Lundi, au large de la Libye, près de 6050 migrants ont été sauvés par des navires italiens, 9 en sont morts. Une catastrophe de grande ampleur a été évitée, presque dans l’indifférence générale. Pourtant, on a failli assister au drame de Lampedusa, en octobre 2013. Entre pessimisme et volonté d’endiguer ces tragédies maritimes, la communauté internationale n’en reste pas moins spectatrice de ces épisodes analogues, dans un silence relatif.
Diversité et unité, des mots en apparence antagoniques vont réunir la scène internationale face à un épisode tragique, c’était il y a presque 3 ans jour pour jour. Le 3 octobre 2013, une petite île sicilienne peuplée de 6 000 habitants va se trouver, sans le savoir au centre de l’actualité. Sa caractéristique ? Être l’île qui se trouve le plus au sud de l’Italie. Elle est donc, par sa géographie, la terre la plus à proximité de la Tunisie et de la Libye. Même si le phénomène avait déjà commencé auparavant, ce jour là, plus de 500 migrants sont entassés à bord d’une embarcation, 366 d’entre eux vont mourir. Ce drame meurtrier est la deuxième plus grande tragédie en Méditerranée du XXIe siècle.
Plus de 10 000 morts en Méditerranée depuis 2014
D’autres catastrophes similaires vont se succéder, comme la mort de près de centaines de migrants dans le naufrage d’un bateau. Depuis, malgré de nombreuses opérations de secours, la mer Méditerranée est un tombeau à ciel ouvert. Ce passage obligé où se mêle espoir et crainte a englouti plus de 11400 personnes depuis 2014, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).
Leur présence à bord de ses embarcations sommaires dit toute leur volonté, mélangée à l’amertume de leur condition d’accueil difficile qui est illustrée, malgré l’échec, par le référendum anti-migrants en Hongrie, il y a 3 jours. Un périple qui a une couleur, le rouge de la mort et du désarroi qui se lit dans leurs yeux. Ces individus de divers horizons, adressent tous le même slogan : « le changement c’est urgent ».