Suite à la démission de William Schabas, l’Etat d’Israël demande aux Nations Unies d’abandonner l’enquête portant sur l’Opération Bordure Protectrice de l’été dernier. Sa démission est immédiate afin de « ne pas entraver la publication de rapport d’enquête qui est prévue pour mars« .
Entre le 8 juillet et le 26 août 2014, 64 soldats de Tsahal et plus de 2000 palestiniens ont péri. C’est pourquoi, le professeur de droit international canadien avait été chargé par le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies d’enquêter sur d’éventuels crimes de guerre commis par les belligérants.
William Schabas était suspecté de partialité par Israël.
L’Etat hébreu avait, auparavant, refusé de coopérer avec le dirigeant de la commission chargée de l’enquête. Israël soupçonnait William Schabas de partialité après avoir été consultant pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 2012 et rédigé, contre 1.300 dollars, une note juridique rapporte l’agence de presse Reuters.
De plus, il avait tenu des propos polémiques envers le Premier ministre Benyamin Netanyahu et Israël. En novembre dernier, Avidgor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, avait annoncé qu’ « étant donné que la commission Schabas n’est pas une commission d’enquête mais un comité qui a déjà des résultats pré-définis, il a été décidé qu’Israël ne coopérerait pas avec cette dite commission« .
Le Premier ministre a déclaré concernant la démission de Schabas: « Après la démission du président de cette commission au parti pris anti-israélien, le rapport en cours, à la demande du Conseil des droits de l’Homme – un organe anti-Israël dont les décisions n’ont rien à voir avec le droit – doit être ignorer. C’est ce même Conseil qui en 2014 a pris plus de décisions contre Israël que contre l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord confondus« .
Il a ajouté qu’Israël continuera de se défendre contre le terrorisme du Hamas et du Djihad islamique, « ce sont le Hamas, les organisations et les régimes terroristes autour de nous qui doivent être étudiés, pas Israël, qui l’été dernier, a agi conformément au droit international« . D’après lui, le Hamas a utilisé la population gazaouie comme bouclier humain, et tiré sur les citoyens israéliens.
Dissolution de la commission demandée par Israël.
Après l’annonce de la démission de William Schabas, dans une lettre à la commission, Yaris Levin, le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères s’en est réjoui. Selon lui, la commission onusienne « était vouée à l’échec dès le départ » et a ajouté qu’ « elle devrait être dissolue dans son ensemble« .
Toutefois, cette annonce de la démission de Schabas, chef de la commission d’enquête sur la guerre de Gaza de l’été 2014, ne devrait pas être sans conséquence sur la légitimité d’un rapport qui sera remis en mars.
Après plusieurs mois d’enquête, le rapport pourrait-il être dénué d’une éventuelle partialité simplement en raison de la démission du dirigeant un mois avant l’échéance ?