Mardi 5 juin avait lieu la conférence de presse annuelle de l’événement culturel Solidays, au conseil régional d’Île de France, partenaire principal du festival depuis 1999. C’est donc en présence de Madame Valérie Pécresse, présidente de la région, que fut dévoilé les grandes nouveautés de l’édition 2018.
Conférence en partie animée par Antoine de Caunes, président d’honneur de Solidarité Sida, Luc Barruet, directeur fondateur de Solidarité Sida et du festival Solidays, Janet Maury, surnommée « Mamie Solidays » puisque présente chaque année depuis 1999, Anne A-R, reporter photo, elle a également eu l’honneur d’accueillir certains artistes à l’affiche en 2018 comme les chanteuses Clara Luciani, Jain et Juliette Armanet, mais également le compositeur de la bande originale de 120 battements par minute, Arnaud Rebotini. Les très célèbres Shaka Ponk, ainsi que MC Solar complétaient le groupe d’artistes, tous venus avec des messages forts et une solide motivation de jouer sur cette scène, tout en humilité.
« On est vraiment minuscules en tant qu’artistes face au travail des bénévoles, Ils donnent un sens à notre travail » ont d’ailleurs glissé Fra et Bobee O.D, membres du groupe Shaka Ponk. C’est là toute la beauté du slogan Solidays : « Solidays donne du sens à la fête et des couleurs à la solidarité ». Des mots clés que Luc Barruet, fondateur du festival, ne manque pas de rappeler : « Je me dis qu’on a eu raison de faire confiance à la jeunesse pour changer le monde. Notre appel à la mobilisation a été entendu bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer. Grâce à l’enthousiasme et l’empathie de chacun, de Marseille à Bangkok, de Niamey à Bucarest, nous avons pu réduire quelque peu la détresse humaine face au sida. Sans prétention, je crois qu’on peut dire que Solidays est un outil performant. Il en a fait la preuve année après année. De la sensibilisation à l’éveil des consciences, de l’engagement à l’éducation des jeunes, du soutien à la valorisation du tissu associatif, de l’emploi au développement durable, les satisfactions sont diverses et nombreuses. Le plus surprenant, c’est que l’ADN est toujours le même. Construit sur des valeurs de partage et d’entraide, 20 ans plus tard, Solidays donne toujours du sens à la fête et des couleurs à la solidarité. »
Luc Barruet regrette d’ailleurs que les médias ne s’intéressent pas assez au festival. C’est donc avec l’aide de festivaliers et bénévoles acharnés, entre autres, que Solidays accueille de plus en plus de monde chaque année, et lutte contre ce fléau qu’est le sida. A l’image de Janet Maury, qui a dédié sa vie à aider les jeunes en difficulté, Solidays véhicule des valeurs essentielles à la société. C’est là toute la richesse du Social Club (auparavant appelé le forum), qui réunira dix intervenants pour des rencontres qui promettent d’être des plus riches.
« Il faut foncer, la vie passe trop vite ! On dit toujours qu’on n’est jamais prêt, mais c’est faux. Il faut se lancer parce qu’après il est trop tard. »
Tel est le message de Mamie Solidays tentait de faire glisser dans les consciences de chacun. Message qui sembla prendre tout son sens durant le temps de parole d’Anne A.R, présente à la conférence pour parler de son exposition qui sera proposée au Social Club. La photographe reporter rentre d’une immersion au Soudan, directement dans les camps où vivent refugiés et exilés. Une situation catastrophique qu’elle dénonça, gorge serrée et yeux humides : « 300 morts en 4 ans, un massacre, un nettoyage ethnique pour rester poli, ignoré des médias internationaux, qui n’accordent qu’une petite bannière en bas d’écran. Le jamais plus dans certaines régions du monde est en fait un encore au Soudan. »
C’est là tout le pouvoir de Solidays, véritable caisse de résonance pour dénoncer et se battre contre toutes ces cruautés, injustices… Des milliers de combats sociaux et humanitaires méritent d’être aidés, poussés, par chaque être humain. Cette flamme d’humanité en nous, qui peut soulever des montagnes, à pousser des gens comme Martin Dust, militant pas comme les autres, à s’investir corps et âme dans Solidays. C’est d’ailleurs à 16 ans que le jeune homme découvre le festival. Alors militant d’ActUp, il assiste à Longchamp à la traditionnelle « Messe des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence ». Bouleversé, il éclate en sanglots et décide de rejoindre ces incroyables femmes « maquillées comme des voitures volées ». Avec elles, il s’engage toute l’année sur le terrain pour faire de la prévention, de l’action politique à sa manière (il exorcise la statue de Jeanne d’Arc après la manif du Front National) et organise des séjours de ressourcement pour personnes séropositives. Depuis 12 ans, il revient donner la messe à Solidays et passe plus de 30h en costume et maquillage sur la pelouse de Longchamp. Sur la scène, cette année, il pourra entendre ses propres mots chantés par la révélation Eddy de Pretto pour lequel il écrit des textes.
C’est donc ça Solidays, un festival qui permet de mettre en valeur des projets solidaires et une lutte contre le sida, de faire naitre de nombreuses vocations… Un condensé ultra puissant de détermination, d’expérience et d’humanité donc on ressort avec des supers pouvoirs ! Alors, le mieux est encore de prendre son pass trois jours et découvrir ce monde merveilleux.