On dit que l’homme est un loup pour l’homme. Ségolène Royal, elle, est un loup pour… le loup. La ministre de l’Ecologie a annoncé samedi vouloir faciliter les tirs contre ces animaux protégés afin de venir en aide aux agriculteurs. Le débat de la chasse aux loups est donc relancé.
Jugeant que les attaques contre les troupeaux sont « trop » nombreuses, Ségolène Royal a annoncé samedi qu’elle comptait « mieux protéger les éleveurs » en facilitant les tirs contre les loups. Mais permettre de tuer davantage d’animaux d’une espèce menacée n’est-il pas totalement paradoxal lorsqu’on est ministre de l’Ecologie ? L’un des rôles astreint à ce statut n’est-il pas de préserver la faune ?
Ségolène Royal (qui, rappelons-le, se retrouve parachutée à ce poste grâce aux relations qu’on lui connaît, et non pas pour ses qualités d’écologiste en herbe…), elle, n’en a que faire. « Les dommages aux troupeaux restent trop importants », affirme-t-elle dans un communiqué, alors que quelque 2 000 éleveurs, agriculteurs et chasseurs se sont réunis samedi à Foix pour dénoncer les « contraintes » liées à leurs activités à cause des mesures de protection de l’ours, des vautours et des loups.
A en croire leurs propos, les loups sont des monstres sanguinaires qui se multiplient à grande vitesse et n’ont de cesse d’attaquer les troupeaux. Pourtant, en réalité, la France ne compte que 300 loups, soit une cinquantaine de plus qu’en 2013. De plus, il faut savoir que les attaques de troupeaux par des loups n’ont pas augmenté entre 2012 et 2013, sachant qu’elles ont concerné 6 000 animaux d’élevage en 2013. Selon Ségolène Royal, visiblement plus attachée au sort des humains qu’à celui des espèces menacées, « la détresse des éleveurs et de leurs familles doit être prise plus fortement en considération ».
36 loups pourront être tués
Concrètement, cette « considération » se traduira par une amélioration de « l’efficacité du plan loup adopté en 2013 ». Ce plan permet notamment d’abattre des loups dans certaines zones en case de menaces avérées pour les troupeaux, et ce, alors même que les loups sont protégés tant au niveau national qu’international. Ainsi, il était possible de tuer 24 loups au maximum sous certaines conditions lors de ces douze derniers mois. Il s’avère que seuls huit abattages ont été effectués, en plus de quatre autres loups victimes de braconnage. Ségolène Royal a décidé d’élever ce chiffre : il sera désormais possible d’achever 36 loups « si le seuil de 24 est atteint en cours d’année ».
D’autre part, « les départements dans lesquels des opérations de prélèvement de loups peuvent être autorisés par les préfets » ont été fixés dans ces arrêtés signés de la main de la ministre de l’Ecologie.
Enfin, un autre texte devrait être signé à la mi-juillet, permettant de déléguer aux préfets « l’expérimentation de mesures plus souples » pour combattre le loup dans les régions où sont recensées le plus d’attaques, comme par exemple permettre de les abattre dans le cadre de «battues au grand gibier».
Une question se dégage de cette aberration écologique : pourquoi avoir réintroduit une espèce animale si c’est pour finalement la tuer ?