La folie Spider-Man envahit nos salles de cinéma, nos télévisions et nos consoles. Après un jeu PS4 en septembre, une nouvelle série sur Disney XD en 2017 et trois apparitions au cinéma depuis 2016, voilà que le Tisseur revient dans New Generation, un nouvel épisode animé. Sauf que cette fois, ce n’est plus Peter Parker qui tient le rôle principal…
Nous suivons en effet dans ce film Miles Morales, un jeune métis de Brooklyn, graffeur et très à l’aise dans son quartier, qui doit pourtant aller étudier dans un lycée d’élite en centre-ville, pression parentale oblige. Ses parents, son père policier en particulier, sont très exigeants quant à sa réussite et le film prend du temps pour nous présenter les relations de Miles avec son environnement et sa famille, y compris son oncle Aaron, qui sert de modèle au jeune homme. Un univers à la fois poignant et attachant, qui change du tout au tout lorsqu’une araignée radioactive mord le jeune homme.
Miles va alors devoir accepter et contrôler ses pouvoirs, en plus de lutter contre ceux qui souhaitent perturber le multivers. Il recevra l’aide de plusieurs autres super-héros arachnéens d’autres dimensions : un Peter Parker en pleine crise de la quarantaine, une Gwen Stacy pleine de ressources, une jeune hackeuse japonaise avec son méca, un Spider-Man sorti d’un film noir et… Spider-cochon.
Spider-Man : New Generation puise dans plusieurs histoires des comics pour en faire une origin-story des plus rafraîchissantes. Et ils se sont bien débrouillés, puisqu’on pouvait craindre que ce récit, initialement concentré sur Miles, se perde avec de très nombreux Spider-héros. Heureusement il n’en est rien, puisque si Peter et Gwen accaparent un peu de temps d’antenne, les trois autres servent surtout de comic-relief. Autre bon point, le groupe d’ennemis du Spider-gang nous montre des adversaires iconiques de l’Araignée en pleine forme, mais aussi quelques variations assez surprenantes de ses pires Némésis. De quoi prendre à contre-pied les plus gros fans de l’Araignée, qui pourront anticiper facilement les péripéties de l’intrigue. Cela dit, étant donné la densité du film, il faut plutôt féliciter les réalisateurs d’avoir limité le nombre de personnages et de s’être concentré sur leurs états d’âme… comme toute bonne histoire de Spider-man.
Un Spider-Man très dynamique et explosif
Vous l’aurez compris, pour un accroc à Spider-Man, ce film, c’est ce qui se rapproche le plus du fantasme ultime. Non seulement l’intrigue reprend donc des passages connus des comics, mais en plus les références aux adaptations de l’Araignée, à la télé comme au cinéma, sont très nombreuses. Il y a des easter-eggs partout, notamment dans les ordinateurs ou les téléphones des héros pour récompenser les fans les plus fidèles.
Si vous n’avez jamais lu ou regardé une aventure de Spider-Man, pour sûr, vous passerez à côté de plusieurs clin d’œil. Cela dit, pour un enfant qui découvrirait l’Araignée avec ce film, il y a de quoi en prendre plein les yeux. D’autant que, direction artistique de comic-book oblige, on profite à fond des onomatopées à l’écran, des panels utilisées pour découper l’action de manière inventive. De plus, le Spider-sense est bien mis en avant, pour sa capacité à prévenir le danger mais aussi comme un moyen, pour le gang des Spider-Man, de s’identifier entre eux.
Les scènes d’action sont nombreuses et profitent bien du medium animé, ce qui permet des animations splendides des Araignées en plein voltige, du dynamisme des combats très aériens. Elles sont aussi bien rythmées : les combats ne paraissent jamais trop longs ou trop courts, ils arrivent régulièrement dans le récit entre des scènes plus posées de dialogue entre personnages, qui sont tout aussi bien mises en scène. Mention spéciale d’ailleurs à la meilleure discussion sur un mur de toute l’histoire du cinéma.
Un film Spider-Man encore plus jouissif que les récents films live-action
Lorsqu’à l’avenir, il faudra débattre des qualités et des défauts de chaque film Spider-Man, New Generation sera immanquablement citée parmi les meilleurs adaptations de l’Araignée. L’action, les personnages et l’univers respectent l’esprit du comics. Surtout, ce film comprends l’intérêt de Spider-man. Ici, ce n’est pas tellement la devise « De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités » de Spidey qui est mise en avant, mais la persévérance de Spider-man, sa capacité à ne jamais rester à terre, à toujours se relever. Ce qui complète bien le Spider-Verse des comics, il faut le mentionner.
L’autre force de ce New Generation, c’est son humour. Alors que le film n’est pas une comédie, chaque personnage principal est vecteur de rires liés à son caractère. Les vannes de Miles, les saillies de Peter, les gags cartoons de Spider-cochon et les sarcasmes de Spider-Noir amènent chacun leurs éclats de rire tout en restant très distincts les uns les autres. Le montage lui-même vient s’ajouter aux dialogues pour amener de l’incongru, sans pour autant désamorcer les situations tragiques comme cela arrive parfois dans certains films Marvel. D’ailleurs, lorsque ce film décide de sortir les mouchoirs, il n’y va pas de main-morte !
Couplez cela à un casting très bien pensé (en VO en tout cas) qui aide énormément à caractériser les personnages, ainsi qu’une bande-son hip-hop très accessible aux néophytes et vous obtenez une excellente expérience pour les yeux comme les oreilles. On retiendra particulièrement Shameik Moore, qui campe un Miles morales street-crédible, à mi-chemin entre l’artiste graffeur impertinent et le jeune paumé qui cherche encore sa place dans la vie, ainsi qu’un Maershala Ali très sympathique dans le rôle de l’oncle de Miles. Surtout, il faudra remercier le ou la génie qui a recruté Nicolas Cage pour jouer le merveilleux Spider-Noir, dont l’humour caustique se marie tellement bien avec celui de ses camarades. Impossible de se faire une idée de la qualité de la VF par contre.
Spider-Man : New Generation est un excellent dessin animé, une excellente adaptation, un très bon hommage à tout l’univers de Stan Lee et Steve Ditko. New Generation fait encore mieux que ses prédécesseurs en proposant une expérience spectaculaire, très drôle et émouvante. Un tour de force qui n’est rien de moins qu’extraordinaire.