Après le choc de la saison 1, Les revenants reviennent pour une saison qui continue d’entre-mêler les histoires et les destins.
Les revenants saison 2 c’est quoi? Six mois ont passé depuis que les revenants se sont rassemblés, une nuit, avant de disparaître dans la montagne, emmenant avec eux Simon, Camille et sa mère, Julie et le mystérieux petit Victor. Depuis, on est sans nouvelles d’eux. Les gendarmes sortis protéger les occupants de la Main Tendue n’ont plus donné signe de vie.
Aujourd’hui, Adèle est sur le point d’accoucher de l’enfant de Simon. Une partie de la ville est toujours inondée. Le barrage a été mis sous surveillance, et l’armée assure un soutien logistique aux habitants qui ont fait le choix de rester. Des rumeurs ont circulé à propos d’un retour des morts, mais les autorités n’y ont pas cru. Les rares témoins ont fini par se taire. Parmi eux, Léna et son père Jérôme, qui n’ont pas renoncé à retrouver Camille et Claire. Un homme, inconnu, arrive en ville. Son nom est Berg, et il semble en savoir beaucoup plus qu’il ne le prétend. C’est alors que se produit une nouvelle vague de résurrections…
Les revenants, la révolution
La saison 1 des Revenants fut un coup de cœur pour nous à bien des égards. Nécessairement, nous ne pouvions qu’être exigeants et sérieusement impatients de retrouver ces nouveaux épisodes. Inévitablement, on craignait que le syndrome Clara Sheller saison 2 ne frappe aussi Les revenants. Mais il ne fallut pas attendre bien longtemps pour être non seulement rassurés, mais pour être convaincus que Fabrice Gobert (et ses auteurs) avait réussi là où beaucoup d’auteurs avaient échoué: faire une saison 2 supérieure à la première. Comment ? En réussissant à faire fusionner ses deux thématiques: l’intime et le genre.
En saison 1, on avait la sensation d’avoir deux séries en 1 saison avec grosso modo les épisodes 1 à 4 traitant du retour des morts, des questions du deuil (avec un traitement proche finalement de celui choisi plus tard par The Leftovers), et les épisodes 5 à 8 basculant dans le genre, devenant angoissants, gores aussi par moment. En saison 2, les deux éléments se mêlent parfaitement et la série « s’assume » davantage comme une série de genre, dévoilant sa mythologie, consolidant son intrigue, et apportant, à son rythme, les réponses à ses questions.
Une saison percutante
Ce qui est le plus intéressant dans cette nouvelle saison, c’est de constater à quel point la mythologie semble construite, maîtrisée alors même que Fabrice Gobert reconnaît lui même avoir retravaillé la charpente de la série. A mesure que les épisodes se déroulent, on pioche ici et là les éléments de réponses qui nous aident à comprendre la série dans son ensemble. Gobert ne mâche pour autant pas le travail des spectateurs et les révélations ne tombent pas toutes crues dans la bouche de ses personnages. Elles se distillent, on suggère, on fait comprendre… En gros, on prend le spectateur pour quelqu’un d’intelligent. Les auteurs n’oublient pas pour autant d’entretenir le mystère et de poser de nouvelles questions (notamment sur certains personnages clés de la série que l’on pensait connaître).
On peut cependant regretter l’ajout de nouveaux personnages qui viennent s’ajouter à ceux déjà existants. Non pas qu’ils ne soient pas bons, bien au contraire, Laurent Lucas y est toujours remarquable. Simplement parce qu’avec une série chorale comptant déjà un grand nombre de personnages et des saisons courtes (8 épisodes), on a parfois la sensation que certains personnages sont « négligés » par rapport à la saison 1, qu’ils ne s’étoffent pas plus afin de favoriser, de donner de la place aux nouveaux. Ceci dit, il eut été dommage de ne pas faire venir dans la série le personnage de « Milan« , glaçant à souhait, et sans aucun doute au cœur de la résolution de la série.
Reste un grand mystère, plus grand encore que la mythologie de la série: le flou total qui a entouré l’avenir de la série. Alors que tous, des producteurs à la chaîne en passant par les auteurs, ont déploré le grand laps de temps entre les deux saisons, on aurait pu s’attendre à une vision claire quant à l’avenir (arrêt? saison 3?) d’une série si importante. Au lieu de ça, dès qu’on aborde la question d’une suite, chacun botte en touche, n’apportant pas de réponse claire. En voyant cette nouvelle saison, on n’a pas du tout envie de laisser partir cette série qui démontre une belle maîtrise de son histoire, de ses personnages et on veut vraiment la retrouver très vite.
Reste le final qui a divisé. Se voulant comme la fin de quelque chose, il pose beaucoup des questions et n’apporte pas toutes les réponses. Si c’est la fin de la série, c’est vraiment vraiment dommage. Un téléfilm pour conclure? Ce n’est pas dans notre culture mais sait-on jamais…
Une histoire aboutie, prolongement parfait d’une saison 1 pleine de surprises, cette saison 2 de Les revenants tient pleinement ses promesses et ses espoirs. La narration distille des révélations au compte goutte, la réalisation nous emmène dans un univers anxiogène et pesant, accentué par une musique glaçante et une photographie superbe. Les revenants prouve avec cette saison 2 qu’elle est une grande série écrite, réalisée et interprété par des gens de talents.
Crédits: Canal+