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« Nous souhaitons renforcer les services consulaires, diplomatiques, éducatifs à l’étranger. »

INTERVIEW DES CANDIDATS PCF – FRONT DE GAUCHE AUX LEGISLATIVES DES FRANCAIS DE L’ETRANGER

Signataires[1] : Marine Roussillon, Lamine Camara, Maeva Durand, Fabienne Lefebvre, Charlotte Balavoine candidats PCF – Front de Gauche aux législatives pour les Français de l´Étranger.

De plus en plus diverse, de plus en plus jeune, la communauté française est devenue une véritable diaspora économique, faite de talents, d’espoirs et de relais d’influence pour la France. Quel rôle votre circonscription pourrait-elle jouer comme plateforme d’innovation dans ce domaine ?

Les Français de l´étranger ne sont pas une « Diaspora », car ils ont la chance de ne pas être des exilés politiques ou des réfugiés. Cependant, loin de l’image d’Épinal de l’exilé fiscal ou du riche entrepreneur, nombre de Français émigrent aujourd’hui pour trouver un emploi, sortir de la précarité, étudier ou par choix personnel. S´il est vrai qu’on ne sent jamais « autant français » que lorsque qu’on vit à l’étranger, les institutions diplomatiques et associations sont fondamentales pour l’intégration d’une part, avec toute la partie administrative notamment, et le rayonnement culturel. Le développement des alliances françaises est donc fondamental. Non pas comme instituts semi-prives faits pour une élite mais ouverts à tous. Nombre d’échanges culturels peuvent encore être développés à travers des expositions, séminaires…mais aussi des festivals, des jumelages entre villes. Pour cela nous défendons le fait que toutes les alliances françaises soient dotées d’un budget public de l’état. Concernant les innovations technologiques et économiques, là encore nous sommes pour l’échange de bonnes pratiques si elles reposent sur le respect et le développement mutuel. Enfin, la France doit être un vecteur de paix et utiliser son réseau diplomatique pour promouvoir la résolution des conflits, la protection des populations et la coopération.

Quelles grandes transformations souhaiteriez-vous soutenir ou accompagner dans la vie civique, sociale ou politique française ?

En France comme à l’étranger nous avons besoin de rompre avec les logiques libérales qui ont conduits à la casse des services publics voir à leur disparition et à l’abandon de nombreux français notamment chez ceux vivant à l’étranger. Nous souhaitons renforcer les services consulaires, diplomatiques, éducatifs à l’étranger. Nous voulons une véritable transférabilité des droits à la retraite, aux allocations, au chômage et une véritable sécurité sociale en France comme à l’étranger en intégrant la caisse des Français de l’étranger (CFE) comme un organe à part entière de la sécurité sociale nationale.

La France doit être vecteur de paix. Pour cela nous nous opposons au projet de défense européenne et prônons au contraire un désengagement et une dissolution de l´OTAN. Nous demandons l’abrogation du traité budgétaire européen et la construction d’une véritable Europe de la coopération entre les nations et les peuples en lieu et place de l’Europe de la concurrence.

Ces politiques guerrières ont eu pour conséquences des mouvements de populations sans précédent. Nous donnons des milliards d’euros à la Turquie pour qu’elle gère les flux de migrants et nous n’aurions pas de quoi les accueillir en Europe ? La position de la France et de L’UE concernant l’accueil des réfugiés est indigne de ce que devrait être la patrie des droits de l’homme. Nous demandons la mise en place réelle d’une solidarité entre les États membres pour ne pas laisser peser toute la charge de l’accueil sur des pays comme la Grèce et l’Italie. Nous demandons également le respect strict des conventions internationales notamment de Genève.

Nous voulons lever l´espoir avec d´autres forces politiques et syndicales, en France et en Europe contre la casse systématique du contrat de travail organisée par les gouvernements Sarkozy puis Hollande, qu’Emmanuel Macron souhaiterait encore renforcer. Nous lancerons dès le 1er juin une campagne nationale intitulée : « L’été ce n’est pas fait pour casser le code du travail ». Avec nos partenaires européens nous souhaitons sécuriser les parcours professionnels et permettre une juste répartition des richesses.  Nous voulons redonner des libertés aux travailleurs et aux employés, et élever par le haut les droits des salariés en France et en Europe.

Par ailleurs, nous porterons à l’ONU notre initiative de résolution, adoptée majoritairement par l’Assemblée Nationale en février 2017, d’une COP de la finance mondiale pour l’harmonisation et la justice fiscale, sur le modèle de la COP environnementale et qui réunirait tous les pays y compris les plus pauvres. Car il y a nécessité aujourd’hui de réformer le système fiscal international, qui aujourd’hui attaque  les fondements des Etats-Nations, leurs moyens d’action et leur gouvernance, et pour lesquels le manque à gagner à  l’échelle mondiale s’élève entre 21 et 32 milliers de milliards de dollars par an!

Enfin, nous voulons engager la voie d´une radicale transition énergétique et écologique, et pour cela il faudra débattre à l´assemblée sur les moyens du secteur public de l´énergie, pour que le peuple Français ait enfin le droit de se prononcer sur la transition et le mix-énergétique qu´il souhaite pour les décennies qui viennent.

Quelles propositions souhaiteriez-vous développer pour jouer un rôle de passeur de pont entre l’énergie des jeunes créateurs et start-upers français implantés dans votre circonscription et les centres décisionnels à Paris ?

Nous voulons d´abord inviter les créateurs et start-upers français à bien se renseigner sur les droits du travail dans les pays dans lesquels ils s´implantent, et pas seulement sur les possibilités de déductions fiscales. Penser que créer une entreprise, c´est se soustraire aux lois du travail, est toujours faire un mauvais pari sur l´avenir. Malheureusement, de trop nombreuses expériences nous reviennent du terrain, avec des jeunes qui expriment le dégoût pour les méthodes qu´ils auront expérimenté dans les start-ups[2] (voir le livre de Mathilde Ramadier intitulé « Comment j’ai survécu à la coolitude des start-ups »[3]). Nous souhaitons soutenir les projets responsables socialement et environnementalement en particulier les petites et moyennes entreprises créatrices d’emploi, y compris par la mise en place de condition de prêts avantageux. Au contraire, nous voulons être implacables avec les entreprises ne respectant pas les droits de l’homme et les normes environnementales. Je pense ici notamment aux entreprises et produits venant des colonies israéliennes en Palestine. Nous voulons travailler de concert avec l’ONU pour la mise en place d’un traité juridiquement contraignant pour les entreprises multinationales ne respectant pas les droits de l’homme. Nous voulons étendre ces normes à l’ensemble des entreprises commerçant ou ayant leur siège sur le territoire européen.

Nous souhaitons également travailler à harmoniser les droits des travailleurs en Europe, vers les meilleurs existants, à garantir et faciliter le travail des syndicats. Les postes d´expansion économique pourraient aussi avoir ce rôle d´organiser des sessions de formation en Français – avec les syndicats locaux – sur les droits du travail dans le pays d´accueil. Cela serait utile, tant pour les salariés, que pour les entrepreneurs.

[1] http://fe.pcf.fr/96532

[2] http://www.novethic.fr/empreinte-sociale/conditions-de-travail/isr-rse/conditions-de-travail-pas-si-cool-les-start-up-berlinoises-144315.html

[3] http://www.premierparallele.fr/livre/start-ups

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