Mercredi 13 septembre à Lima, il n’y avait pas le suspens habituel des sessions de vote du Comité international olympique pour désigner les villes hôtes olympiques. Car le CIO s’était déjà entendu en juillet à Lausanne avec Paris et Los Angeles pour une double attribution des JO 2024 et 2028. Alors on a décidé de vous en donner un peu, du suspens. On a voulu imaginer quelle ville pourrait accueillir ceux de 2032 ! Véritable exercice d’anticipation, étant donné que le processus de sélection de la ville hôte pour 2032 n’a pas encore débuté. Mais certains éléments pourraient donner quelques indices…
New Delhi (Inde) : la plus brûlante
Selon le média Sport & Société, New Delhi, la capitale de l’Inde, se placerait pour organiser les JO en 2032. N. Ramachandra, le président du comité olympique indien, a même confié mercredi 21 juin que son organisation avait demandé au gouvernement l’autorisation de postuler aux Jeux d’été en 2032.
On le sait. L’Inde est doté d’un extraordinaire potentiel démographique (1,2 milliard d’habitant aujourd’hui) et économique. Le sous-continent affichait en effet la croissance la plus dynamique du monde en 2016 (près de 8% au cours du premier trimestre 2016, et plus de 7,5 % sur les douze mois précédents). Ce qui en faisait la huitième puissance économique mondiale. De plus, New Delhi a déjà organisé les Jeux du Commonwealth en 2010.
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Toutefois, l’Inde se cherche sur le plan sportif. Lors des olympiades de 2016 à Rio de Janeiro, le pays du Mahatma Gandhi n’avait ramené que deux médailles (une en argent et une en bronze), contre six en 2012 à Londres. Ces résultats moyens s’expliquent en fait par un réel désintérêt du peuple indien pour le sport (sauf pour le cricket) et par le manque d’infrastructures.
Or on sait que pour prétendre aux Jeux, un pays se doit de peser sur la scène sportive. Le comité de candidature indien devra alors dès maintenant porter ses efforts sur la formation des jeunes et le développement de ses infrastructures pour être crédible pour 2032.
Doha (Qatar) : l’appétit du richissime émirat
En revanche, s’il y a bien un pays où les infrastructures ne devraient pas être un problème, c’est bien le Qatar ! Tout le monde sait l’immense appétit pour le sport de cet émirat du Golfe persique et les moyens financiers dont il dispose. Organisatrice de multiples événements sportifs (championnats du monde de handball en 2015, de cyclisme en 2016, d’athlétisme en 2019, natation en 2023, Coupe du monde de football en 2022…), le Qatar a déjà candidaté pour les JO 2016 et 2020. Pour ce pays, le sport constitue une véritable arme diplomatique. Avec les Jeux olympiques en 2032, la boucle serait donc bouclée.
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Toutefois, si l’intérêt du Qatar pour les JO ne fait aucun doute, on ne sait pour l’instant pas pour quand l’émirat va se positionner. Avant de se lancer dans une telle candidature, le Qatar devra d’abord achever les préparatifs des événements sportifs cités plus haut. De plus, le petit état du Moyen-Orient pourrait aussi attendre de lancer les travaux d’agrandissement de l’Aspire Zone, immense complexe multi-sports composé notamment du Khalifa International Stadium.
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Dans les cinq prochaines années, le complexe doit en effet bénéficier d’un vaste plan d’investissement pour permettre de doubler sa superficie et passer ainsi de 2,5 à 5 km² d’ici 2020. Le timing sera t-il le bon pour lancer Doha dans la course pour 2032 ? Ou l’émirat préférera t-il attendre 2036 ? On y verra certainement plus clair après 2022 et la Coupe du monde de football.
Bakou, une autre possibilité…
New Delhi et Doha sont les deux hypothèses les plus plausibles pour 2032. Mais d’autres villes pourraient aussi représenter des options. Du moins pour 2036 et au-delà si ce n’est pas pour 2032. On peut penser à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan.
Comme le Qatar, ce pays d’Asie centrale s’est lancé dans l’organisation d’événements sportifs pour exister sur la scène internationale. Derniers événements en date : les Jeux européens en 2015 et le Grand Prix d’Europe de Formule 1 en 2016, tous organisés à Bakou. La capitale a également candidaté pour les JO de 2016 et 2020. Et comme le Qatar, l’Azerbaïdjan, pays autoritaire dirigé d’une main de fer par Ilham Aliyev, a de l’argent.
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Comme on peut le deviner, les prochains JO pourraient laisser davantage la place à des villes, des pays qui n’ont pas forcément une grande culture sportive mais qui ont les moyens financiers et une stratégie géopolitique derrière la tête.