans une Amérique des années 60 où peu de femmes allaient à l’Université. Lors de son passage à Harvard, elle était l’une des 9 femmes parmi les 491 hommes de sa promotion. Le doyen lui demandera pourquoi elle n’a pas « laissé sa place à un homme plus compétent ». Diplômée d’un doctorat en droit par l’université de Columbia en 1959, elle n’arrive pas à trouver un travail dans les entreprises qui n’ont pas pour habitudes d’embaucher des femmes. De plus, elle est déjà mère d’une fille. En 1963 elle devient donc l’une des première femme professeure en droit à la Rutgers School of Law.
Aussi sur VL : Donald Trump retweete une vidéo truquée sur Joe Biden
D’abord en charge de la question des droits des femmes par la ligue des droits de l’homme américaine, elle remporte cinq procès sur six et fait considérablement avancer la cause. En 1993 Clinton la nomme comme juge de la Cour suprême. Elle devient la deuxième femme à exercer cette fonction. RBG brillera par de nombreuses décisions qui feront valoir le droit des femmes dans le milieu du travail ou encore la légalisation du mariage homosexuel.
La guerre politique ne fait que commencer
Son décès a provoqué une vague de tristesse : une centaine de personnes se sont spontanément regroupée devant la Cour Suprême, et les drapeaux de la maison blanche et du Congrès étaient en berne pour lui rendre hommage. De nombreux politiques lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. Cependant, ces messages avaient aussi une visée politique : ils appelaient à ne pas se précipiter à remplacer RBG.
En effet, RBG doit être remplacée par le président Trump dans les prochains jours. Nombreux sont ceux qui craignent, et à raison, que ce dernier ne nomme un juge conservateur. En effet, Donald Trump a déjà publié une liste de successeur potentiels. Tous conservateurs, certains sont opposés à l’IVG ou encore favorables au port d’arme. Lorsqu’il aura fait son choix, il revient au Sénat de le confirmer. Mitch McConnell, républicain et chef du Sénat, a déclaré qu’il organiserait bel et bien le vote. Ce dernier avait pourtant refusé d’auditionner un juge choisi pour ce poste par Barack Obama en 2016, en expliquant qu’il s’agissait d’une année électorale.
Cependant, même si les Républicains ont la majorité au Sénat (53/100), certains sont modérés et pourraient basculer d’un coté ou de l’autre. Une bataille politique va avoir lieu, car l’enjeu est énorme. Si Donald Trump gagne, la Cour Suprême sera la plus conservatrice depuis un siècle.